Covid 19 : l'HAS dit non au molnupiravir et oui au traitement antiviral d'AstraZeneca
La Haute Autorité de Santé a donné ce vendredi son avis sur deux nouveaux traitements.
L’HAS s’est prononcée sur deux nouveaux traitements de la Covid-19 pour des patients à risque de développer une forme sévère de la maladie : une association d’anticorps monoclonaux en traitement préventif, tixagévimab-cilgavimab (Evusheld®) d’AstraZeneca, et un antiviral en traitement curatif pour des personnes infectées par le SARS-CoV-2, molnupiravir (Lagevrio®) de MSD France.
Aujourd’hui, plus de 90% des personnes éligibles ont complété leur schéma de vaccination à deux doses et près de 20 % ont déjà reçu une dose de rappel. Les traitements médicamenteux ciblant spécifiquement la Covid-19 vont compléter l’arsenal d’outils pour lutter contre la maladie, notamment pour les personnes qui répondent mal ou pas à la vaccination ou qui n’y sont pas éligibles.
Feu vert pour Evusheld®
La HAS donne son feu vert à l’utilisation de Evusheld® en prophylaxie pré-exposition pour des patients à très haut risque de forme sévère de Covid-19. Evusheld® est une association d’anticorps monoclonaux, le tixagévimab et le cilgavimab. Les anticorps monoclonaux sont des anticorps fabriqués spécifiquement pour traiter une maladie. Ceux qui sont évalués aujourd’hui sont dirigés contre la protéine Spike du SARS-CoV-2, l’empêchant ainsi d’entrer dans les cellules humaines et de s’y multiplier. Le traitement est administré par voie intramusculaire et son efficacité est obtenue 14 jours après son administration, pendant lesquels le patient n’est pas encore protégé. Les résultats de l’étude PROVENT montrent qu’Evusheld® réduit l’incidence des cas d’infections symptomatiques au SARS-CoV-2 d’environ 80 % et apporte une durée de protection d’au moins 6 mois après l’administration d’une dose unique (de 300 mg) de cette association d’anticorps monoclonaux. Par ailleurs, ce traitement va simplifier l’accès des patients à risques à cette prévention car il est particulièrement adapté à un usage en ambulatoire (administration en intramusculaire tous les 6 mois).
Accès précoce non autorisé de Lagevrio® en traitement curatif
Le monulpiravir, Lagevrio®, du laboratoire MSD France est un traitement curatif antiviral, c’est-à-dire qui agit sur le virus pour l’empêcher de se répliquer et ainsi limiter voire arrêter l’infection. L’HAS considère que Lagevrio® ne remplit pas les critères nécessaires pour obtenir une autorisation d’accès précoce. En particulier, elle estime que la présomption d’innovation ne peut être retenue. En effet, les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles : 30% de réduction des risques de progression vers la forme grave de la Covid-19 (selon l’étude MOVe-OUT) alors que l’efficacité pour les anticorps monoclonaux casirivimab-imdevimab est d’environ 80% sur ce même critère. En outre, l’impact du traitement sur la réduction de la présence du virus jusqu’à ce qu’il en devienne indétectable n’est pas démontré.
La HAS insiste sur le fait que l’accès à Lagevrio® en ville risquerait d’induire une perte de chance pour les patients, qui ne se verraient pas traités par un traitement plus efficace, le Ronapreve®. Et elle profite de cette décision pour encourager l’accès facilité au Ronapreve® en curatif sur l’ensemble du territoire pendant cette 5ème vague liée au variant delta.