Clermontais : deux nouvelles structures dédiées à l'eau et son assainissement
"Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme." Une théorie que la communauté de communes s'évertue à appliquer à la gestion de l'eau sur son territoire. Après la chasse aux fuites et la prise en main de la régie des eaux, la collectivité dédie à présent deux nouvelles infrastructures pour veiller à la préservation de cette ressource de plus en plus rare, et donc précieuse.
Une station d’épuration flambant-neuve à Paulhan
Au rang des installations en construction, une station d’épuration flambant-neuve dans la commune de Paulhan qui remplacera l’existante et triplera quasiment sa capacité pour accueillir les eaux usées de deux villages supplémentaires, Aspiran et Usclas-d’Hérault. “Nous passons ainsi d’une capacité de 3 700 à 11 800 équivalent-habitants, soit une capacité de 3 100 m3 par jour”, détaille Julien Golembiewski, directeur Eau et assainissement à la communauté de communes du Clermontais.
Un traitement plus écolo
La particularité de ce projet est de permettre un traitement plus poussé des pollutions azotées et phosphorées grâce à un traitement bactériologique, notamment afin de préserver la qualité du fleuve Hérault dans lequel les eaux usées seront reversées en fin de parcours, tout en réduisant la consommation énergétique du site. “Les polluants solides, que l’on appelle “les boues”, seront dispersées dans des champs et traitées par des lits de roseaux situés juste à côté. Cela réduira considérablement les transports et ce traitement des boues ne nécessitera aucune consommation électrique contrairement à celui utilisé actuellement”, souligne M. Golembiewski.
L’objectif est, à terme, de pouvoir utiliser les eaux usées pour, par exemple, irriguer le stade de football de Paulhan voire, pourquoi pas, les vignes. “Encore faudrait-il pour cela que la législation soit plus souple”, glisse le président de la communauté de communes, Claude Revel, en visite sur le chantier.
Les travaux ont débuté en juillet 2022 et devraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’année – si aucun contretemps ne vient obscurcir le planning. La bascule de l’ancienne station d’épuration, située juste à côté, vers la nouvelle commencera cependant dès le mois de septembre 2023. Cela permettra d’entamer la démolition de la première pour pouvoir poursuivre la construction de la seconde.
Un chantier d’importance d’un montant de 3, 8 millions d’euros, financé par l’Agence de l’eau (820 367€), le Département de l’Hérault (1 146 188€) et la communauté de communes du Clermontais (1 854 072€).
Un Pôle intercommunal dédié à l’eau à Clermont-l’Hérault
Autre ambiance mais même combat dans la ZAC de la Salamane, à Clermont-l’Hérault, avec la construction du Pôle intercommunal de l’eau. Lancé en décembre dernier, le chantier de cette structure communautaire de 1 157 m2 entièrement dédiée à la gestion de la précieuse ressource poursuit son programme dans les clous. Les dernières touches sont actuellement apportées à l’ossature bois de cet édifice éco-responsable labellisé “Bâtiments durables d’Occitanie“, niveau or. “Il y a relativement peu de béton et des panneaux photovoltaïques ont été installés sur le toit du hangar, ce qui nous permettra d’être autonome en énergie”, précise Julien Golembiewski.
Le surcoût d’un bâtiment éco-responsable de ce type – comparativement à un bâtiment dit “classique” -se “chiffre à 400 000 € sur un chantier à 2 M€”. Un écart “amorti en une dizaine d’années grâce aux économies d’énergie réalisées”, souligne cependant le responsable. Sans système de climatisation, l’aération comme le chauffage du bâtiment seront assurés pour un puit canadien couplé à des pompes à chaleur double flux.
Côté jardin, l’aménagement sera pensé selon la “méthode Miyawaki” en partenariat avec le lycée agricole de Gignac. Les eaux grises (évier, douches, lavage des autos) seront réutilisées pour alimenter les toilettes du bâtiment. “Le principal pôle de consommation d’un bâtiment du tertiaire”, précise le directeur Eau et assainissement.
Un chantier à 2M €
Cette structure intercommunale accueillera la trentaine d’agents du pôle Eau et assainissement et Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) plus d’autres membres de la collectivité, ponctuellement, dans l’une des salles de réunion dont elle dispose. De plus, “l’accueil permettra de recevoir les 14 600 abonnés de la régie des eaux et le hangar hébergera un petit laboratoire de l’eau à disposition des entreprises”, ajoute le directeur.
Le montant des travaux, qui devraient s’achever à la fin de l’année, s’élève à 1 999 559 €, dont 213 737€ financés par l’Etat au nom de la DETR (Dotation d’équipement des territoires ruraux), le reste par la communauté de communes (1 785 822 €). Un bel outil supplémentaire entre les mains de la collectivité qui, après avoir récupéré la gestion de la compétence “Eau et assainissement” en 2018, a déjà réalisé des économies d’eau en réhabilitant certaines canalisations et en pistant les fuites sur le réseau à l’aide de capteurs. “Nous sommes passé de 56% de rendement sur le réseau des communes du Clermontais à 69% aujourd’hui. On a gagné 13% en quatre ans”, se félicite Joseph Rodriguez, vice-président communautaire délégué à l’eau et à la Gemapi.
Le travail doit cependant se poursuivre pour atteindre les 75% dans le viseur de la collectivité. “Ce sont les derniers pourcentages les plus difficiles à atteindre. Et à conserver”, assène Julien Golembiewski. L’effort nécessaire pour faire de la pensée d’Antoine Lavoisier une réalité de terrain.
