Faits divers — Montpellier Méditerranée Métropole

Drame de l'A709 : le conducteur "ne s'est probablement même pas rendu compte que les gendarmes le prenaient en chasse"

Le 21 décembre dernier, un dramatique accident qui impliquait une voiture de la gendarmerie a couté la vie à deux jeunes à moto. Contrairement à ce qui avait été dit, il n'y aurait pas eu de longue course poursuite entre les forces de l'ordre et le deux roues, selon l'avocat des familles des victimes.

Le samedi 21 décembre, vers 22h30, deux motards de 30 et 17 ans trouvaient la mort lors d’un dramatique accident impliquant une Renault Alpine de la gendarmerie. Très vite, il était annoncé qu’une course poursuite avait été engagée depuis le péage de Saint-Jean-de-Védas où le motard, qui roulait sans permis, aurait été contrôlé au péage de Saint-Jean-de-Védas à 139km/h.

Le refus d’obtempérer du motard n’est pas établi

“Contrairement aux premières informations diffusées, il n’y a jamais eu de course-poursuite de 18 km, explique l’avocat des deux familles des victimes, maître Mickaël Poilpré. En fait, les gendarmes se trouvaient près de Saint-Aunès et non à Saint-Jean-de-Védas. Ils ont repéré la moto avec un radar peu avant la sortie de Vendargues, et tout s’est joué très rapidement. Rien ne permet d’affirmer que Julien, le conducteur, tentait d’échapper aux forces de l’ordre”. Le refus d’obtempérer n’est donc absolument pas établi. “Les gendarmes ne disent pas du tout qu’ils ont eu la sensation qu’il faisait un refus d’obtempérer. Après étude du dossier, il apparaît que Julien ne s’est probablement même pas rendu compte que les gendarmes le prenaient en chasse”, ajoute l’avocat.

Les gendarmes “n’ont pas pris des risques complètement délirants

Le militaire au volant de l’Alpine a été mis en examen pour homicide involontaire, ce qui veut dire qu’une enquête est en cours pour évaluer le niveau de responsabilité de chacun. Au moment de l’accident, le gendarme conduisait la voiture “sur la voie du milieu et remontait à haute vitesse vers la moto, ajoute l’avocat. Pour une raison encore trouble, que le pilote peine lui-même à expliquer, il a percuté un Renault Scénic qui doublait à 90 km/h un véhicule plus lent. L’impact violent a projeté le Scénic vers la moto. Les gendarmes sont soumis à des directives strictes pour éviter de provoquer des accidents mortels en cas de refus d’obtempérer. Dans ce cas précis, ils n’ont pas pris des risques complètement délirants sur des kilomètres en slalomant entre les voitures, ça s’est pas du tout passé comme ça. D’ailleurs le gendarme percute le Renault Scénic sans trop savoir pourquoi. Il n’avait pas la sensation de prendre plus de risques que ça, il roulait à plus de 200 km/heure, mais c’est logique pour une voiture d’intervention.”

Les familles veulent que “les responsabilités soient clairement établies

Les familles des deux victimes, Julien, 30 ans et Maëlys, 17 ans, veulent maintenant faire la lumière sur ces évènements tragiques. “Elles attendent que le gendarme réponde de ses actes et que la justice tranche en toute transparence. Si une sanction doit être prononcée, elles veulent qu’elle soit à la hauteur des faits. Elles sont effondrées. Le décès de leurs enfants est une tragédie insupportable. La famille de Julien estime que les conséquences de l’excès de vitesse relevé quelques kilomètres auparavant sont disproportionnées. La famille de Maëlys, quant à elle, sait que leur fille n’avait aucune responsabilité dans cette affaire et que sa mort est totalement absurde. Leur douleur est immense et éternelle. Aujourd’hui, elles veulent avant tout que la vérité soit connue et que les responsabilités soient clairement établies.”

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