Étang de Thau : les gendarmes sur le front contre les voleurs d’huîtres
Alors que c’est le rush dans les mas ostréicoles en pleine période des fêtes de fin d’année, le risque de vol d’huîtres est accru. Depuis début décembre, la gendarmerie est alors mobilisée et renforce ses contrôles sur l’étang de Thau. Reportage.
À bord de leur embarcation, deux gendarmes circulent sur l’étang de Thau, au milieu des centaines de tables ostréicoles où les précieuses huîtres sont accrochées à des cordes dans l’attente d’être récoltées.
Dès qu’ils croisent un ostréiculteur sur son bateau amarré à une table, ils l’abordent pour effectuer un contrôle. “On prend l’immatriculation de la table, on la passe dans notre tablette qui donne le propriétaire et on vérifie que c’est bien lui qui est sur place et non pas quelqu’un d’autre”, explique l’adjudant Guyaume Rouhaud, commandant adjoint de la brigade nautique de Marseillan.
Depuis octobre, la brigade de gendarmerie a mis en place un dispositif sur la terre, la mer et les airs pour éviter les vols pendant l’hiver, période où les 400 producteurs font plus de la moitié de leur chiffre d’affaires sur l’étang de Thau, dont la production annuelle est de 13 000 tonnes d’huîtres – soit 10% de la production nationale.
Pour le moment, les gendarmes ont constaté trois vols, même si toutes les victimes n’ont pas porté plainte. En 2023, ces opérations avaient donné lieu au contrôle de plus de 500 personnes pour quatre vols constatés. “Depuis qu’on a mis en place ces dispositifs, les vols baissent chaque année”, constate l’adjudant Rouhaud.
Des gendarmes sur l’étang de Thau au quotidien
“On s’est d’abord déplacés auprès des ostréiculteurs pour faire de la prévention et leur dire de bien immatriculer leur table, de ne pas les prêter et d’immatriculer leur bateau”, explique l’adjudant Rouhaud. Et depuis le mois de novembre jusqu’aux fêtes de fin d’année, les gendarmes de la brigade nautique sont tous les jours sur l’étang de Thau, tandis que l’hélicoptère de la gendarmerie survole la zone et que les brigades territoriales contrôlent les mas ostréicoles.
“On essaie de varier les horaires : on contrôle tôt le matin, tard le soir, en milieu de journée… mais aussi en pleine nuit alors que la préfecture de l’Hérault a interdit la navigation nocturne entre 18 heures et 6 heures du matin jusqu’au 5 janvier”, explique l’adjudant Rouhaud. “On se met au milieu de l’étang et on coupe les moteurs donc le moindre gars qui démarre on l’entend”, continue le gendarme.
“Se montrer pour faire de la dissuasion”
Dans la nuit du 30 au 31 décembre, une équipe a aussi fait un contrôle à 4 heures du matin pour vérifier le respect des règles d’hygiène et la traçabilité des huîtres qui partent pour le jour de l’an. “Le but est de se montrer et d’être présents pour faire de la dissuasion”, résume l’adjudant Rouhaud.
Un objectif réussi à en croire Yvon Charlet, ostréiculteur qui travaille ici depuis plus de 20 ans. “C’est difficile de voler les huîtres sur cordes mais c’est surtout quand on a les pochons remplies d’huîtres prêtes à consommer sur les tables de stockage que l’on est inquiet”, explique-t-il pendant que l’équipe de gendarmes vérifie que l’immatriculation de sa table correspond bien à son bateau, à son nom et à sa date de naissance. “On vous croise souvent, j’ai même vu l’hélicoptère et le drone… ça dissuade !”, commente le producteur, venu récolter les dernières huîtres à vendre pour les fêtes de fin d’année.