Cinéma/Séries/TV — France

ESMA, Isabelle Teissedre: “Nous préparons nos étudiants aux exigences du marché international“

L'ESMA a encore frappé fort lors de son jury de fin d'études, qui s’est tenu du 4 au 6 septembre dernier. Pendant trois jours, l'école a accueilli de très grands noms de l’animation 3D venus découvrir les pépites de la promotion 2024.

Sous les projecteurs, les étudiants ont présenté 32 courts-métrages au Gaumont Multiplexe de Montpellier (teasers visibles sur www.youtube.com/@Esmamovies). Le niveau était une fois de plus à couper le souffle, avec des histoires touchantes, des réalisations techniques impeccables, et une créativité débordante qui a fait l’unanimité. Rien de très étonnant quand on sait que l’Ecole Supérieure des Métiers Artistiques (ESMA) est classée 8e meilleure école d’animation au monde en 2023 par Animation Career Review et qu’elle a récemment été désignée 1re dans la catégorie “Top Creative Schools Production Excellence – 3D Animation” par le prestigieux classement international The Rookies !

Mais l’événement ne se limitait pas à la projection. Un forum de l’emploi, tremplin pour les 260 étudiants fraîchement diplômés, a également rythmé ces journées. Avec 1 500 entretiens en une journée, le secteur de l’animation confirme à nouveau que l’une de ses grandes portes d’entrée est l’ESMA. C’est dans ce contexte palpitant, point de départ de nombreuses aventures professionnelles, que nous avons échangé avec Isabelle Teissedre, la directrice pédagogique de l’ESMA.

Êtes-vous satisfaite du millésime de cette année ? 

I.T : C’était une magnifique année. Pour beaucoup de nos studios fétiches – qui nous suivent depuis longtemps et qui étaient présents sur l’événement – 2024 était un très bon cru. Nous pensons que nous allons avoir de très bons retours dans les festivals nationaux et internationaux, ainsi que sur des grands événements consacrés aux courts-métrages et au cinéma d’animation. Nos élèves risquent de faire beaucoup de bruit ! 

Je crois qu’il n’y avait pas moins de 32 courts-métrages présentés…  

I.T : Oui, exactement. Et ils avaient tous leur identité, leur style, ce qui est le reflet de notre philosophie : développer la touche personnelle et la créativité de chaque étudiant. Les projets Trash, Reven, Tricot de corps et Le Meles ont particulièrement brillé cette année. Mais c’est toujours difficile de faire un podium. Si certains sont un peu au-dessus du lot, les 6 ou 7 premiers avaient d’impressionnantes qualités et talonnaient le classement de tête. C’est pour cela aussi que je suis très confiante quant aux belles opportunités qui seront offertes à nos étudiants. Nous devrions avoir de belles annonces à faire dans les mois à venir.

Les diplômés de l’ESMA forment un vivier qui attire chaque année les plus grands studios. Est-ce qu’on peut dire que vous êtes la directrice pédagogique d’une école dont la réputation n’est plus à faire ? 

I.T : Écoutez, si vous le dites ! Il est vrai que je suis directrice en charge de la pédagogie pour le réseau des Écoles Créatives – ESMA, ETPA, CinéCréatis, Pivaut et IFFDEC – depuis plus de 25 ans maintenant, et que cela fait quelques années que nous avons atteint une notoriété nationale et internationale, notamment grâce à la qualité de nos films de fin d’études et à l’enseignement dispensé. Nous proposons des formations telles que le graphisme, l’architecture d’intérieur, le design graphique, l’illustration, le concept art et le jeu vidéo, mais l’animation 3D est celle qui nous apporte le plus de lumière. Nos classements, notre réputation, le travail de nos étudiants sur des films oscarisés ou encore des Marvel, c’est le fruit de près de trente ans de travail et de rencontres, particulièrement à l’international. Et ce sont des liens que nous continuons à tisser grâce à nos anciens élèves disséminés dans des studios à travers le monde. 

Justement, les diplômés de l’ESMA s’exportent facilement, mais vous avez aussi de plus en plus de talents étrangers qui viennent se former chez vous…

I.T : C’est vrai que nous avons vu un essor, lié en partie à la section internationale qui est proposée dans notre école lyonnaise depuis huit ans. Nous y accueillons aujourd’hui des étudiants de 25 nationalités différentes ! Nous prévoyons d’introduire une section internationale à Montpellier pour accroître cette dimension internationale. Les étudiants pourront suivre la formation en anglais dès la rentrée 2025-2026. 

Est-ce aussi une manière de coacher les élèves francophones à une carrière à l’internationale ? 

I.T : Aujourd’hui, la majorité des étudiants sont capables de parler anglais correctement, car ils envisagent des carrières à l’étranger. En plus, les formations utilisent des logiciels en anglais et des intervenants internationaux, ce qui prépare bien les étudiants à un environnement de travail global. C’est un milieu sans frontières, ils peuvent autant travailler en France – qui dispose de studios de renom – qu’à l’étranger sur des projets d’envergure. Avec cette section, nous préparons surtout nos étudiants aux exigences du marché international.

Est-ce que vous avez d’autres formations qui vont évoluer ou qui ont évolué récemment ?

I.T : Nous évoluons constamment. Cette année, nous avons créé un laboratoire de recherche dirigé par Sandra Mello. Ce laboratoire a mené des projets avec divers établissements et partenaires universitaires, en mettant l’accent sur des thèmes importants comme l’IA. Nous avons organisé un événement intitulé « Mois de l’impact » avec une réflexion approfondie sur l’IA, afin de tenir nos étudiants informés des enjeux et des choix que peuvent faire les studios. Ainsi, ils seront plus à même de comprendre et de se préparer aux évolutions de l’industrie. L’autre point fort de notre réseau est que nous avons la chance d’avoir nos anciens élèves qui reviennent souvent pour partager leurs expériences. Ils retrouvent toujours le chemin de l’école ! C’est formidable parce que nous avons un lien fort avec eux, et cela permet d’avoir des échanges très constructifs entre étudiants des différentes époques. 

Après les années Covid et des mois de grève chez les scénaristes, à quoi ressemble le monde professionnel dans lequel les étudiants s’engagent aujourd’hui ? 

I.T : La crise des scénaristes a vraiment impacté le marché. Comparée à 2022, année de sortie du Covid, qui était une année faste en termes de projets et durant laquelle on a atteint 100% d’employabilité de nos élèves, 2023 a été plus difficile. Mais l’industrie a toujours connu des hauts et des bas, et nous nous attendions à un retour à une situation plus normale après les périodes dynamiques du Covid. Aujourd’hui, nous sommes plus optimistes pour l’avenir, car nous observons des signes de reprise depuis le festival d’Annecy en juin dernier. Et surtout, nous sommes confiants parce que nos étudiants sont en toutes circonstances parmi les meilleurs candidats.

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