Emploi - formation : le Québec recrute à Montpellier

(Crédit Québec International)

Sylvie Bisou, directrice des étudiants internationaux de Québec International (agence de développement économique régionale de la ville de Québec et ses environs), explique pourquoi le Québec vient recruter en France : « ici au Québec, nous avons un enjeu de tension dans certaines formations. Nous allons donc proposer ces formations à des étudiants à l’international. Pourquoi en France ? Parce qu’il y a la facilité de la langue. Ce sera plus facile pour des étudiants français de s’adapter au Québec. L’accent est différent, il peut y avoir un choc culturel, mais la même langue rassure. C’est presque un gage de réussite. »

Sylvie Bisou précise : « en plus de l’avantage de la langue maternelle commune, il y a une entente entre la France et le Québec, avec des coûts de scolarité vraiment réduits, voire gratuits dans certaines formations techniques ou professionnelles. Moi qui ai vécu à Montpellier, je dis souvent que c’est comme si j’avais envoyé mes enfants faire leurs études à Lille. Le trajet est un peu plus cher, mais le coût de la vie est le même ». Elle ajoute : « la formation, la manière de fonctionner sont totalement différentes entre le Québec et la France. C’est une vraie belle expérience internationale à tenter ! Les diplômes québécois sont reconnus au niveau international, donc également en France. Ici, les étudiants ont également le droit de travailler un certain nombre d’heures en plus de leurs études, c’est une première expérience de travail à l’international. » Certains étudiants profitent de cette opportunité pour se former et obtenir un diplôme reconnu et certains ‘tombent en amour pour le Québec’ et y restent.

Cet événement va également permettre « de créer des ponts entre nos établissements et les établissements français, peut-être de créer des formations bidiplômantes à moyen terme, des échanges d’enseignants et d’étudiants. Nous sommes sur ce principe de partenariat gagnant-gagnant », explique Sylvie Bisou.

Sylvie Bisou © Québec International

Ces programmes offrent des débouchés intéressants et sont très valorisés au Québec : « nous avons de hauts taux d’employabilité derrière. Les salaires sont plutôt intéressants dans ces filières. Même s’ils ne veulent pas s’installer définitivement, ils auront un beau bagage professionnel », précise Sylvie Bisou. Ils permettent d’accéder rapidement au marché du travail et plusieurs peuvent se poursuivre au niveau universitaire. Dans la seule ville de Québec, près de 150 programmes d’études et environ 50 formations de courte durée sont offerts dans 21 secteurs d’activité.

Le 21 février, plus de 100 programmes seront présentés, dont notamment des cursus dans le bâtiment et les travaux publics, l’électrotechnique, la mécanique, la maintenance, la métallurgie, les transports, l’énergie, les métiers du bois, l’informatique, l’administration et la gestion, les sciences et technologies de la santé, le commerce, la restauration, l’hôtellerie et le tourisme, la communication et la documentation, les soins esthétiques, les arts et la culture. Ces formations sont hors Parcoursup.

Sylvie Bisou complète : « nous avons également des programmes de sport-études. Des étudiants français qui ont un bon niveau en basket par exemple, en volley ou football américain, c’est possible chez nous. Pour les étudiants, ces filières sport-études sont une autre manière de s’intégrer, parce que faire du sport dans une équipe crée des liens forts ».

Les entreprises québécoises qui accompagnent cet événement proposent également des stages de fin d’études : « en France, les stages demandés doivent de plus en plus être réalisés à l’international. C’est donc une opportunité pour nos entreprises. Ces stages sont souvent de 5 ou 6 mois. C’est une réelle opportunité. Nous pouvons également faciliter les démarches d’immigration pour ce type de projet. Des entreprises de chez nous recherchent des entreprises en France pour créer des liens et notamment pour envoyer des Québécois en stage en France », détaille Sylvie Bisou. Elle ajoute également que le ‘co-recrutement’ est très développé au Québec : « si une famille souhaite venir, nous pouvons trouver également un emploi ou une activité au conjoint ou à la conjointe. Tout cela est rassurant tant pour les Français qui viennent chez nous que pour les entreprises et établissements québécois qui accueillent ».