Covid-19 : l'ARS fait un point pessimiste sur la situation sanitaire en région
Pierre Ricordeau, le Directeur Général de l’Agence Régionale de Santé Occitanie a tenu une conférence de presse ce matin pour faire un point de la situation épidémique en Occitanie.
Le directeur général de l’ARS décrit la progression épidémique “d’une ampleur exceptionnelle et d’une progression spectaculaire“. Le taux d’incidence, qui était hier mercredi à 2281 pour 100 000 habitants, est ce jeudi à 2363. Ce taux, qui fait parti des indicateurs suivis par les autorités, a été multiplié par 4 en un mois : “pour mémoire, je rappelle que le seuil d’alerte est fixé à 50 pour 100 000 habitants, nous sommes à un niveau 45 fois supérieur” précise-t-il.
Les chiffres ne sont pas prêts de baisser
“Nous sommes une des dernières régions à être entrer dans l’épidémie Omicron. Nous avons une quinzaine de jours de décalage avec l’Ile de France qui déplore un taux d’incidence de plus de 4000 cas pour 100 000 contacts” déclare Pierre Ricordeau. Aucun territoire n’est épargné sur la région. La vague liée au variant Delta a débuté à la mi-novembre. Son pic était à Noël et la vague semble avoir atteint son plateau, même si son taux d’incidence est tout de même à 300 (6 fois plus que le seuil d’alerte). La baisse concernant le Delta semble s’enclencher et on note “une répartition de l’ordre de 15% des cas positifs au Delta et 85% à l’Omicron” explique le directeur.
Que faut-il faire ?
Pour Pierre Ricordeau “il faut absolument respecter les gestes barrières, les règles d’isolement, se faire vacciner et se tester. Les gestes barrières sont efficaces face au Delta, à l’Omicron et face à la grippe pour laquelle l’Occitanie est également en phase épidémique depuis 3 semaines. La situation est complexe et ne laisse pas de répit aux hôpitaux, comme à la médecine de ville, dont je salue le travail.” Le directeur a tenu à rappeler “que 125 personnes sont décédées la dernière semaine de 2021 du Covid en région. Il est contre-productif d’attendre d’être contaminé pour éviter la vaccination.”
Omicron : perspectives peu rassurantes
“Si ce variant est moins ‘dangereux’ que les précédents, son extrême contagiosité aura pour conséquence, c’est mathématique, une augmentation des hospitalisations, mais espérons-le, plus en hospitalisations conventionnelles qu’en réanimations et soins spécifiques” explique le directeur. “La semaine passée, c’est 750 malades qui sont entrés en hospitalisations conventionnelles pour Covid, dont une trentaine d’enfants de moins de 10 ans. Nous estimons à 30% l’augmentation des flux d’hospitalisations. En réanimation, nous sommes très proches d’atteindre le niveau des 3è et 4è vagues, près de 400 malades. En une semaine, 175 patients sont rentrés en réanimation. Notre capacité totale régionale est de 590 places. Le taux d’occupations de ces lits est de 94%, dont la moitié pour Covid-19“, rajoute le directeur.
Quelques chiffres
- 800 000 tests par semaine depuis début janvier (hors autotests)
- 17,8% de taux de positivité (7% à la mi-décembre)
- 71% des résultats fournis en 1/2 journée, 89% en 24h et 96% en 48h
- 30% des patients en réanimation ont plus de 60 ans, 50% ont entre 40 et 60 ans et 20% ont moins de 40 ans
- 85% des personnes en réanimation ne sont pas vaccinées
- 400 000 doses de vaccin injectées par semaine (la moitié Pfizer et la moitié Moderna)
- Regain des primo-vaccinations avec 30 000 premières doses la semaine dernière
- Vaccination pédiatrique assez modérée : 7 000 enfants entre 5 et 11 ans ont reçu leur première dose, dont 3 000 la semaine passée
- 4,5 millions de personnes en Occitanie sont au moins primo-vaccinées