Société — Département Hérault

Etre miss Languedoc, "il y a un côté Cendrillon et c'est un vrai tremplin"

Demain, vendredi 2 août, le Languedoc va élire sa nouvelle miss. Celle qui représentera la région lors de l'élection de miss France, sur TF1, en décembre. Derrière les jeunes filles qui défileront, toute une organisation se met en place. C'est Marie-Charlotte Meré-Milles, du comité miss Languedoc, qui prépare le show et les candidates. Rencontre.

A 36 ans, Marie-Charlotte Meré-Milles est chargée de communication, mariée et maman d’un petit garçon de 5 ans. Sur son temps libre, elle s’occupe bénévolement du Comité Miss Languedoc, une passion qui a commencé à l’âge de 18 ans, quand elle a elle-même participé au concours miss France.

Héraut Tribune : Comment a commencé votre aventure miss France ?

Marie-Charlotte Meré-Milles : Quand j’avais à peine18 ans, des amis m’ont conseillé de participer à l’élection de miss Carcassonne. J’ai hésité car j’étais très timide mais j’y suis allée. J’ai été dauphine de miss Languedoc et comme le voulait la tradition, les deux dauphines de miss Languedoc participent à miss Camargue. Sur cette élection encore j’ai été dauphine, mais la miss Camargue a été destituée et le comité m’a rappelé pour me dire que c’était moi qui partait à miss France à Paris. C’était une expérience incroyable ! Vivre en vase clos pendant trois semaines avec 45 filles à cet âge, c’est dingue ! C’était en 2006, année où Alexandra Rosenfeld a été élue. Elle venait de Béziers, c’est donc moi qui ai repris toutes les prestations sur lesquelles miss Languedoc devait être présente puisqu’elle était très occupée par ailleurs. C’est comme ça que tout a commencé. Après ça je suis restée impliquée et je suis devenue déléguée correspondante pour la société miss France.

Aujourd’hui vous êtes donc impliquée au sein du comité miss Languedoc. Quel est votre rôle ?

Je suis en charge des candidates, du moment où elle s’inscrivent jusqu’à l’élection de miss France. Je les suis dès le début, je les prépare pour les élections locales. J’ai fait de la danse pendant longtemps, je m’occupe des chorégraphies et des déplacements sur scène pour les aider à être à l’aise. En plus des nombreuses candidatures que nous recevons, je fais aussi ce qu’on appelle de la “chasse au talent” dans la rue ou sur Instagram, notamment. Je vais de profil en profil et quand je vois des très jolies filles, je leur propose de participer par message. Par exemple, j’ai écrit à Maxime Teissier pendant deux ans sans avoir de réponse avant qu’elle participe. Sur les cinq dernières miss Languedoc, toutes ont été chassées sur les réseaux sociaux, pour vous dire à quel point c’est important aujourd’hui.

Quel est le rôle d’une miss Languedoc ?

On essaie de faire en sorte que le rôle corresponde aux aspirations des candidates. De août à novembre, à partir du moment où la jeune fille est élue miss Languedoc jusqu’à ce qu’elle participe à miss France, il faut qu’on la voit partout sur le territoire si on veux que les gens d’ici votent pour elle le soir de l’élection sur TF1. Car contrairement à ce que les gens pensent, chaque texto compte ! Donc elle fait des séances de dédicaces, souvent dans les centres commerciaux. On travaille beaucoup avec l’association Les Képis pescalunes, des gendarmes de Lunel qui soutiennent les enfants diabétiques. On fait un calendrier tous les deux ans pour cette cause et ça implique beaucoup d’évènements. On fait évidemment le Téléthon et les collectes Restos du cœur. Et puis chaque candidate a des causes qui lui tiennent plus à cœur, donc ça varie chaque année. Par exemple, Marion Ratié avait sa maman qui travaille à l’ICM donc elle tenait à faire des choses autour d’Octobre rose pour soutenir la lutte contre le cancer du sein. L’ancienne miss Marion Castaing a eu un lymphome l’an dernier et a créé une petite marque de t-shirts, Un brin d’amour, dont les bénéfices étaient reversés à la Ligue contre le cancer. On a mobilisé toutes nos miss pour faire des actions autour d’elle.

Comment se passent les préparatifs de la finale du 2 août ?

14 jeunes filles élues sur le territoire sont finalistes pour cette élection. On les fait venir trois jours avant à Beaucaire. Le premier jour est axé sur la cohésion. J’organise des olympiades pour voir un peu leurs personnalités. C’est important de voir si elle peuvent avoir l’esprit de compétition tout en gardant l’esprit d’équipe. On fait aussi un test de culture générale, c’est important car une miss France doit pouvoir répondre aux questions des journalistes dès le lendemain de son élection. Les deux jours suivants sont consacrés aux répétitions et shooting photos.

Les critères de participation ont beaucoup évolués ces dernières années. On peut être mariée, avoir des tatouages ou être transexuelle…

Oui, le seul critère qui reste est de faire au moins 1,70m. C’est très bien, on a longtemps milité pour que les tatouages soient autorisés, par exemple. Dans les DOM-TOM notamment, c’est culturel, donc c’était injuste. Et il y a toujours eu des miss tatouées, elles arrivaient à le cacher. Concernant la transexualité, ici, nous n’avons pas encore eu de candidate mais il y en a eu une à Paris. Ca devrait être facile à gérer mais on sait que dans la réalité ça ne le sera pas, que ce soit en interne avec les regard des autres filles ou publiquement. Rien que quand on voit toutes les critiques qu’a subit Eve Gilles à cause d’une coupe de cheveux courte, je pense qu’il faudrait beaucoup de courage pour se présenter en tant que transexuelle aujourd’hui ! Ca existe dans d’autres pays mais j’ai l’impression que les français sont quand même encore fermés d’esprit…

Alors l’évènement miss France s’est modernisé mais, à une époque où le féminisme prend une place importante, après #MeToo, est-ce que les concours de beauté ont toujours leur place ?

Franchement, je pense que ce n’est pas le concours qu’il faut moderniser, ce sont les gens. Les clichés de la miss idiote n’ont plus leur place. Et puis, pour moi, c’est une preuve de liberté de pouvoir disposer de son corps pour aller en maillot à la télé si on le souhaite. On met aussi le physique des athlètes en avant et ça ne choque pas. On oblige personne à venir faire ce concours. A 20 ans, c’est une super vitrine pour défendre ses idées.

Qu’est-ce que ça apporte aux filles de se présenter ?

Il y a un côté Cendrillon et puis c’est un vrai tremplin. Elles peuvent avoir une vie qu’elle n’aurait pas eu autrement. Les réseaux sociaux ont changé ça : aujourd’hui, une fille élue miss Languedoc gagne immédiatement 15 000 followers sur Insta, s’en suivent des propositions de marques, elles deviennent influenceuses. Et puis, ça se met sur un CV si on est capable de le justifier : il faut être un vrai caméléon quand on est miss puisqu’on passe d’un match de foot à Jacou à un diner au cercle Mozart avec des notables dans la même journée. En général c’est une expérience qui leur forge le caractère et qui leur permet de s’affirmer.

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