Transports — Montpellier Méditerranée Métropole

Contournement ouest de Montpellier, Salvador Nunez (ASF) : début des travaux fin 2025, mise en service fin 2028-début 2029

Cet homme de l’art va diriger la réalisation du contournement ouest de Montpellier (COM), que l’État vient de confier à Vinci Autoroutes (parution au Journal Officiel le 28 janvier). Un défi sensible qu’il aborde avec sérénité et méthode. De retour à Montpellier depuis le 1er avril, Salvador Nunez se livre en exclusivité pour l’Hérault Juridique et Economique et www.herault-tribune.com.

Les projets autoroutiers, il connaît. La carrière de Salvador Nunez, directeur opérationnel de Vinci Autoroutes, est rythmée par la réalisation de grandes infrastructures autoroutières dans le sud de la France : déplacement de l’A9 et requalification de l’ex-A9 en A709 au sud de Montpellier, élargissement de l’A9 entre Perpignan et la frontière espagnole (réalisé) ou de l’A57 à Toulon (en cours, jusqu’en 2025), élargissement de l’A61 entre Toulouse et la bifurcation vers Pamiers…

Interview…

Salvador Nunez, Vinci Autoroutes vient d’être désigné pour réaliser le contournement ouest de Montpellier (COM), via un avenant au contrat de concession. En échange de la conception et réalisation, une augmentation de péage est prévue. Pour cette “mission COM”, quelles sont les étapes qui s’annoncent ?

Salvador Nunez : « Les consultations pour désigner un maître d’œuvre (études, conception, suivi de réalisation des travaux) sont en cours. Il devrait être choisi en septembre. Des négociateurs fonciers vont également être choisis en vue des acquisitions amiables et des expropriations, si nécessaire, ainsi que des experts géotechniques et des coordonnateurs santé et sécurité. Viendront ensuite un avant-projet sommaire, un avant-projet détaillé, le recensement des réseaux enterrés et aériens pour dévier des réseaux, les études environnementales, une enquête publique préalable à l’autorisation environnementale en 2024, la définition des emprises foncières et l’enquête parcellaire, les diagnostics archéologiques et les fouilles afférentes. L’objectif est que les travaux débutent fin 2025. Le chantier devrait durer trois ans ou trois ans et demi. La mise en service est prévue fin 2028 ou début 2029. Vinci Autoroutes exploitera cette section, qui sera intégrée de fait à la concession. »

Le timing sera-t-il tenu ?

Salvador Nunez : « Je n’ai pas pour habitude de traîner ! (sourire) On se donnera tous les moyens nécessaires, sans négliger bien sûr les phases réglementaires, le respect de l’environnement ni la concertation avec les riverains. »

Vous avez travaillé sur beaucoup de projets autoroutiers dans plusieurs grandes villes. Quelle est la spécificité de ce projet ?

Salvador Nunez : « Il est complexe, le long d’anciennes routes départementales devenues métropolitaines, en milieu périurbain. Mais il a une vertu : ce n’est pas un tracé neuf. Le COM ne viendra pas découper le territoire. Pour sa réalisation, il faudra reconditionner, élargir, mettre aux normes des voies rapides, tout en maintenant les circulations. Beaucoup d’échanges à niveaux seront aménagés, au croisement de liaisons urbaines ou de routes départementales. »

Quelles sont les vertus de cette infrastructure, poussée par les collectivités : Métropole, Région, mais aussi le Cœur d’Hérault ?

Salvador Nunez : « Cet axe délestera les artères urbaines assurant la traversée de Montpellier, qui sont très chargées depuis des années. Des bus pourront circuler sur le COM, avec des temps de parcours maîtrisés. Autre point positif, l’articulation entre le COM et les projets de mobilité de la métropole de Montpellier (3M). Il nous faudra gérer le carrefour de Gennevaux, où arrivera la ligne 5 de tramway. De manière générale, notre objectif est de créer des interconnexions au droit des échangeurs créés avec les réseaux de mobilité de 3M (bus ou tram). »

Une voie dédiée aux bus est-elle prévue ?

