Climat : inondations, canicules et mortalité, les prédictions des experts sont alarmantes
La France fait face à un réchauffement d’une intensité inédite, avec une température moyenne déjà supérieure de près de 3 °C par rapport au début du XXe siècle.
En 2022, le pays a connu son année la plus chaude jamais enregistrée, et 2023 s’en rapproche dangereusement. Les signes de ce bouleversement climatique sont déjà flagrants : vagues de chaleur répétées, incendies ravageurs, et plus récemment, pluies torrentielles dramatiques comme celles observées à Valence.
Intensification des catastrophes climatiques
À l’échelle mondiale, les projections du GIEC sont alarmantes : sans changement radical des politiques actuelles, la planète pourrait connaître un réchauffement de 1,5 °C d’ici 2030 et de 3 °C d’ici 2100. Pour la France, les prévisions de Météo France préfigurent un avenir tout aussi préoccupant, avec des hausses de température estimées à 2 °C dès 2030, 2,7 °C en 2050, et potentiellement 4 °C en 2100. Un tel scénario transformerait profondément le climat français, affectant les écosystèmes, les ressources naturelles et les modes de vie.
D’ici 2050, le pays pourrait donc être confronté à des bouleversements climatiques majeurs :
- 25 jours par an en vague de chaleur, jusqu’à 100 nuits très chaudes dans le sud
- l’aggravation de la morbidité et de la mortalité
- hausse des risques infectieux et épidémiques
- -10 % de précipitations en été, +20 % en hiver, avec une baisse de disponibilité de la ressource en eau
- augmentation des pluies intenses (+10 %) renforçant le risque d’inondations par ruissellement auquel 17 millions de Français sont exposés
- 5 000 logements menacés par les submersions marines et l’érosion côtière
- 2 fois moins de neige en moyenne montagne
- environ 1 mois de sols secs en plus
- un risque de feux de forêt et de végétation multiplié par 2 en nombre de jours, par 4 en surface
Une stratégie d’adaptation essentielle
Face à ces perspectives, Météo France alerte sur l’importance de deux axes stratégiques : l’atténuation, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et l’adaptation, désormais essentielle pour répondre aux impacts inévitables de ce réchauffement. La Trajectoire de Réchauffement de Référence (TRACC) incarne cette démarche de préparation et de résilience face à la crise climatique.
Rappelons que, pour la décennie 2013-2022, la France a déjà observé un réchauffement de 1,7 °C par rapport à la période 1900-1930. Malgré les engagements internationaux, les objectifs de l’Accord de Paris semblent de plus en plus hors de portée. Préparer le pays à un réchauffement qui pourrait dépasser 2 °C est donc une urgence, insiste Météo France.