Energies renouvelables - PLF 2021 : « Le mode de financement des ENR est menacé », s’alarme Laurent Bonhomme (Arkolia)
Avis de tempête sur les énergies renouvelables, une filière qui emploie près de 1 000 salariés dans le grand Montpellier (Valeco, Urbasolar, EDF Renouvelables, Arkolia Énergies, Luxel…).
Par Hubert VIALATTE
« Dans le cadre de son projet de loi de finances 2021, le gouvernement a déposé un amendement de dernière minute pour réviser unilatéralement les prix garantis de l’électricité solaire, alerte Laurent Bonhomme, président-fondateur d’Arkolia Énergies (Mudaison). Or, partout dans le monde, les énergies renouvelables se développent par une garantie de tarif de rachat. En agissant ainsi, le gouvernement casse la pierre angulaire du système et fragilise le mode de financement futur de la filière. »
Des demandes d’apports qui pourraient passer à 20 %
Le dirigeant s’étonne par ailleurs d’une direction gouvernementale « allant à l’encontre du plan de relance, qui se base sur la transition énergétique. Par ailleurs, le silence des trois gros, EDF, Engie et Total, est pour le moins assourdissant ! »
La filière ENR, dans son ensemble, redoute un phénomène de concentration des acteurs. « Si les banques n’arrêtent pas le financement, elles réclameront des conditions d’emprunt plus dures, en taux, en apport et en durée plus courte », ajoute Laurent Bonhomme. « Les banques devraient demander 20 % d’apports aux sociétés indépendantes, au lieu de 5 % aujourd’hui. Ce qui diminuera d’autant nos capacités d’investissement pour financer de nouveaux projets. L’Espagne et l’Italie ont pris des décisions analogues il y a une dizaine d’années. Résultat, les ENR se sont effondrées dans ces pays. »