Ecologie : les dépenses climatiques des entreprises progressent
En 2019, les entreprises ont dépensé 1,7 milliard d’euros en faveur de la protection de l’environnement, soit 10% de plus qu’en 2018, selon une récente étude réalisée par l’Insee.
Les entreprises du secteur industriel s’emparent de la transition écologique. En 2019, les établissements industriels français de 20 salariés et plus ont consacré un budget de 1,7 milliard d’euros au profit des investissements et des études pour la protection environnementale, révèle l’enquête de l’Insee publiée le 13 juillet dernier. Près de la moitié de cette enveloppe (48%) a été dédiée à la protection de l’air ou du climat. Selon les chiffres publiés, 71% des investissements ont été réalisés par quatre secteurs : la chimie, la métallurgie, l’agroalimentaire et l’énergie.
Les résultats dévoilent également que les grands groupes sont les plus impliqués dans les dépenses climatiques. En effet, 88% des structures de 500 salariés ou plus ont engagé des dépenses antipollution, contre 24% pour celles qui comptent entre 20 et 49 salariés. Un tiers des dépenses se concentrent chez les grandes entreprises, alors que celles-ci ne représentent que 3% de l’ensemble des établissements, précise l’Insee.
Les investissements constituent 80% de la dépense climatique globale, soit 1,3 milliard d’euros. Ce montant a enregistré une hausse de 12% en 2019 et de 10% en 2018, après cinq années de baisse. Et les moyens mobilisés pour les études (20 % de la dépense) atteignent 338 millions d’euros, ce qui constitue le niveau le plus élevé depuis 2004. Le budget dédié n’a pour sa part affiché qu’une légère augmentation de 2%, après +15% en 2018.
Près de la moitié des investissements visent à protéger l’air ou le climat
Environ 48% des investissements antipollution réalisés en 2019 avaient pour objectif d’éviter ou de limiter les effets de l’activité de l’entreprise sur la qualité de l’air (328 millions d’euros) ou les émissions de gaz à effet de serre sur l’équilibre du climat (311 millions d’euros). «Les investissements pour limiter les gaz à effet de serre ont plus que doublé en deux ans» souligne l’Insee, sous l’effet, notamment, des évolutions de la réglementation et législation. Ainsi, depuis la loi «Energie et climat» de 2019, les entreprises de plus de 500 salariés sont tenues d’établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre et un plan d’action pour les réduire.
Dans le détail, les investissements verts spécifiques, qui intègrent l’achat de matériel complètement dédié à la protection de l’environnement, ont représenté 88% des montants mobilisés, en 2019. La moitié était destinée à réduire l’impact négatif de l’activité des entreprises sur l’environnement, tandis que 38% avaient pour but de prévenir les pollutions, traduisant la volonté des entreprises d’agir en amont du processus de production.
Par ailleurs, les investissements intégrés, incluant les surcoûts relatifs à l’intégration dans l’outil de production de produits ou procédés moins polluants que ceux disponibles sur le marché, correspondent à 12% de la somme totale investie. Ces derniers ont progressé de 15% en 2019, pour la première année depuis 2013.
Les dépenses antipollution se concentrent dans quatre secteurs
Près de 71% des dépenses engagées sont concentrées dans quatre secteurs principaux : l’énergie (660 millions d’euros), l’agroalimentaire (248 millions d’euros), la chimie (146 millions d’euros) et la métallurgie-produits métalliques (131 millions d’euros). À lui seul, le secteur de l’énergie rassemble 35% des investissements et 58% des dépenses d’études visant à protéger l’environnement. En un an, ses dépenses ont augmenté de 44% (+ 51 % pour les investissements et + 29 % pour les études). Pour la deuxième année consécutive, les dépenses vertes s’affichent aussi en hausse dans l’agroalimentaire, de 14%, après 17% en 2018. Par contre, l’industrie chimique fait figure de mauvais élève avec des montants qui ont fortement baissé (-42%), correspondant ainsi au plus bas niveau depuis l’année 2000.
Hors secteur de l’énergie, 47% des dépenses visant à protéger l’environnement concernent la récupération et les traitements des déchets. En outre, un quart sont relatives au fonctionnement des équipements environnementaux. 16% sont consacrés au paiement de redevances, cotisations et taxes, tandis que 8% sont alloués à des achats de services et de frais liés au management environnemental. Les 4% restants sont affectés notamment aux primes d’assurance versées contre les risques de pollution et aux achats de produits destinés à la protection de l’environnement.