Connaissez-vous… la légende de Margarita ?
Plongeons-nous au cœur d'une époque tumultueuse où le pouvoir sur le comté de Clermont suscitait une féroce rivalité entre le seigneur de Clermont et l'évêque de Lodève. C'est dans ce contexte d'intrigues et de querelles qu'une histoire d'amour interdite prit naissance entre deux âmes que tout semblait séparer.
Le neveu de l’évêque, un certain Raymond, fut frappé de plein fouet par l’amour lorsqu’il rencontra Margarita, la ravissante fille du seigneur de Clermont. Hélas, leurs familles étaient impliquées dans une lutte sans merci, et leur amour était condamné à rester secret et prohibé.
Mais l’amour ne se soucie pas des obstacles et des dangers. Un jour, bravant tout, Raymond se déguisa en troubadour et se glissa jusqu’au château de sa bien-aimée. Tel un amoureux transi, il grimpa jusqu’à un balcon pour rejoindre Margarita dans l’ombre de la nuit. Cependant, le destin en décida autrement.
Un garde vigilant surprit le jeune homme, et dans un instant de lucidité, il fut démasqué, arrêté et jeté sans pitié dans le cachot du château. La nouvelle de l’intrusion de l’évêque neveu se propagea comme une traînée de poudre dans la région.
L’amour incommensurable de Margarita pour Raymond ne pouvait rester passif face à son sort tragique. Dans un élan de passion dévorante, elle implora qu’on lui inflige le même sort que son bien-aimé. Ainsi, les chaînes froides de l’emprisonnement enlacèrent les deux cœurs ardents.
Le destin, cruel et implacable, scella leur sort à jamais. On retrouva leurs corps enlacés, figés dans une étreinte éternelle. L’histoire de Margarita et Raymond se transforma en légende, une histoire d’amour tragique et interdit, qui traversa les âges grâce à la tradition orale.
Avec le temps, cette légende fut finalement consignée par le clermontais Louis André de Régis en 1898. Aujourd’hui, la salle de la Légende du château fort de Clermont-l’Hérault raconte encore avec émotion cette histoire d’amour passionnée, dont les échos résonnent dans les murs ancestraux du château, perpétuant ainsi la mémoire de Margarita et Raymond, les amants maudits.