Politique — Département Hérault

Motion de censure du gouvernement : suivez les réactions des députés héraultais

Le gouvernement Barnier est tombé, 331 députés ont voté la motion de censure du Nouveau Front Populaire. Le Premier ministre doit donc remettre la démission du gouvernement à Emmanuel Macron. Suivez ici les réactions des députés de l'Hérault, toutes couleurs politiques confondues.

21h07 Fanny Dombre-Coste, députée NFP : “Le pouvoir est désormais à l’Assemblée nationale et plus à Matignon”

“C’est avec gravité que je prends acte du résultat, réagit la députée socialiste de la 3e circonscription de l’Hérault. Il s’agit maintenant d’ouvrir une nouvelle page politique. Le pouvoir est désormais à l’Assemblée nationale et plus à Matignon. Le président devra en tenir compte dans le choix du Premier ministre. Nous appelons tous les forces de l’arc républicain à construire des compromis, texte par texte, pour répondre aux enjeux et répondre aux attentes des Français, en prenant comme boussole la justice sociale”.

20h58 Julien Gabarron, député RN : “Demain, la France va repartir de plus belle”

Le député d’extrême droite de la 6e circonscription de l’Hérault était au travail, dans son bureau, après le vote de la motion de censure. “On attend la nomination du nouveau Premier ministre, déclare-t-il. Nous n’avons d’a priori négatif sur aucun nom qui circule, à part Bernard Cazeneuve, on jugera sur pièces. Il faudra construire un budget avec toutes les oppositions. Quant aux discours alarmistes que l’on entend, il n’y a pas d’inquiétude à avoir, nos institutions sont solides, il faut avoir confiance en la démocratie. La censure est prévue dans la Constitution. Demain, la France va repartir de plus belle”.

20h52 Jean-Louis Roumegas, député NFP : “La gauche est prête à gouverner et à assurer la stabilité”

L’élu écologiste du Nouveau Front Populaire de l’Hérault se veut rassurant, suite au vote de ce soir. “Contrairement à ce qu’on peut entendre, rien ne s’arrête, le budget est reconduit sur la base de celui de 2024. Ce vote était prévisible. Il faut maintenant penser à la suite. La gauche est prête à gouverner et à assurer la stabilité. La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, à lui de ne pas refaire l’erreur de compter sur le Rassemblement National”.

20h25 : le vote est clos, le gouvernement Barnier est tombé

Après une longue après-midi de débats et un vote qui s’est tenu depuis 19h45, le gouvernement Barnier est tombé. 331 députés ont voté la motion de censure du Nouveau Front Populaire. Le Premier ministre Michel Barnier doit donc remettre la démission du gouvernement à Emmanuel Macron. C’est la seconde fois qu’un tel évènement se produit dans l’histoire de la Ve République.  

20h15 Aurélien Lopez-Liguori, député RN : “Le refus de ce budget va être un souffle d’air pour les Français”

A la sortie de la salle de vote, le député d’extrême droite explique son vote. “On aurait aimé continuer à être dans une attitude constructive mais ils ne nous ont pas laissé le choix. Gabriel Attal ne nous a pas laissé le choix, il a fait échouer toutes les négociations, il a lié les mains de Michel Barnier.”

Il ajoute que “le refus de ce budget va être un souffle d’air pour les Français. C’est 40 milliards d’impôts et de taxes en moins, 0 hausse de charge pour les TPE, PME et c’est une nouvelle discussion potentielle sur la proportionnelle”.

19h50 : depuis la salle de vote, Manon Bouquin, députée RN de la 4e circonscription, explique son vote de la motion

“En votant cette motion de censure, nous sanctionnons la coalition des perdants les plus minoritaires des élections législatives qui ont fait suite à la dissolution. Ceux-ci ont cru pouvoir continuer de s’asseoir sur la démocratie en cuisinant un budget entre macronistes et LR. Nous leur rappelons la réalité démocratique.

Ce budget de la sécurité sociale comme celui que le gouvernement voulait imposer pour la Loi de Finance étaient pires que les précédents. Leur adoption aurait consisté à étouffer les entreprises et les ménages sans engager les économies essentielles que, de manière responsable, le RN a soumis au débat il y a des semaines déjà. La politique des apparences n’est pas notre façon de faire. Nous étions prêts à faire des compromis de bonne foi, le gouvernement et ses alliés à l’Assemblée ont fait le choix inverse. S’ils avaient été sincères, ils auraient été présent pour débattre de ces budgets à l’Assemblée. Ils l’ont au contraire désertée pour maintenant revenir nous présenter un ultimatum sous forme de 49.3. Nous le refusons et nous imposerons une vraie discussion budgétaire.” 

