Dark stores : le gouvernement met le holà
Les dark stores, ou magasins fantômes installés dans les centres de grandes villes, sont une véritable nuisance pour les riverains. Face à ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur, le gouvernement a décidé de s'emparer du sujet…
Photo d’illustration © Bernhard Rauch / Pixabay.
Les nuisances de la livraison rapide
Le va-et-vient continuel de livreurs à vélo, chargés de sacs isothermes, qui viennent charger des courses dans les dark stores pour les livrer de façon rapide ou ultra-rapide à des clients pressés pourrait bientôt cesser. En effet, mardi 6 septembre, la ministre déléguée au Commerce, Olivia Grégoire, et le ministre délégué au Logement et à la Ville, Olivier Klein, ont reçu de nombreux maires et présidents de métropoles et d’agglomération ou leurs représentants, qui se faisaient les relais du mécontentement de leurs administrés.
Si, jusqu’à présent, un projet d’arrêté portant sur la révision d’un texte réglementaire d’urbanisme avait fait craindre aux élus que ces entrepôts soit considérés comme des commerces, empêchant tout recours contre eux, le gouvernement s’est rallié à l’avis des élus selon lequel il s’agit d’entrepôts dont l’apparition doit être régulée du fait des nuisances générées pour la tranquillité publique du voisinage : allers-retours incessants, bruits de rideaux métalliques montés et baissés de multiples fois, voix qui portent… Une fois l’arrêté paru au Journal officiel, les maires auront donc la possibilité de bloquer les futures installations.
Qui dit comptoir ne dit pas forcément commerce
Selon les ministres Olivia Grégoire et Olivier Klein, les dark stores, qui sont des espaces fermés destinés au stockage de produits de consommation avant leur commande en ligne puis leur livraison, doivent être assimilés à des entrepôts, qu’ils soient ou non munis d’un comptoir de retrait. Il ne s’agit en aucun cas de commerces, selon les ministres, puisqu’ils ne disposent pas d’une vitrine, par exemple.
Le cas des dark kitchens
Le gouvernement doit encore régler le cas des dark kitchens ou cuisines fantômes. Ces cuisines fermées, consacrées à la livraison rapide de plats à emporter, pourraient faire l’objet de la création d’une nouvelle catégorie, ou sous-destination, dans le Code de l’urbanisme.
Privilégier les commerces ouverts sur la ville
Le ministres du Logement et de la Ville Olivier Klein a rappelé qu’une ville ne doit pas être composée de “faux commerces, noirs, dans lesquels on ne peut pas entrer”. “La ville, c’est la vie, c’est le mouvement, c’est le commerce. Cette qualité doit être préservée, malgré les évolutions de nos modes de consommation”, selon lui.
Réactions des maires
Les maires français se sont félicités de cette avancée dans un dossier complexe. Fanny Dombre-Coste, première adjointe du maire de Montpellier, représentait le maire de Montpellier lors de cette concertation avec les ministres. Dans un communiqué, Michaël Delafosse se dit réjoui “de cet engagement qui nous permettra de réglementer l’installation des dark stores. Nous ne pouvons accepter la multiplication de ces entrepôts qui mettent à mal nos commerces et multiplient les nuisances pour les riverains”.