Épiphanie : culte du Soleil, fève en haricot, tournée générale, 5 faits à connaître sur la galette
La coutume veut que l’Epiphanie, inscrit dans nos agendas au 6 janvier, soit célébrée depuis quelques années le 2e dimanche après Noël afin que tout le monde ait le temps de se réunir autour de la table.
©Steph Gray
Tradition millénaire, le rituel a rapidement gagné les cœurs et les estomacs des Français, chrétiens ou non, grâce à l’apparition de la galette et du royaume. Mais d’où vient cette coutume ? À quoi sert la fève cachée dans la galette ? On vous explique.
Une fête païenne devenue chrétienne
Le terme “épiphanie” vient du grec “epiphaneia”, qui signifie “manifestation” ou “apparition”. Pour les chrétiens, ce jour est célébré pour rappeler l’hommage de Melchior, Gaspard et Balthazar à Jésus. Mais des sources indiquent que la célébration a des origines plus anciennes, remontant à la Rome antique. L’Épiphanie serait davantage inspirée des “Saturnales”, une fête païenne célébrant le dieu Saturne et le retour du soleil. Lors de ces célébrations, une galette symbolisant le soleil était servie.
“Tirer les rois”, une tradition millénaire
Pour respecter la coutume dans sa forme la plus pure, il est important de faire attention aux détails. Par exemple, pour “tirer les rois” correctement, il est nécessaire de partager la galette en autant de parts qu’il y a de convives autour de la table. Dans certaines régions, il est d’usage de couper une part supplémentaire, “la part du Bon Dieu”, autrefois destinée à la première personne démunie qui frapperait à la porte. De nos jours, elle est mise de côté pour une visite à l’improviste.
Mort à la galette des rois
“Tirer des rois” est un concept qui n’a pas séduit lors de la Terreur. En effet, en 1794, après l’abolition de la monarchie, les gâteaux des rois furent tout bonnement interdits et leur consommation passible de lourdes sanctions. Pour ne pas mettre un frein trop important à la gourmandise des Français, l’Etat les a encouragés à célébrer “la fête du bon voisinage” et à manger “le gâteau de l’égalité”, soit une galette sans fève. Si le concept n’a pas pris dans le pays, la coutume veut que le chef de l’Etat reçoive une galette de ce type chaque année.
À la recherche du haricot royal
Dès la première apparition de la galette, il était coutume d’y glisser une fève en haricot ou en pois chiche, destinée à évoquer un embryon par sa forme et à symboliser la renaissance. La tradition voulait que le gagnant devienne le roi de la journée durant la fête des Saturnales. Déjà à l’époque, pour éviter la triche, le plus jeune enfant était désigné afin d’attribuer les parts. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que le haricot cède sa place aux fèves en porcelaine de Saxe.
À chacun sa galette
La fête de l’Epiphanie est généralement associée à la galette des rois à la frangipane, mais saviez-vous que les traditions divergent selon les régions ? Si 80 % des Français célébrant l’Epiphanie font chaque année le choix de la frangipane, 12% d’entre eux choisissent le royaume et les 8% restants craquent pour une galette des rois aux pommes. À l’étranger, si la tradition n’a pas le même poids, il est possible de trouver des galettes. Aux Pays-Bas et en Belgique par exemple, on trouve des galettes à la pâte d’amandes. En Espagne, au Portugal et dans les pays d’Amérique latine, où l’église influence davantage le calendrier et les rituels, l’Epiphanie ou “el Día de los Reyes Magos” est férié. À cette occasion, les enfants reçoivent également des cadeaux, plus qu’à Noël.