19h40
Les députés sont en train de voté la motion de censure. Dans 45 minutes, les résultats seront connus. Les députés héraultais commenteront ici leurs votes.

15h30
Le gouvernement de Michel Barnier va-t-il tomber ce mercredi 4 décembre ? C’est ce qui semble se profiler alors que les députés NFP et RN s’apprêtent à voter ensemble la motion de censure déposée par la gauche. Elle fait suite à l’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution par le Premier ministre pour faire passer, sans vote, le budget de la Sécurité sociale.

Charles Alloncle, député UDR de la 9e circonscription de l’Hérault : “Macron n’aura pas d’autre choix que de nommer une personnalité assez consensuelle”

Charles Alloncle, membre du parti d’Eric Ciotti l’Union des Droites pour la République, votera cette motion de censure. “C’est une décision que nous prenons avec pour seule boussole l’intérêt des Français. C’est ce budget qui a provoqué la censure : près de 40 milliards d’augmentation d’impôts et de taxes qui étaient des lignes rouges pour nous. Michel Barnier, qui pourtant vient de la même famille politique que la notre, celle qui a toujours été attachée à la baisse de la dépense publique et à l’allègement de la fiscalité, ne nous laisse pas d’autre choix.”

Après ce vote, “il ne va rien se passer de grave, selon l’élu d’extrême droite. On est loin du catastrophisme ambiant entretenu par les macronistes. Emmanuel Macron ne tardera pas à nommer un Premier ministre”. Quant à savoir de qui il s’agira… “On est pas obsédé par le casting, précise Charles Alloncle. On ne veut juger que sur des actes et pas sur des a priori. Ce qui importe c’est la ligne politique : le budget et les premières propositions de loi que le gouvernement fera. Emmanuel Macron n’aura pas d’autre choix que de nommer une personnalité assez consensuelle, probablement issue du même camp politique que Michel Barnier. De cette façon, entre les députés du RN, de l’UDR, de la droite républicaine et d’une partie des macronistes, ça lui ferait une majorité. On entend des noms comme Sébastien Lecornu qui revient de façon insistante depuis l’Elysée. S’il veut de la stabilité, Macron ne peut pas nommer un Premier ministre de gauche”.

Fanny Dombre-Coste, députée NFP – PS de la 3e circonscription de l’Hérault : “Cette motion de censure est un mal pour un bien”

Fanny Dombre-Coste, seule députée héraultaise du NFP à venir du Parti Socialiste, est en ce début d’après-midi à l’Assemblée nationale. Deux raisons principales la pousse à voter la motion de censure aujourd’hui. “La première est que le Premier ministre a trahi le front républicain en se rapprochant de façon éhontée du RN. Il a trahi le vote des Français de juillet. C’est grave, c’est la première fois dans l’histoire de la Ve République, c’est un précédent dangereux ! Et le deuxième raison, moi qui siège à la commission des affaires sociales, est que Michel Barnier a écarté d’une main de fer tous les amendements proposés par les socialistes. Des amendements qui n’étaient pas excessifs puisque nous sommes allés chercher 8 milliards d’euros pour financer la Sécurité sociale. Et on l’a fait de façon très raisonnable dans les familles les plus aisées et les très grandes entreprises”.

Selon l’élue, “cette motion de censure est finalement un mal pour un bien. Après, il faudra désigner un Premier ministre capable d’aller trouver des compromis avec les différentes forces politiques. Il devra être ouvert à la discussion. Je ne donne pas de nom mais il faut que ce soit quelqu’un d’ouvert aux valeurs de la gauche et à la question de l’urgence sociale. La priorité, elle est là ! On ne touche pas aux retraites des plus modestes, on travaille sur la question du pouvoir d’achat et de l’accès au logement.”

Aurélien Lopez-Liguori, député RN de la 7e circonscription de l’Hérault : “ils veulent nos voix mais pas nos gueules

“Nous allons voter cette motion de censure, qu’elle vienne de la gauche ne change rien puisqu’on ne vote pas sur la motivation de la censure mais uniquement sur la censure. La responsabilité du gouvernement aurait été de venir négocier avec les oppositions, ce qui n’a pas été fait“, déclare le député d’extrême droite.

