Solidarité — Montpellier

Cyclone Chido à Mayotte : les étudiants mahorais de Montpellier se serrent les coudes 

Deux semaines après le passage du cyclone ravageur, l’association des étudiants mahorais de Montpellier se mobilise pour aider à la fois ceux qui sont en difficulté dans la métropole et ceux qui ont tout perdu à Mayotte.

C’est depuis Montpellier que les quelques dizaines d’étudiants mahorais de Montpellier ont vu leur archipel secoué par les violentes pluies et les bourrasques de vent du cyclone Chido le 14 décembre. Impuissants, ils communiquent comme ils peuvent avec leurs familles, à plus des milliers de kilomètres de là. 

Ils ont alors décidé de se serrer les coudes au niveau local, depuis Montpellier. Ce 1er janvier 2025, ils vont commencer l’année tous ensemble autour d’un brunch “pour lutter contre la solitude de 17h à 20h organisé par l’association des étudiants mahorais de Montpellier (AEMM), où une vingtaine de personnes sont déjà inscrites. 

Ce n’est pas évident d’être loin, plus on avance dans le temps, plus ça devient compliqué d’avoir de l’espoir alors que nos familles n’ont plus d’eau ni d’électricité. On ne sait pas comment les rassurer et on ne peut pas faire grand chose”, témoigne Inès Saidali, chargée de communication de l’AEMM, dont le petit frère, les parents et les grands-parents habitent à Mayotte.

Des besoins financiers, psychologiques et alimentaires

L’association a mis en ligne un lien pour recenser les étudiants présents à Montpellier et pour connaître leurs besoins. “Nous avons eu environ 65 réponses pour le moment : les besoins sont d’abord financiers, ensuite psychologiques puis alimentaires”, constate Nawale Hassoumani, présidente de l’AEMM qui va relancer les étudiants, les écoles et les universités à la rentrée dans l’espoir d’avoir davantage de retours.

Parmi les étudiants qui se sont tournés vers l’association, certains touchent une bourse du département et craignent de ne plus la recevoir. Ils se demandent comment ils vont continuer à vivre et à payer leur loyer alors que les infrastructures ne fonctionnent plus. “Nous avons contacté le CROUS, nous attendons une réponse après les fêtes”, indique Nawale Hassoumani.

Certains dossiers d’étudiants n’étaient pas encore passés en commission. Ils ont peur de ne pas toucher d’aide avant longtemps car les locaux sont aujourd’hui impraticables et les dossiers ne peuvent donc pas être traités”, ajoute Inès Saidali, qui ajoute que l’association a aussi demandé le gel de certains loyers.

D’autres étudiants, qui dépendent de leurs parents, commencent à avoir des difficultés financières car ces derniers ne peuvent plus les aider, à cause des pertes matérielles et des travaux dans lesquels ils doivent investir suite aux dégâts provoqués par le cyclone.

Aider les étudiants mahorais montpelliérains

Le premier volet de l’association est donc d’agir pour ces étudiants qui sont à Montpellier et de les diriger vers d’autres associations ou acteurs institutionnels qui pourront les aider et “faire en sorte qu’ils surmontent leurs traumatismes”, explique Nawale Hassoumani. 

L’AEMM travaille par exemple avec l’association Solidarité DOM-TOM pour la distribution de paniers alimentaires. “Ces étudiants sont aussi montpelliérains, il faut impliquer les acteurs territoriaux locaux”, revendique la présidente de l’AEMM. 

Aider les Mahorais sur place

Mais les actions des étudiants mahorais se font aussi en direction de Mayotte, à l’instar des collectivités et associations héraultaises, ainsi que les sapeurs-pompiers, se sont déjà mobilisés. L’association a prévu de participer à plusieurs expositions, comme à la maison des relations internationales ou à la bibliothèque Paul Valéry, où les étudiants installeront une table pour vendre des boissons et de la nourriture mahoraise. Tout l’argent récolté sera reversé à des associations locales pour agir directement à Mayotte. 

Nous ne voulons pas collecter des denrées alimentaires ou des vêtements car après se pose la question de l’acheminement vers Mayotte qui est difficile et très coûteux. On préfère récolter des fonds pour financer des associations locales mahoraises qui sont sur le terrain”, explique Inès Saidali, motivée à aider ses compatriotes.

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