Frontignan : de nouveaux bénévoles au Secours Populaire depuis la crise du Covid
Gilles Loison est le secrétaire général du Comité de Frontignan du Secours Populaire et le secrétaire fédéral de l’Hérault, chargé de l’aide internationale. Il fait le point sur les difficultés de recrutement de bénévoles.
« Nous avons toujours des difficultés de recrutement, mais c’est surtout la problématique de la pérennité qui se pose. Il y a des gens qui viennent, qui s’inscrivent et puis un jour qui s’en vont, sans même dire pourquoi. Nous avons une grosse activité, très chronophage, et nous sommes toujours très juste en termes de bénévoles », détaille le secrétaire général. Le Comité de Frontignan a repris l’aide alimentaire du CCAS de Frontignan. Cela représente une activité quotidienne à l’année et a fait doubler la population aidée par le comité. Les bénévoles du Comité sont majoritairement des personnes à la retraite, dont les horaires sont adaptés en journée (heures de bureau).
Une nouvelle catégorie de bénévoles depuis la crise du Covid
Pour Gilles Loison, la crise du Covid « a permis la mise en place d’une nouvelle catégorie de bénévoles. Les personnes âgées ne sortaient plus trop de chez elles. Des plus jeunes qui ne travaillaient pas sont venus nous aider. Durant cette crise, nous avons eu un contingent de bénévoles différents. Cela a très bien fonctionné et nous a permis d’avoir de nouveaux bénévoles, même si beaucoup ont repris le travail. » Selon Gilles Loison, leur recrutement passe notamment « par la journée des associations, qui est le bon moment pour rencontrer des gens, présenter nos actions et pour susciter des adhésions. La Fédération lance aussi des appels de façon plus large. Et lorsque nous avons des articles de presse, nous n’oublions pas de dire que nous avons toujours besoin de bénévoles ».
Le bénévole, un partenaire
La fidélisation des bénévoles passe, selon le secrétaire général par « l’offre que nous leur apportons : ils se trouvent bien, ils sont bien insérés dans les équipes, ce qu’ils font les intéresse, c’est la meilleure façon de garder nos bénévoles. Tout dépend également de ce que chacun vient chercher en faisant du bénévolat. Certains se font une fausse idée de ce qu’est l’aide du Secours Populaire, c’est finalement toujours quelque chose du domaine de la relation individuelle et humaine ».
Des heures de délégation associative
Gilles Loison précise que lorsqu’il était encore dans le monde du travail, « nous avions pensé que les entreprises ou les employeurs pourraient donner des heures de délégation associative. Quelque chose de ce type, ou du mécénat de compétence. Un peu comme les heures de délégation syndicale. Cela pourrait être deux ou trois heures par semaine accordées à des salariés pour aider des associations. Cela permettrait d’associer des gens qui sont encore dans la société active. Ce serait intéressant pour tous ».
Le Père Noël Vert
Le Secours Populaire organise 5 campagnes par an. La dernière de l’année est le Père Noël Vert : « dans notre esprit, le Père Noël Vert est celui qui vient aider le Père Noël rouge. Nous demandons des dons de jouets auprès des enfants d’écoles communales, puis nous faisons une braderie pour vendre ces jouets (vérifiés et nettoyés) et nous organisons un spectacle. Cette année ce sera un spectacle sous chapiteau qui clôturera cette campagne. On récolte des objets, mais on ne veut pas les donner directement aux enfants que nous accueillons. Ils ont droit à des jouets neufs ».
La solidarité internationale
Gilles Loison rappelle que le Secours Populaire est très engagé au niveau international : « le gros du travail pour l’international est la collecte de moyens. Par exemple, pour l’Ukraine, dès le début nous avons récolté de l’argent, envoyé des bénévoles sur place pour faire un état des besoins et avons acheté les fournitures dans les pays limitrophes qui eux-mêmes accueillaient des réfugiés. C’est une démarche vertueuse. Nous avons répondu véritablement aux besoins en faisant marcher l’économie locale, qui en avait besoin ». Le Secours Populaire mobilise et sollicite les collectivités, le grand public et les entreprises pour récolter des fonds. Il a réussi à mobiliser 800 000 € pour le Liban.