Et quand on lui demande quelle est la suite, il explique ne pas être “dans une optique de motion de censure sur motion de censure. Le message qu’on veut faire passer avant tout, c’est que nous sommes 140 députés RN et UDR à l’Assemblée nationale. Il est inadmissible de ne pas aller à la table des négociations avec nous en sachant qu’on ne pouvait rien faire passer sans nous. C’est toujours pareil, ils veulent nos voix mais pas nos gueules. On ne peut pas se faire humilier et on ne peut pas être ostracisés comme on l’est aujourd’hui. Il faut que, comme dans toute république, dans toute démocratie mature, il y ait un vrai parlementarisme. Les Français ont décidé de gens pour les représenter, chacun doit compter. Nous, on est prêts à faire des compromis sur certaines choses, dans l’intérêt des Français et de la France, mais il va falloir qu’ils se réveillent. Et c’est aussi ça, cette motion de censure.”

Sylvain Carrière, député NFP – LFI de la 8e circonscription de l’Hérault : “Emmanuel Macron va devoir partir”

“Le RN a dit qu’il allait voter cette motion de censure. Donc par conséquent, on devrait être majoritaire et faire tomber le gouvernement. On savait que ce moment allait arriver, affirme le député du Nouveau Front Populaire, c’était un gouvernement qui était illégitime, Les Républicains représentent 4% aux dernières élections et ils se retrouvaient à Matignon. Le Rassemblement National a enfin décidé de ne plus être la béquille de Barnier et de Macron. Cette vie politique est terminée“.

Après ce vote, “Emmanuel Macron va devoir partir puisque c’est lui la première source du problème et de la situation dans laquelle on est aujourd’hui, ajoute l’élu. C’est pour ça que notre coordinateur de mouvement, Manuel Bompard, a écrit un courrier au ministre il y a quelques jours en demandant d’être prêt en cas de présidentielle anticipée, puisqu’on sait que dans ce cas, on n’aura que 35 jours pour organiser une nouvelle élection. Donc il faut être prêt. Nous, en tout cas, nous le sommes.

Le député prévient, si le président Macron “décide de nommer un nouveau gouvernement, le seul qui sera acceptable, ce sera un gouvernement autour de Lucie Castets. Notre candidate, on l’a toujours dit, c’est Lucie Castets à Matignon.”

Nathalie Oziol, députée NFP- LFI de la 2e circonscription de l’Hérault : “Démission ou destitution, Emmanuel Macron doit partir”

“Vers 20h ce soir, nous allons marquer le fait que nous ne sommes pas d’accord avec ce gouvernement illégitime et sa politique, explique Nathalie Oziol. Nous avions déjà déposé une motion de censure en septembre lorsque Michel Barnier s’était présenté à l’Assemblée nationale et le RN ne l’avait pas voté. Donc nous avons passé trois mois à étudier des textes budgétaires d’une austérité sans précédent à cause du RN. Aujourd’hui chaque député est face à ses responsabilités. Aujourd’hui, ce gouvernement va tomber et le budget va être rejeté”.

Après ce vote, plusieurs hypothèses sont possibles, selon l’élue “la plus logique serait qu’Emmanuel Macron nomme un gouvernement du Nouveau Front Populaire et alors s’appliquerai la politique du NFP qui a gagné les élections législatives. Ca fait plus de 6 mois que nous sommes dans cette instabilité politique et démocratique du fait d’une personne : le président de la République lui-même, qui laisse traîner le pays dans le chaos. Donc ça suffit, il doit partir. Démission ou destitution, Emmanuel Macron doit partir.”

Jean-Louis Roumegas, député NFP – Les écologistes de la 1re circonscription de l’Hérault : “Une démission ne règlerait rien”

Le député écologiste Jean-Louis Roumegas est également favorable à la nomination d’un gouvernement de gauche mais il n’appelle pas au départ du président de la République. Selon lui, “une démission ne règlerait rien. Si on doit organiser de nouvelles élections présidentielles, ça sera toujours la même Assemblée pendant un an et donc, sans majorité, ça ne règle pas le problème du budget. Ce n’est donc pas le sujet pour l’instant”.

Selon lui, Emmanuel Macron “doit reconnaître qu’il faut nommer un Premier ministre issu de la gauche et ensuite ce sera à nous de trouver les moyens de la non-censure. La gauche aura des contraintes aussi si elle est au gouvernement et il nous faudra discuter avec le centre. La balle est dans le camp du groupe central, c’est à eux de laisser la gauche gouverner et de ne pas jouer le jeu du RN”.

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