Frontignan : l’IME Les Hirondelles lance un projet sur la question du surpoids et de l’obésité
76 jeunes sont accueillis chaque jour dans cet institut médicoéducatif (43 à l’IME, 8 à l’UEEA et 25 au Sesad). Olivier Pradel le directeur de l’IME Les Hirondelles Unapei34 et du SESAD (service d’éducation et de soins spécialisés à domicile) et Emmanuelle Leroy la chef de service IME, lancent plusieurs projets, dont un parcours d’activités sportives pour travailler avec les jeunes sur les problématiques du surpoids.
L’IME Les Hirondelles Unapei34 accueille des jeunes de 6 à 22 ans, répartis sur deux pôles de TSA (trouble du spectre de l’autisme) et un pôle déficience intellectuelle, dont 45% d’autistes. « Nous accompagnons ces enfants sur des projets éducatifs et thérapeutiques individuels, nous faisons du ‘sur mesure’, avec des professionnels complémentaires (psychologues, psychiatres, infirmières …), mais essentiellement éducateurs et moniteurs spécialisés. L’équipe regroupe une cinquantaine de personnes. Au niveau de l’IME, les enfants sont accueillis sur de l’externat. L’ensemble des enfants sont déficients intellectuels » détaille le directeur.
L’art inscrit dans l’Adn de l’établissement
« Depuis des années, il y a un mouvement artistique dans l’établissement. Nous avons même développé un événement qui s’appelle Art Dit. Cela a démarré dans la ‘semi-clandestinité’ j’ai envie de vous dire. Aujourd’hui il réunit les différents opérateurs et établissements médico-sociaux du département, il a pris de l’ampleur. Cela permet de réunir et fédérer tous les ans pour aboutir à une exposition chaque année » explique Olivier Pradel.
L’IME est également sur un projet de création de fresque sur le long mur à l’entrée de l’établissement. Accompagné de l’artiste graffeur Honck, qui a déjà accompagné l’IME dans un précédent projet, « l’IME se lance dans la réalisation d’une nouvelle fresque. Depuis 2 ans, nous vivons quelque chose de complexe avec la crise du Covid. Nous n’avons pas pu rassembler et fédérer autour d’un projet. Les enfants ont été privés de transversalité. Avec cette fresque, l’idée est que l’on puisse créer cette fresque tous ensemble, les 43 enfants de l’IME et l’équipe des professionnels » détaille le directeur. Cette œuvre valorisera cet Adn artistique de l’établissement à l’extérieur.
Emmanuelle Leroy rappelle que l’utilisation de l’art « est un formidable support d’expression. C’est un moyen d’expression qui a permis aux professionnels de rentrer en communication avec les gens qui sont accompagnés. C’est aussi une volonté des enfants de pouvoir participer à ces activités artistiques. » Olivier rajoute que « nous allons exposer à l’extérieur, mais nous allons aussi voir ce qu’il se passe à l’extérieur. Nous allons également ‘ouvrir nos portes’ pour essayer de faire venir vers le travail de ces jeunes l’extérieur. L’art est un superbe moyen d’expression pour tout le monde, pas seulement pour les personnes en situation de handicap. » L’établissement est d’ailleurs décoré avec les œuvres réalisées par ces jeunes, le thème actuel étant le bleu.
Des financements par projet
Sur le projet de la nouvelle fresque, les financements ont été trouvés. Tout comme pour le jardin sensoriel qui vient d’être lancé et qui sera réalisé par le CFPPA de Pézenas, « pour lequel l’Agence Régionale de Santé nous a octroyé une aide de 25 000€ » précise le directeur. L’ARS répond d’ailleurs très souvent présente, à l’image de la chambre sensorielle, financée pour 15 000 €. Cette chambre sensorielle permet « de pouvoir travailler sur les 7 sens : l’audition, l’odorat, le gustatif, l’auditif, le vestibulaire, le toucher et le proprioceptif. Les personnes atteintes d’autisme sont souvent soit en hypo soit en hyper sensorialité. Cela leur permet de se recentrer sur eux et de travailler sur leurs difficultés à appréhender le toucher ou de stimuler au niveau visuel, travailler l’habituation à certaines choses, certains bruits pour faciliter leur quotidien » explique Emmanuelle Leroy.
L’agence régionale de santé a également soutenu l’IME les Hirondelles Unapei34 dans différents projets : installer la climatisation partout, poser des panneaux isolants acoustiques, installer des panneaux LED moins agressifs pour les enfants.
L’IME les Hirondelles Unapei34 est habilité à collecter la taxe d’apprentissage. En effet, cela permet à l’établissement « d’acheter du matériel pour les apprentissages des jeunes, à l’image de la cuisine professionnelle ou de l’atelier blanchisserie et couture. Nous avons des éducateurs spécialisés, car certains de nos jeunes vont ensuite sur le monde du travail protégé. Nous allons prochainement préparer un atelier bois. Nous avons ces plateaux techniques pour aider nos jeunes. Nous travaillons sur des apprentissages prépro, car sur leur parcours de vie, même s’ils ne vont pas travailler en Esat, cela leur servira, c’est réellement utile pour eux. »
La problématique de l’obésité
Pour le directeur, « dans notre établissement, nous sommes à l’image de la société, même un petit peu plus. Nous avons énormément de jeunes en situation de surpoids, jusqu’à des situations d’obésité morbide. Cela a été mis en lumière avec la Covid et c’est préoccupant. Nous avions réalisé un état des lieux il y a deux ans au niveau de l’établissement, car c’est un problème de santé publique. Nos jeunes, pour certains, n’ont pas accès aux activités physiques proposées dans la cité en club. Nous souhaitons donc installer aujourd’hui des équipements sportifs extérieurs et durables, au sein de l’établissement. » Ce projet a un coût conséquent. La moitié est déjà financée, il manque 8 000€ pour boucler le budget. L’IME Les Hirondelles Unapei 34 peut recevoir des dons d’entreprises et de particuliers défiscalisables : 66% défiscalisés pour les particuliers et 60% pour les entreprises (dans la limite de 0,5% de son CA).