Des “matières fécales” présentes dans les eaux du groupe Nestlé ?
Les marques Hépar, Perrier, Vittel, Contrex sont concernées, comme révélé par France Info et Le Monde, qui se sont procurés le rapport de l’Anses. Le constat ? Une contamination généralisée des eaux en bouteille Nestlé, notamment avec des traces d’origine fécale.
La contamination des sources concerne à la fois la région Grand Est (Hépar, Vittel et Contrex), et la région Occitanie (Perrier). La note confidentielle de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) met en évidence
Des contaminations microbiologiques régulières par des bactéries coliformes (présentes notamment dans l’intestin), et entérocoque, qui peuvent être à l’origine de septicémies, infections urinaires et abdominales. Il est notamment question de la bactérie, Escherichia coli dite E.Coli.
Il est précisé que les quantités présentes dans les sources pouvaient “atteindre à plusieurs reprises une concentration élevée”. Sur le site de Perrier, situé à Vergèze (Gard), cinq des sept forages seraient concernés.
Pourtant, la réglementation en vigueur “ne tolère la présence d’aucune bactérie dans l’eau, que ce soit après ou avant embouteillage”, indique France info.
Un précédent d’épidémie en Espagne
Bien que le rapport pointe du doigt “la survenue a priori transitoire, de contaminations microbiologiques d’origine fécale dans certaines ressources servant à la production d’eaux minérales naturelles embouteillées”, la présence des différentes bactéries en question, quelques soient les quantité et la temporalité, est source d’inquiétude. En 2016 en Espagne, un virus dit norovirus, principal responsable des gastro-entériques, avait provoqué une épidémie touchant plus de 4000 personnes, rappelle ainsi Le Monde.
Les experts de l’Anses ont rappelé en citant cet exemple, que l’eau était pourtant “conforme du point de vue des contrôles microbiologiques réglementaires”.
Il a ainsi été préconisé que “l’ensemble de ces informations constitue un faisceau d’éléments qui justifie que le suivi des norovirus soit intégré au panel d’agents microbiologiques à surveiller dans le contexte de ressources hydriques pour lesquelles il existerait des suspicions de contamination d’origine fécale”, lit-on dans la note.
Le Laboratoire d’Hydrologie de Nancy, organe de l’Anses chargée d’intervenir sur la qualité sanitaire de l’eau, précise que la fréquence des prélèvements doit être augmentée, afin de “tenir compte de la saisonnalité de la circulation des virus dans les populations” et qu’ainsi, “une analyse unique de la ressource à un instant T de l’année […] ne permet pas d’évaluer les niveaux de danger”.
Des contrôles réguliers qui devraient intervenir “à partir d’une eau ne répondant plus au critère de pureté originelle”.