Clermontais : un projet de territoire ambitieux axé sur la coopération
Après deux années de mandat compliquées par la situation sanitaire, le président de la Communauté de communes du Clermontais Claude Revel est revenu sur le projet de territoire 2020-2030 le mercredi 9 février.
Urbanisme, environnement, alimentation, sécurité : tous les grands sujets ont été abordés lors de ce tour d’horizon. La prise de parole a permis d’entrevoir les nouvelles stratégies de la Communauté de communes du Clermontais pour les dix années à venir.
Un projet de territoire ambitieux
“Le dernier séminaire de travail a eu lieu le 7 février, se réjouit Claude Revel. Il a fallu faire le tour de tous les conseils municipaux pour recueillir les avis et les demandes, en contact avec toutes les populations. On a dégagé un programme ambitieux, réparti en deux phases : 2020-2026 et 2026-2030”.
Établi sur dix ans, le projet de territoire 2020-2030 repose sur 4 thématiques : un territoire durable, un territoire en développement, un territoire de rencontre, un territoire de gouvernance. “Notre objectif est de donner une ligne de conduite aux élus et aux 300 salariés de l’intercommunalité, ajoute le président de la Communauté de communes. Il va aussi nous permettre de définir le débat d’orientation budgétaire (DOB)”.
Le SCoT va pouvoir être signé
“Le Schéma de cohérence territoriale (SCoT) du Clermontais a fait couler beaucoup d’encre”, reconnaît l’élu. Le document de planification, rendu obligatoire par l’Etat, conditionne le développement économique et urbanistique des territoires pour les années à venir. Un support indispensable qui a connu de nombreuses transformations. Les évolutions ont conduit à des adaptations et à des échanges, parfois houleux, avec la Direction départementale des territoires (DDTM).
“Nous avons engagé une réflexion avec les élus pour qu’ils réfléchissent à l’avenir de leurs communes et que nous ayons quelque chose à défendre, explique-t-il. Au départ, nous avons réussi à dégager 225 hectares. Au fil du temps, l’État nous a demandé de réduire la surface à imperméabiliser. Nous avons dû relancer la réflexion. Nos élus ont réussi à respecter les nouvelles consignes imposées par la DDTM et nous sommes arrivés à 192,2 hectares. Maintenant, nous allons pouvoir signer”.
Une intense réflexion a permis d’engager une réflexion sur le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi). “Nous avons un projet d’ensemble, nous allons pouvoir travailler plus sereinement”, conclut Claude Revel.
Prochaine étape : la signature. Elle devrait être officialisée dans l’année par les 3 communautés de communes du Pays Cœur d’Hérault. “Quand le SCoT sera signé, nous pourrons finaliser des PLU entamés sur certaines communes. Il faut vite le figer car de nouvelles contraintes s’ajoutent. Il y a urgence à le finaliser et à le voter”, insiste le président.
Une régie de l’eau unique et un nouveau laboratoire
Le projet de territoire de la Communauté de communes du Clermontais évoque également la mise en place d’une régie unique des eaux sur l’ensemble des communes. “En 2023, la délégation de service public Saur, gestionnaire eau et assainissement sur Clermont, Villeneuvette et Nébian, s’achèvera, rappelle Claude Revel. La gestion sera récupérée par la Communauté de communes à partir du 1er janvier”.
Le programme complet eau et assainissement sur dix ans, qui va nécessiter un budget de 38 millions d’euros, va s’accompagner de contraintes liées aux normes imposées par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le schéma directeur, notamment au niveau des prix. “En 2023, toutes les communes vont avoir le même prix pour l’eau ; nous sommes obligé d’y passer, complète-t-il. On a pris beaucoup de retard, si bien que ce mouvement est lié au lissage des prix. Certaines communes comme Liausson et Salasc vont connaître des augmentations. Cependant, si on calcule commune par commune, le prix réel de l’eau que les abonnés auraient eu à payer en prenant en compte les investissements que leur commune aurait dû faire, on se rend compte, au final, qu’ils feront des économies”. Le maire de Canet souhaite également mettre en place des grilles de tarifs incitatives afin d’encourager les économies d’énergies et de ressources.
Enfin, la Communauté de communes prévoit d’installer un laboratoire d’expérimentation de la filière de l’eau dans le nouveau bâtiment, dont les travaux devraient commencer avant l’été. “Nous prévoyons un budget de 2,2 millions d’euros pour le bâtiment, explique le président. Nous aimerions aussi proposer des formations à l’intérieur”.
Vers une cuisine centrale du Clermontais
Le projet de territoire 2020-2030 fait également mention de la création d’une cuisine centrale dans le Clermontais. Pour Claude Revel, la création de cette installation intercommunale s’inscrit parfaitement dans la logique de renforcement des liens entre les villes du territoire. “L’intercommunalité a déjà la gestion des cantines, des crèches et des écoles, rappelle le responsable. Nous allons lancer l’étude de la création d’une cuisine centrale cette année, dans le triangle Canet/Clermont-l’Hérault/Paulhan. Nous voulons l’ouvrir en 2024”.
Si la Communauté de communes espère créer entre 25 et 35 emplois avec cette implantation, elle souhaite également renforcer l’utilisation des circuits courts. “Nous nous sommes adressés aux agriculteurs, nous leur avons dit de se préparer. Le but est de les avoir en fournisseurs dès l’ouverture, de limiter les transports, de renforcer le maillage du territoire… Nous avons un bon cahier des charges, développe-t-il. Au-delà de la qualité des repas, nous allons créer des emplois et les agriculteurs vont développer leurs structures”.
Création d’une brigade intercommunale
Face à la montée des incivilités et au renouvellement de la population du territoire, la Communauté de communes voudrait monter la première brigade intercommunale du département de l’Hérault. “Nous nous sommes rendu compte qu’il y avait un réel besoin pour la majorité des communes d’avoir une police intercommunale, attaque Claude Revel. Il faut dire qu’elles n’ont pas toutes les moyens de se payer des agents. C’est notamment le cas d’Octon, de Nébian… Actuellement, seules 3 communes ont leur police : Clermont-l’Hérault (10 agents), Paulhan (5 agents) et Canet (1 agent)”.
Pour mettre sur pied le projet et entamer des échanges avec les communes du territoire, les agents du Clermontais se sont rapprochés de la Communauté de communes du Pont du Gard, employeuse d’une police intercommunale depuis quelques années. Cette période de réflexion a permis d’arrêter une partie du projet et de définir les missions des futurs agents. “Nous aimerions avoir 6 policiers intercommunaux en plus des agents déjà présents, développe-t-il. Avec un tel dispositif, cela permettrait de tourner sur les communes sept jours sur sept et d’avoir une action supplémentaire au niveau de l’environnement. Aujourd’hui, aucun policier ne travaille pendant le week-end, il ne reste que la gendarmerie et le maire, qui doit répondre aux sollicitations”.
Claude Revel ajoute : “Avant, quand il y avait davantage de locaux, le maire connaissait la population et pouvait se déplacer pour reprendre l’habitant qu’il fréquentait régulièrement depuis trente ans. Avec le développement de la population, ce n’est plus possible. Nous avons des formations avec la gendarmerie, mais je ne suis pas Rambo”.