Salvador Nunez : « Les niveaux de trafic attendus sur le COM ne sont pas tels qu’une création de voie dédiée soit a priori nécessaire. L’étude précise de trafic nous apportera plus de réponses. Mais le COM rendra possible la création ultérieure d’une voie dédiée. »

Une clause d’insertion sera-t-elle intégrée aux marchés que Vinci Autoroutes va lancer ?

Salvador Nunez : « C’est certain ! Je suis déterminé sur ce sujet. Nous ferons en sorte, comme j’y arrive avec Escota (l’équivalent d’ASF en région Sud, ndlr), que les entreprises prennent des gens en difficulté en apprentissage, en CDD et/ou en CDI. Le but est de ramener des personnes en difficulté vers l’emploi. C’est plus satisfaisant que le nombre d’heures d’insertion. Les métiers des travaux publics sont en difficulté pour trouver du personnel. Ensemble, avec les forces vives du territoire, nous ferons preuve de volontarisme sur les aspects d’insertion à travers ce grand chantier. »

Le prix des matières premières flambe. Redoutez-vous un impact sur la facture finale ?

Salvador Nunez : « Toute la profession est très inquiète sur ce sujet. La conjoncture mondiale était déjà tendue avant la guerre en Ukraine, cette dernière venant aggraver la situation. Comment allons-nous maîtriser les coûts des matières premières, et aurons-nous la simple capacité à en disposer ? Nous sommes dans l’expectative. Mais d’ici à 2025, année où débutera le chantier du COM, nous espérons que la guerre en Ukraine sera finie… »

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Le COM en chiffres

6 km
2×2 voies
entre Juvignac (A750) et Saint-Jean-de-Védas (A709)
Coût 2022 : 270 M€
Trafic estimé à horizon 2050 : 70 000 véhicules par jour
Financement : Vinci Autoroutes (100 %)
Points d’échanges : A709, Bellevue, Rieucoulon, Genneveau, branchement vers l’A750 et vers la Mosson.
Nombre d’emplois mobilisés sur le chantier : non défini à ce stade

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Une « équipe COM » en cours de création

Une « équipe COM » voit le jour à Mauguio. Elle est composée, sous l’autorité de Salvador Nunez, d’un directeur adjoint, d’un conducteur d’opération, d’une personne qualifiée sur les sujets environnementaux et la décarbonation – « Les effets de serre émis par le chantier seront calculés dès la conception. Puis, toutes les solutions possibles seront expérimentées : ciment décarboné, acier décarboné, réutilisation de matériaux… » -, un comptable/financier, un responsable des marchés – « on passe beaucoup de contrats, avec des règles très précises à suivre » -, un responsable sécurité, deux secrétaires, un chargé de communication. Un magazine périodique, déclinant l’avancée du chantier, sera diffusé au grand public, aux riverains et à l’ensemble des parties prenantes (collectivités, médias…).

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Commentaires

  1. Déjà, comme c’est hélas souvent le cas dans ce département, il s’agit d’un périphérique Ouest de petit gabarit (6 km) qui ne comportera que 2X2 voies au lieu d’une 3X3 voies.
    On sera donc obligé, très vite, de rajouter une voie supplémentaire dans les deux sens.
    La Métropole de Montpellier est amenée dans un proche avenir à augmenter fortement sa population, notamment à l’Ouest de la Métropole. Que ce soit la ville Centre comme les communes périphériques.
    On voit donc encore trop petit… C’est une constante !

  2. Et la protection face aux nuisances pendant le chantier et en circulation:
    bruit, 70 kms, 80 ou 90, pollution athmospherique, nappe phréatique, évacuation des terrassements, circulation pendant le chantier, coordination avec tous les autres gros chantiers, tram, liens etc…, compensation et études de trafic à l’échelle de la metropole.
    Une autoroute urbaine est ce l’avenir à 20 ans ?

  3. Le COM ne fera qu’apporter des nuisances .De plus ce sera un appel d’air pour plus de circulation sur l’Ouest de Montpellier .
    De plus même si Vinci finance ce projet ce sont quand même les automobilistes qui le paierons !
    Et peut être que “survoler “les différents ronds point serait suffisant et moins coûteux en terme de finance et d’environnement.

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