Société — Département Hérault

Géoparc Terres d’Hérault : le département rend sa copie à l’Unesco en vue d’un potentiel label 

Attention, le sol bouge en Hérault. Pas littéralement – rassurez-vous – mais au sens figuré : le Département s’apprête à déposer, ce samedi 30 novembre, sa candidature au label Géoparc mondial Unesco.

Rejoindre le cercle fermé des Géoparcs mondiaux, c’est viser l’excellence. En France, seuls neuf territoires ont réussi à décrocher cette distinction, parmi lesquels les causses du Quercy, les monts d’Ardèche ou encore le parc naturel régional du Lubéron. Si la candidature des Terres d’Hérault est acceptée, elle deviendra le 10e site français labellisé et rejoindra ainsi un réseau mondial de 195 géoparcs répartis dans 48 pays.

Un territoire, des millions d’années d’histoire

Les paysages de l’Hérault, gardiens de 540 millions d’années d’évolution géologique, rivalisent de diversité et de singularité. Parmi les joyaux : les ruffes rouges du lac du Salagou, les fascinantes dolomies de Taussac, le site paléontologique de la Dalle de la Lieude, les spectaculaires gorges d’Héric ou encore les montagnes volcaniques du Lodévois. Ces lieux ne sont pas de simples curiosités naturelles : ils racontent une histoire qui s’étire sur plusieurs ères géologiques, un témoignage exceptionnel des forces qui ont façonné notre planète.

Mais l’enjeu ne s’arrête pas là. Pour le Département, ce patrimoine est une mine d’or scientifique et éducative. Il agit comme un livre ouvert, offrant à tous – spécialistes comme amateurs – “des clés pour comprendre les origines de la Terre”. Avec cette candidature, l’Hérault entend protéger cette richesse tout en la rendant accessible au plus grand nombre.

Un projet collectif

L’idée a germé en 2015 sous l’impulsion de l’association gignacoise Demain la Terre. Consciente des efforts nécessaires pour porter une telle initiative, elle a transmis le relais au Département. Depuis, géologues, élus et habitants travaillent main dans la main pour faire de cet objectif une réalité.

“Notre candidature vise à intégrer ce réseau mondial de géoparcs, à faire rayonner les trésors héraultais, à renforcer le lien entre les habitants et leur territoire et à créer une dynamique positive pour l’économie locale, avance Kléber Mesquida. C’est un cercle vertueux pour l’Hérault, ses habitants, ses agriculteurs, ses producteurs et ses entreprises.”

L’objectif est donc triple : sensibiliser les habitants, notamment les jeunes, à la valeur de ce patrimoine, promouvoir des actions éducatives et encourager un tourisme durable. Ateliers pédagogiques, visites guidées et partenariats scientifiques figurent déjà parmi les initiatives en cours. Au-delà de l’aspect culturel, ce label représente aussi une opportunité économique. Valoriser les paysages et les sites géologiques pourrait stimuler des secteurs clés comme l’artisanat, l’agriculture et les petites entreprises locales.

Une candidature exigeante

Pour prétendre au label, un périmètre précis a été défini. Centré sur le cœur d’Hérault, il s’étend aux zones environnantes comme le Minervois, le Caroux et les Avant-Monts. Ce territoire englobe 112 communes sur 2 046 km². Pour les sites géologiques situés en dehors de ce périmètre, une stratégie parallèle prévoit leur mise en valeur en tant que “sites satellites”, garantissant qu’aucun trésor ne soit laissé de côté.

Cette candidature repose sur des critères stricts : accessibilité, pédagogie et développement durable. Un premier verdict tombera en 2025, lorsque deux experts de l’UNESCO viendront évaluer le territoire. Si tout se déroule comme prévu, la décision finale pourrait être rendue en 2026.

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