Consommation — Département Hérault

Dans l'Hérault, le marché de l'occasion s'emballe pour Noël

Offrir des cadeaux de seconde main, un phénomène en plein essor… même pour Noël. Si des sites comme Vinted, Back Market ou Leboncoin permettent d’acheter la perle rare en quelques clics, des initiatives locales et héraultaises permettent d’offrir un cadeau éco-responsable pour les grands ou les petits.

Ours en peluches, livres, petites voitures, transat ou turbulettes… Dans ce magasin, la moitié des jouets sont de seconde main. “Acheter d’occasion est de plus en plus ancré dans les esprits, même pour les cadeaux de Noël”, remarque Clarysse Calvet, chargée de redonner vie à des jouets déposés dans le magasin L’univers des petits à Jacou, qui vend autant du neuf que de l’occasion. “Contrairement à des sites en ligne, les gens peuvent toucher, voir et vérifier que tout est ok”, continue la vendeuse. Dans le top des ventes : la tour d’observation, les jeux sensoriels et les marques qui sont chères neuves comme les Kapla, les Playmobil, les Lego ou les produits dérivés de la Pat’ Patrouille.

La réserve du magasin de dépôt-vente est alors pleine. Sur les douze derniers mois, L’univers des petits a récupéré près de 14 000 livres, 12 500 jouets et plus de 2 000 articles de matériel de puériculture qui ont eu une nouvelle vie dans leur magasin. “C’est l’occasion qui nous fait vivre car la marge est plus faible sur des produits neufs”, concède Clarysse Calvet, tandis qu’elle s’occupe d’une maman qui est venue déposer la chaise haute, le vélo et le transat de son fils qui a grandi et dont elle ne se sert plus.

Vente de jouets d'occasion dans le dépôt-vente L'univers des jouets à Jacou. © T.O / Hérault Tribune
Vente de jouets d’occasion dans le dépôt-vente L’univers des jouets à Jacou. © T.O / Hérault Tribune

Des cadeaux moins chers

Selon un sondage de l’Ifop en partenariat avec Leboncoin qui date de décembre 2023, quatre Français sur dix ont déjà offert un cadeau de seconde main. Une tendance qui touche davantage les jeunes générations entre 18 et 49 ans. Et la plupart des cadeaux offerts sont des livres, des jouets et des vêtements. 

Un phénomène qui s’explique d’abord pour des raisons économiques face à un pouvoir d’achat morose, alors que 65% de Français indiquent limiter leurs achats pour faire face à la hausse des prix de ces dernières années, selon une enquête d’UFC Que choisir qui date d’octobre

Les allées de la boutique d’Emmaüs à Saint-Aunès sont alors remplies de peluches, de jeux de société, de poupées ou de voitures miniatures aux prix alléchants. Le lieu idéal pour dénicher le cadeau parfait pour Noël, tout en soutenant une bonne cause. “Chaque jouet a une histoire et attend de trouver une nouvelle famille. En plus, chaque achat contribue à soutenir nos actions solidaires”, assure l’association caritative. 

Des cadeaux éco-responsables

L’autre raison du boom de la seconde main est écologique, pour lutter contre la surconsommation selon 40% des sondés par l’Ifop-Leboncoin. Par exemple, un vêtement d’occasion a 82% d’empreinte carbone en moins qu’un vêtement neuf selon BPI France

Au dernier étage du centre commercial Polygone, une boutique pas comme les autres propose justement des habits d’occasion, joliment triés et présentés sur des tringles décorés. Manteaux, jean, et chemises pour femme, homme ou enfant, il y en a pour tous les goûts dans les rayons de la boutique de l’association Passe la seconde. 

La boutique de Passe la seconde au Polygone. © T.O / Hérault Tribune
La boutique de Passe la seconde au Polygone. © T.O / Hérault Tribune

À côté, les articles de petits créateurs indépendants sont exposés sur des étagères en bois. Leur point commun : tous les produits sont recyclés, revalorisés ou restaurés. Comme par exemple cette créatrice qui récupère les bouteilles en plastique de shampoing ou de lessive pour les broyer, les fondre et les transformer en boucles d’oreilles ou portes savons. Une autre fabrique des bijoux et des pochettes avec des chutes de tissus, qui autrement auraient terminé leur vie à la poubelle. À côté, une jeune entrepreneuse est spécialisée dans la sélection de vêtements et jouets d’occasion pour enfants et une autre propose de la décoration, de la vaisselle et des meubles vintage qui ont été retapés. 

“Un cadeau seconde main qui paraît neuf” 

Avant, je ne réfléchissais pas du tout à ce que je consommais. Maintenant, je fais plus attention… notamment pour les livres, je préfère acheter d’occasion”, explique Héloïse, 24 ans, qui est entrée par hasard dans le magasin et qui découvre le concept store Passe la seconde tandis qu’elle cherche ses cadeaux de Noël. “Mais c’est compliqué d’acheter seconde main, c’est encore plus simple d’acheter des choses nouvelles. Il faut fouiller pour trouver ce qu’on veut, parfois j’ai aussi peur du manque de qualité”, continue la jeune femme. 

D’où l’intérêt pour cette association de créateurs indépendants, Passe la seconde, d’ouvrir un pop-up pendant deux mois, juste avant Noël, contre seulement trois semaines pour leur première édition l’année dernière. “C’est une bonne période pour vendre nos créations, c’est aussi une belle vitrine pour nous qui sommes tout petits, pour avoir de la visibilité”, explique Audrey Delon, l’une des cofondatrices de l’association. 

La boutique de Passe la seconde au Polygone. © T.O / Hérault Tribune
La boutique de Passe la seconde au Polygone. © T.O / Hérault Tribune

Nous permettons d’offrir un cadeau de seconde main mais qui paraît neuf. Le côté revalorisé et le fait d’utiliser une matière qui était destinée à être jetée plaît beaucoup à nos clients”, continue la jeune entrepreneuse, qui remarque une évolution de la clientèle de plus en plus sensible à la question de limiter sa consommation. La concurrence pour répondre à cette demande est alors de plus en plus rude. 

La recyclerie Troc et Mode Kids aux Beaux arts de Montpellier, spécialisée dans les vêtements d’occasion pour enfants, s’est aussi mise à l’upcycling. “Nous faisons quelques créations textiles comme des jouets d’éveil pour enfants, des bavoirs, des attaches tétines, des boules de Noël en tissu ou des pochettes”, explique Marie-Aude Lenoir, fondatrice de cette structure associative. “Pour éviter le gaspillage pendant les fêtes, nous proposons aussi des pochons qui peuvent remplacer le papier cadeau et qui sont réutilisables.” Car rien ne se perd, et tout se transforme.

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