Frontignan : le camping Igesa accueille les premiers réfugiés Ukrainiens
Ils sont déjà 70 à être arrivés. Le camping pourra accueillir jusqu'à 300 réfugiés dans ses 69 mobil homes. Les élus sont venus à leur rencontre pour leur souhaiter la bienvenue et bien identifier les priorités.
Le 13 avril dernier, le maire, Michel Arrouy, accompagné de la 1ère adjointe déléguée à la ville éducatrice, Claudie Minguez, et des conseillères municipales, Isabel Vilaverde-Fiuza, chargée de l’urgence sociale, et Béatrice Buj, déléguée à la petite enfance, a rejoint la sous-préfète en charge des communes du Bassin de Thau et les responsables de l’association de coordination Coallia, afin de souhaiter la bienvenue aux premiers réfugiés ukrainiens hébergés au sein d’un camping frontignanais, le camping Igesa dirigé par Laurent Schneiders. Le directeur a fait le choix d’annuler sa saison touristique pour privilégier l’accueil des réfugiés, par solidarité. Michel Arrouy explique qu’il “est venu voir quels sont les besoins immédiats afin d’apporter le soutien de la ville et favoriser l’accueil et l’intégration. La préfecture nous a contactés il y a quelques jours pour nous informer que nous allions accueillir des réfugiés ukrainiens sur la commune. Ce à quoi la Ville a bien évidemment donné un avis favorable et, dans les jours qui arrivent, l’ensemble des services de la Ville mais aussi les associations et les habitants vont être sollicités afin que l’on puisse accompagner ces personnes dans les meilleures conditions possibles. Je m’étais déjà exprimé dès le début de la guerre en affirmant que la Ville de Frontignan la Peyrade serait solidaire. Aujourd’hui nous passons des paroles aux actes“.
Solidarité collective
Plus de 1 400 réfugiés Ukrainiens sont identifiés sur le département de l’Hérault : 60% d’adultes et 40% d’enfants. C’est la préfecture qui gère les enregistrements et mobilise les associations et les collectivités pour les accueillir au mieux. Les Ukrainiens qui viennent de s’installer dans le camping de Frontignan sont au niveau “2” des problématiques d’hébergement : “les points d’entrée pour ces réfugiés sont un gymnase à Montpellier et un autre à Béziers. La Croix Rouge les reçoit. Les démarches sont enclenchées. Actuellement, deux lieux d’accueil ont été mis en place : Agde (250 personnes) et Lattes (un camping). Frontignan accueille les réfugiés qui étaient installés à Lattes car le camping va démarrer sa saison.” La préfecture précise qu’il “existe 3 niveaux d’hébergement. L’accueil de première urgence dans les gymnases ; l’accueil de niveau 2 que sont les hébergements collectifs comme celui de Frontignan ou Agde ; et le niveau 3 qui est un hébergement pérenne, avec des logements entiers sur une durée supérieure à 3 mois pour assurer une stabilité.“
Certaines familles accueillies à Frontignan sont en situation de handicap auditif : “l’association Oui Dire nous aide et met à disposition d’une traducteur en langue des signes,” précise l’association Coallia. Cela concerne une dizaine de familles.
La prochaine étape est de s’occuper de la scolarisation des enfants installés dans le camping Igesa : “l’Education nationale va venir faire une évaluation des enfants pour savoir dans quel niveau il faut les intégrer, sur demande de la préfecture.“
Adaptation au jour le jour
Tout le monde doit s’adapter au jour le jour, en fonction des arrivées, en fonction des situations de chaque famille, en fonction du niveau d’autonomie pour faciliter l’intégration : “c’est notre rôle d’accompagner à l’intégration de ces réfugiés” précise l’association Coallia. Tous bénéficient également d’un accompagnement médicopsychologique de la Croix rouge et d’une équipe du CHU de Montpellier. « Ces personnes ne souhaitent pas vivre exclusivement de l’assistance et de la solidarité qu’on leur offre et revendiquent d’acquérir rapidement une certaine autonomie qui leur permettra de subvenir à leurs besoins en attendant de pouvoir repartir en Ukraine, leur volonté quasi unanime », complète Coallia.
Le soutien concret aux réfugiés
Ces réfugiés ont la possibilité de disposer d’une autorisation provisoire de séjour de 6 mois, délivrée par la préfecture. Ils reçoivent également une allocation de demandeur d’asile allouée en fonction de la composition de la famille et une attestation d’affiliation à la sécurité sociale. L’autorisation provisoire de séjour leur permet de travailler immédiatement sur le territoire et une plateforme en ligne (je-mengage.fr) a été mise en place afin que des employeurs puissent venir y déposer des offres d’emploi.
On a payé nos vacances, les enfants les attendaient tellement… On vient de nous dire qu’elles sont annulées à Frontignan… On ne pouvait pas utiliser les locaux des écoles fermées pendant les 2 mois d’été pour les réfugiés au lieu de camping ? On fait quoi maintenant ?