Grabels, travaux du Lien : un nouvel acte de vandalisme d'Extinction Rébellion, du faux sang versé
Le chantier du Lien n'en finit pas de faire parler de lui. Opposé au projet de contournement Nord de Montpellier, le mouvement Extinction Rébellion a mené une action spectaculaire de blocage du chantier le vendredi 18 février…
© photo : XR Montpellier.
Un collectif contre la dénaturation du nord de Montpellier
Le collectif d’associations Extinction Rébellion Montpellier s’oppose depuis déjà plusieurs mois au tracé du dernier tronçon du Lien routier destiné à permettre le contournement nord de Montpellier. Il revendique avoir bloqué le concasseur du chantier vendredi dernier, pour stopper les “méfaits” des travaux sur la nature et sur les espèces protégées mises en danger par ce projet, selon lui.
Une fois l’engin immobilisé, des membres d’Extinction Rébellion Montpellier et d’Extinction Rébellion Marseille ont fait couler du “faux sang sur cette bête destructrice, celui des espèces protégées malmenées par ce projet, des arbres et plantes broyées, des écosystèmes et des terres cultivables détruits”, comme l’indique leur message posté sur Facebook.
Extinction Rébellion explique que ses membres se sont attachés “à cet engin qui symbolise la brutalité du Conseil départemental de l’Hérault qui passe en force, rase les collines, avance, alors qu’un recours au Conseil d’Etat est en cours.”
Extinction Rébellion Montpellier justifie ainsi son action : “À cet endroit, désertifié par ces travaux, se trouvaient des arbres, des animaux, des insectes, des espèces protégées. Maintenant c’est la désolation pour ajouter du béton, des voitures et des camions”. Le collectif s’insurge contre cette “jonction d’autoroutes qui va accroître le trafic, donc la pollution, impliquer la bétonisation au nord de Montpellier, ne rien résoudre des problèmes d’embouteillages (au contraire, va accroître le trafic, mécaniquement)”. Il qualifie le chantier du Lien de “vieille idée, obsolète face à l’urgence environnementale et climatique”.
Le point de vue du Conseil départemental de l’Hérault
Le conseil départemental de l’Hérault est d’un tout autre avis. Il dénonce “ces interventions illégales qui pourraient mettre en danger aussi bien les opposants qui s’introduisent sur des chantiers interdits au public pour des raisons de sécurité, que les ouvriers pris à partie dans ces dégradations de leurs outils de travail”.
Concernant la légalité du chantier du Lien, le Département assure honorer ses obligations et ses engagements en faveur de la création du Lien. “Ce projet, très attendu par la population, est déclaré à la fois utilité publique et d’intérêt majeur. Les travaux s’effectuent dans un cadre parfaitement légal et les prescriptions environnementales précisées dans les différentes autorisations préfectorales obtenues sont respectées”, selon lui.
Le Département cite plusieurs actions concrètes réalisées en faveur de l’environnement lors de ces travaux : “Le concasseur mis en place sur le chantier, visé par ces dégradations, permet de réduire les roches extraites du site en fragments de plus petite taille qui, dès lors, peuvent être réutilisés soit en remblai, soit dans les corps de chaussée. Cette technique permet de préserver les ressources naturelles et de lutter contre leur épuisement. Elle évite aussi les transports des matériaux par voie routière bénéficiant au bilan carbone de l’opération et à la sécurité routière en limitant les convois”.
Le Conseil départemental de l’Hérault se dit “toujours favorable au dialogue constructif” et avoir “toujours accepté de recevoir ceux qui demandaient à être entendus”. Mais, selon lui, “ces actions incompréhensibles et illicites doivent être dénoncées. Il existe des voies règlementaires pour faire valoir ses opinions. C’est le cas notamment de l’actuelle consultation publique en cours organisée par la préfecture de l’Hérault et prescrite par le Conseil d’Etat”.