Politique — Montpellier Méditerranée Métropole

Frédéric Lafforgue va-t-il s’expliquer sur l’avenir et le passé de l’urbanisation à Castelnau-le-Lez ? Julien Miro le souhaite rapidement

Julien Miro propose à Frédéric Lafforgue « d’organiser une conférence de presse de crise pour annoncer qu’il se conforme aux injonctions de l'État, du tribunal administratif et du Commissaire enquêteur, et d'acter l'échec de sa politique d'urbanisation intensive. »

Urbanisation débridée et massive due à des obligations de l’État et de la métropole ? Pour Julien Miro, ce sont de faux arguments « je crois que le maire est disqualifié, mais il ne doit pas disqualifier les Castelnauviens. » Le conseiller municipal d’opposition publie les chiffres du Programme Local de l’Habitat (PLH) dans l’Observatoire de Castelnau. Pour lui, la ville est dans le rouge et il souhaite que le maire organise « une conférence de presse de crise. »

« Il y a un urbanisme non maîtrisé à Castelnau » et Julien Miro l’affirme « les chiffres de la Métropole sont sans appel. » Sur la période de 2013 à 2024, le total des constructions s’élève à 5654 logements (sources Plan Local de l’Habitat PLH de la métropole.) Mais les objectifs fixés par le plan métropolitain ne dépassaient pas les 3810 logements. L’écart est important. Castelnau-le-Lez les aurait dépassés de 48%. La question se pose : pourquoi ? « c’est dû à un manque d’anticipation, un manque de vision et finalement un manque de sérieux », déplore le conseiller d’opposition qui explique : « on le voit, on a explosé les compteurs en matière de construction de logements, de logements classiques, de logements dits aussi intermédiaires, de logements dits sociaux et derrière il n’y a pas eu de plan de stationnement, de plan de circulation, de plan de crèches… »

Julien Miro propose à Frédéric Lafforgue « d’organiser une conférence de presse de crise pour annoncer qu’il se conforme aux injonctions de l’État, du tribunal administratif et du Commissaire enquêteur, et d’acter l’échec de sa politique d’urbanisation intensive. » Cette volonté fait suite à une série de revers significatifs qui remettent en cause la politique d’urbanisation menée par le maire. Un maire qui a été adjoint à l’urbanisme dès 2008 sous Jean-Pierre Grand, avant d’être élu pour le remplacer en 2017.

3 niveaux d’alerte

Frédéric Lafforgue, malgré les critiques croissantes, semble toujours défendre des projets de construction qui n’étaient pas initialement prévus dans son programme électoral, selon Julien Miro. Cependant, ces projets viennent de subir trois niveaux d’alerte notables. 

Avec l’État : ce dernier a décidé de réviser le Plan de Prévention des Risques d’Inondation PPRI, et pointe ainsi la vulnérabilité de la ville face aux risques d’inondation par ruissellement, en raison de la « forte artificialisation des sols ». Cette révision impliquerait une inconstructibilité dans plusieurs quartiers où le maire envisageait des projets d’envergure.

Avec le rapport du commissaire enquêteur : après une enquête publique de plusieurs mois, le Commissaire a rendu un avis défavorable à l’ensemble des projets proposés, y compris le projet phare de trois tours de neuf étages sur l’avenue de l’Europe.

Avec la décision du tribunal administratif : saisi par le maire pour contester l’avis du Commissaire, le Tribunal a sèchement rejeté la demande, et souligne que « rien ne justifie que le travail effectué soit contesté. »

Stop à la politique d’urbanisation intensive

Face à ces revers, Julien Miro et son groupe demandent au maire de renoncer à sa politique d’urbanisation intensive. Ils l’invitent à mettre en place un périmètre d’attente sur l’avenue de l’Europe, ce qui permettrait de stopper l’urbanisation pour une durée de cinq ans, et à retirer son projet de bétonisation de Sablassou. Car concernant l’avenue de l’Europe « même en stoppant les projets maintenant, il va y avoir à peu près 1500 logements de plus qui vont s’y faire. Et on ne peut rien y faire. Frédéric Lafforgue les a déjà signés. Donc il faut bien se rendre compte qu’en gelant aujourd’hui, malheureusement, avec tout ce qu’il a signé, ça va continuer à construire pendant deux ans. »

« Le maire est acculé par les institutions et les citoyens, il doit se rendre à l’évidence : son mandat est un échec. Il n’a pas d’autre choix que de retirer ses projets d’urbanisation intensive ; il doit entendre les préconisations répétées de notre groupe, l’opposition considérable des Castelnauviens, l’avis défavorable du Commissaire enquêteur, la décision du Président du tribunal administratif et les préconisations de l’État en matière de risques d’inondation », déclare Julien Miro, président de l’Observatoire de Castelnau-le-Lez, conseiller municipal et conseiller de métropole.

Reste donc l’autre gros morceau, la décision d’un autre commissaire enquêteur, Thierry Davin, sur l’expropriation des terres de Sablassou. DUP ou pas DUP, telle est la question concernant la création d’une réserve foncière sur ce secteur à Castelnau-le-Lez. Le rapport avec les conclusions de M. Davin devrait être déposé au siège de Montpellier Méditerranée Métropole et à la mairie de Castelnau-le-Lez début septembre, sauf prolongations. Sur ce dossier Julien Miro est direct : « Sur Sablassou, il faut bien se rendre compte que le maire veut bétonner 17 hectares de terre, pour le déplacement de la clinique du Parc, et on comprend bien que derrière, il veut y mettre des logements et toute une série de projets qu’il sortira évidemment du chapeau le moment venu. Pour vous donner une idée, la polyclinique Saint-Roch à Montpellier, c’est 1 hectare et demi. Et à Saint-Jean-de-Védas, la clinique Saint-Jean, c’est 6 hectares. Vous voyez bien que de toute façon avec 17 hectares, on est bien au-delà de ce que devrait être une clinique. La réalité, c’est comme toujours, monsieur le maire trouve un prétexte pour pouvoir construire encore et construire toujours plus. » Autre problème selon le président de l’Observatoire de Castelnau, « Frédéric Lafforgue a pour projet de faire sur l’emplacement actuel de la clinique du Parc, de nouveaux logements. Donc c’est la double peine. Il faut vraiment attendre les travaux du commissaire enquêteur qui j’espère n’ira pas dans le sens d’une urbanisation massive. » Pour Julien Miro, la conférence de presse de crise qu’il souhaite de la part du maire de Castelnau-le-Lez « devrait commencer par des excuses. »

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