Décès de Paco Rabanne : le couturier a rejoint les étoiles

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“L’essentiel est de faire parler de soi, se différencier des autres. Ne copiez jamais.” Cette formule de Paco Rabanne résume bien la singularité de l’artiste. Enfant, il fuit l’Espagne de Franco et il se réfugie avec sa famille dans le département du Finistère, en Bretagne. Par la suite, il se forme à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, études qu’il finance en devenant accessoiriste pour de grandes maisons de mode telles que Nina Ricci et Pierre Cardin.

Il fonde la marque Paco Rabanne en 1966 et ne tarde pas à choquer le monde de la mode. Inspiré par les mouvements avant-gardistes de l’époque, comme le pop art et la révolution des matériaux, il interpelle dès son premier défilé, “Manifeste”, en présentant douze robes cousues en aluminium et rhodoïd portées par des mannequins noirs… Du jamais-vu à l’époque !

Paco Rabanne se forge rapidement une réputation de provocateur et de visionnaire. Il est le premier à proposer des robes en cotte de mailles, à tricoter de la fourrure, à introduire des matériaux comme le papier et le bois dans un milieu trop archaïque à son goût. Les stars s’arrachent la marque, notamment Françoise Hardy et Brigitte Bardot. Il confectionne même des costumes cultes, à l’image de la robe métallique de Jane Fonda dans le film de Roger Vadim, Barbarella (1966).

Le couturier vedette ne cesse de surprendre tout au long de sa carrière en persistant dans sa quête d’innovation : modèles fluorescents, en plastique moulé, en catadioptres orangés… Il se diversifie en parallèle dans le prêt-à-porter et dans la parfumerie. Aujourd’hui encore, son nom résonne et renvoie intrinsèquement aux grandes heures de la mode. De la première robe confectionnée au parfum 1 Million, Paco Rabanne reste et restera un homme d’affaires, un parfumeur et un couturier haut en couleur.

L’extravagance du personnage n’est pas passée inaperçu au cours de sa carrière. A partir des années 1990, l’illustre couturier joue les prédicateurs, annonçant le crash de la station spatiale MIR sur Paris, ainsi que l’apocalypse dans le sud-ouest de la France le 11 août 1999. Sur les plateaux de télévision, il déclare avoir en réalité 75 000 ans, avoir côtoyé Dieu et rencontrer des extraterrestres.

Des épisodes de vie qui ont fait sourire mais qui n’entachent en rien la réputation de Paco Rabanne. L’homme à l’habit noir et au collier de barbe n’est plus, si ce n’est dans les mémoires de la mode, qui l’ont aujourd’hui accueilli au Panthéon.