Gignac : La Vallée de l'Hérault est déjà dans le futur

Avec 84 % des déplacements depuis Gignac se dirigeant vers Montpellier, la question de la mobilité durable devient prioritaire pour ce territoire. L’A750, à l’entrée de Montpellier, accueille près de 40 000 véhicules par jour, provoquant des embouteillages fréquents, notamment à Juvignac où 2 km de bouchons se forment régulièrement aux heures de pointe. Cette situation rend nécessaire un report modal vers des solutions plus durables, un enjeu partagé entre la communauté de communes Vallée de l’Hérault (CCVH) et Montpellier Métropole.

C’est un projet « visionnaire et majeur. » Pour Francois-xavier Lauch Préfet de l’Hérault, le changement de paradigme c’est maintenant qu’il faut l’entamer : « 25% des gaz à effet de serre qui créent cette chaleur qui nous assomme tous les étés, les pertes pour nos agriculteurs, l’érosion du trait de côte. 25%, c’est nos voitures avec des carburants fossiles. Je pense qu’il faut que l’on passe très rapidement à l’hydrogène et à l’électrique, que l’on co-voiture, que l’on monte dans des bus…» Objectif : diminuer l’empreinte carbone de chacun au maximum.

La création du Pôle d’échanges multimodal (PEM) à Gignac, couplée à des infrastructures comme la passerelle piétonne et cyclable de l’A750, répond à une ambition de changement. Cette ville, avec son positionnement stratégique dans le Cœur d’Hérault, attire une part importante des déplacements intra-communautaires (40 %). L’ouverture du lycée Simone Veil et l’espace commercial Cosmo en sont les moteurs principaux. Le PEM, pivot de cette transition, va structurer l’intermodalité et commencer à faciliter les déplacements avec différentes formes de transport. « Un pari réussi, » et un homme largement félicité lors de la prise de parole pour cette double inauguration, le maire de Gignac et président de la Communauté de commune Vallée de l’Hérault, Jean-François Soto. « Je pense qu’on est surtout travailleur […] Je salue l’action des 28 maires de la communauté de communes qui nous entourent, les équipes techniques, l’ingénierie et les collaborations avec le Département, la Région et l’État qui a cru [dans ce projet] qui permet justement toutes les connexions possibles, et qui ouvre tout le champ des possibles, » précise-t-il.

La passerelle piétonne et cyclable de l’A750 est un ouvrage central pour promouvoir les mobilités actives, elle permet de relier le pôle d’échanges multimodal au lycée Simone Veil, et assure ainsi des trajets sécurisés pour piétons et cyclistes. À l’échelle intercommunale, elle s’intègre dans une liaison cyclable nord-sud qui connectera Gignac à plusieurs communes, et  permettra d’éviter la route départementale 32 qui reste assez dangereuse. Ce chantier de 2,2 millions d’euros, confié à Intervia et l’Agence K Architectes, a mobilisé des entreprises de renom comme Eiffage et Baldare. Avec 3 500 m3 de déblais et 9 800 m3 de remblais, la passerelle, construite en aluminium, mesure 43,5 mètres et pèse 21 tonnes. Son aménagement, sur 2 740 m², a été financé à hauteur de 73 % par l’État.

Sur 8 000 m², le PEM de Gignac centralise les services de mobilité durable pour la Vallée de l’Hérault. Il est doté de 6 quais de bus et de parkings pour vélos et voitures, il offre également un service d’autopartage avec Modulauto. Son rôle est de faciliter les déplacements vers Montpellier, Lodève ou encore Clermont-l’Hérault grâce à une nouvelle gare routière. Ce PEM constitue le premier équipement de ce type en milieu rural en région Occitanie et représente un investissement total de 3,6 millions d’euros, soutenu par l’État (36 %), la Région Occitanie (37 %) et le département de l’Hérault (7 %).

Divers dispositifs viennent compléter l’offre du PEM. Le réseau Rézopouce, avec ses 119 arrêts, favorise l’autostop organisé et le covoiturage. La ligne Picholines, pour un covoiturage dynamique, facilite les trajets quotidiens au sein du territoire. À cela s’ajoute le projet de Car à haut niveau de service, qui renforcera la connexion vers Montpellier.

Le service TADAM, lancé en juillet 2024, assure un transport à la demande pour relier les petites communes à Gignac et Saint-André-de-Sangonis, et permet l’accès aux services pour les personnes non véhiculées. Un moyen de transport inclusif et abordable, accessible pour 2€ par trajet.

Enfin, la Maison du tourisme et de la mobilité, dont la livraison est prévue pour 2025, se veut un lieu hybride, dédié à la promotion d’un tourisme durable et de la mobilité alternative. Elle devrait devenir un symbole de l’engagement du territoire vers un avenir plus résilient afin de répondre à des défis climatiques qui ne peuvent plus être ignorés. Le PEM de Gignac, associé aux services de mobilités partagées et à la passerelle cyclable, constitue un exemple concret de cette ambition en pleine action.