Frontignan : le nouveau local du Secours catholique pour "créer du lien social"
Alors que le taux de pauvreté est de 16% dans la ville, l’association caritative qui aide principalement des personnes isolées ou des familles monoparentales a ouvert un nouveau local pour faire de l’accueil social mais aussi d’autres activités comme du soutien scolaire ou des ateliers informatiques.
Le local au rez-de-chaussée d’un immeuble de la résidence Joliot-Curie, caché dans un coin rue des Collines, est de nouveau animé. Alors que la nuit est tombée, on peut apercevoir une dizaine de personnes discuter à travers les fenêtres. C’est ici qu’a ouvert le vendredi 17 janvier le nouveau local du Secours catholique de Frontignan.
“Nous avons commencé à faire du soutien scolaire début janvier, ça marche très bien. On va aussi faire de l’informatique en apprentissage et en perfectionnement, un atelier bien-être avec du yoga et de la sophrologie, des ateliers mosaïques et un espace détente avec des jeux et du café. Nous prévoyons aussi d’organiser des marches car nous sommes aux pieds de la Gardiole”, explique Nicole Caumet, responsable de l’équipe locale du Secours catholique de Frontignan.
“Vous illustrez les fondamentaux du Secours catholique avec les ateliers informatiques”, s’est félicité Jean-Marie Brugeron, président du Secours catholique de l’Hérault, qui était présent à l’inauguration du local. “À chaque fois que des guichets avec des personnes derrière sont supprimés, des fractures numériques sont créées et freinent l’accès aux droits. Nous sommes alors là pour apporter de l’aide dans les démarches administratives”, a-t-il remarqué.
Un local entre cité populaire et quartier pavillonnaire
Ce nouvel espace, composé de deux petites salles, a été attribué gratuitement à l’association par la mairie. Le local historique rue Andrans, dans le centre-ville de Frontignan, est devenu trop vétuste et sera uniquement utilisé pour organiser la braderie deux fois par mois.
“Le nouveau local est au cœur d’une cité populaire et d’un quartier pavillonnaire. C’est cette mixité sociale qui nous intéresse pour développer d’autres activités que l’accueil social”, explique Mme Caumet. “Notre présence va être un plus”, espère-t-elle.
“L’objectif du Secours catholique est de créer du lien social et de prévenir toute forme de précarité économique ou sociale. Nous ne sommes pas uniquement dans le distributif”, explique Anne-Sophie Laurey, déléguée du Secours catholique de l’Hérault, département où le taux de pauvreté est de 19,4%, bien au-dessus de la moyenne nationale de 14,4%.
Taux de pauvreté de 16%
À Frontignan, ville de 23 800 habitants, le taux de pauvreté est de 16% en moyenne, et monte à 30% pour les moins de 30 ans, selon les chiffres les plus récents de l’Insee qui datent de 2021.
“Avec l’inflation, nous avons de plus en plus de demandes surtout pour les factures d’électricité. Cette année, on a épuisé notre budget et on a dû demander une rallonge pour la fin de l’année”, explique Mme Caumet. Les aides au loyer et charges locatives représentent 35% du budget de la section de Frontignan.
“On ne fait pas de distribution alimentaire, on donne des tickets de 10 euros pour que les personnes puissent aller dans un supermarché et acheter ce dont elles ont besoin. C’est du ponctuel mais pas du permanent”, continue la responsable associative.
À la recherche de bénévoles
En 2023, 40 personnes ont été accompagnées individuellement via l’accueil social et 70 personnes ont participé aux ateliers collectifs. Pour 70% d’entre eux, il s’agit d’adultes isolés. Et 20% de familles monoparentales. Les étrangers ne représentent que 2% des bénéficiaires.
“Comme toutes les associations, on recrute des bénévoles et on cherche des personnes qui peuvent nous aider”, a lancé comme un appel à l’aide Mme Caumet, alors que la petite équipe de dix personnes est à peine suffisante pour répondre aux besoins croissants des populations de Frontignan.