Société — Département Hérault

Crise de la protection de l’enfance : l’Hérault propose des solutions concrètes à l’Assemblée nationale

Face à une crise persistante dans le secteur de la protection de l’enfance, le Département de l’Hérault a remis 17 propositions concrètes à la députée Fanny Dombre-Coste, ce vendredi 17 janvier à Montpellier. Le but : participer au débat national, répondre aux urgences et améliorer la coordination entre les acteurs du secteur.

Le secteur de la protection de l’enfance va mal, et ce depuis plusieurs années, entre manque de places et difficultés à recruter. C’est dans ce cadre que, ce vendredi 17 janvier, l’Hérault a déposé une contribution à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Véronique Calueba, vice-présidente déléguée aux Solidarités enfance et famille au Département a remis une liste de 17 propositions concrètes à Fanny Dombre-Coste, députés de la 3e circonscription de l’Hérault et membre de la commission parlementaire.

L’Aide sociale à l’enfance suit actuellement 6 162 enfants

“La protection de l’enfance est un défi de société, selon Véronique Calueba. Cette compétence revient au Département qui est au coeur de la prise en charge mais qui ne doit pas et ne peut pas être le seul”. Dans l’Hérault, l’Aide sociale à l’enfance (ASE) suit actuellement 6 162 enfants et parmi eux, 2 800 ont été placés sous mesure de protection par un juge. En 2024, 750 places d’accueil ont été créées sur le territoire. Ces dernières années, ce sont quatre pouponnières qui ont vu le jour et une nouvelle va bientôt ouvrir à Agde, car de plus en plus de bébés de moins de 3 ans doivent être placés. Pour la collectivité, cela représente un budget qui est passé de 143 millions en 2017 à 203 millions aujourd’hui, soit une hausse de 42%.

Cette commission d’enquête sur les manquements des politiques publique de protection de l’enfance travaille a des propositions et nous avons souhaité entrer dans le débat”, explique Véronique Calueba. Parmi les 17 propositions, l’élue choisit de mettre en avant celle qui concerne particulièrement l’Hérault, “un département où il est difficile de trouver du foncier et de l’immobilier. Nous proposons donc de s’appuyer sur la loi Solidarité et Renouvellement Urbain et que les places d’accueil entrent dans les proportions de logements sociaux obligatoires. Cela évite le délai de 18 mois lié à l’appel à projet car c’est un délai trop long pour les situations d’urgence”.

Ces cinq dernières années, l’Hérault est passé de 800 à 600 familles d’accueil. “On manque d’assistantes familiales et on a du mal a en recruter, admet la vice-présidente. C’est un problème notamment avec la recrudescence d’enfants de moins de trois ans, qui ne sont pas bien en structure collective. Il faut donc rendre à ce métier sa noblesse et pour cela, nous proposons de reconnaître sa pénibilité dans le calcul du départ à la retraite.” L’élue veut également accentuer la formation nécessaire à ce travail.

“Il faut un choc des rémunérations”

Les mineurs pris en charge par l’ASE ont des besoins qui dépassent les compétences du Département. En santé et en psychiatrie, la collectivité travaille avec l’Agence régionale de santé. Pour tout ce qui concerne les violences ou encore la prostitution, c’est la Protection judiciaire de la jeunesse qui entre en scène. Tous ces acteurs de la protection de l’enfance doivent se fédérer. Le Département propose donc “une forme de contractualisation pour que les crédit d’Etat soient pérennisés pour toutes les structures d’accueil qui dépendent, par exemple, de l’ARS”.

Toutes ces propositions ont donc été remises à Fanny Dombre-Coste, qui les remettra à sa collègue Isabelle Santiago, rapporteure de la commission. “Il faut un portage politique pour lancer cette nécessaire coordination des acteurs, déclare la députée héraultaise. Il faut un choc des rémunérations pour tous les métiers du lien et du soin. Ce sont des métiers qui ont du sens et il faut la valoriser”. L’élue portera donc ce texte en commission et reviendra “dans quelques semaines avec un retour sur l’évolution à l’échelle nationale”.

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