dimanche 08 septembre
Politique — France

Grand oral de Gabriel Attal, en pleine révolte agricole

Gabriel Attal prononce ce mardi à 15h sa déclaration de politique générale, dans l’hémicycle de l’Assemblée, où il exposera son programme pour les classes moyennes et évoquera la transition écologique, un exercice d'équilibriste au moment où les agriculteurs bloquent les routes autour de Paris.

Ce discours devant l’Assemblée nationale, auquel se livrent tous les Premiers ministres même s’ils n’y sont pas obligés, permet d’imprimer son style, de présenter sa méthode. Or celle de Gabriel Attal, basée sur « l’action » et les « résultats », avec beaucoup de déplacements sur le terrain, est déjà mise à l’épreuve par les agriculteurs, qui jugent insuffisantes ses premières mesures et continuent de barrer les routes. « Notre détermination est totale », a répété mardi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.

Le gouvernement tente de calmer la fronde et promet de « nouvelles mesures » mardi, après une deuxième rencontre lundi soir à Matignon entre Gabriel Attal et les représentants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs.

Le député Renaissance Marc Ferracci ne s’attend cependant pas « à des annonces extrêmement détaillées » mardi, mais plus « probablement dans les jours qui viennent. »

La bataille sera menée aussi au niveau européen. Emmanuel Macron s’entretiendra jeudi à Bruxelles avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen de cette crise.

Alors que la pression des oppositions est intense à l’approche des élections européennes, ils devraient parler de l’accord commercial en négociation entre l’UE et le Mercosur, des jachères imposées aux agriculteurs et des importations de produits ukrainiens dans l’Union.

« Sortir des débats stériles entre croissance et climat, » Gabriel Attal

Au-delà des agriculteurs qui dominent l’actualité, Gabriel Attal tentera de répondre aux attentes des classes moyennes, « ceux qui ne peuvent compter que sur leur boulot et ont le sentiment de ne rien recevoir en retour. » Il leur parlera « d’autorité », de « travail », mais aussi de « services publics » comme l’éducation et la santé.

Malgré la crise agricole, il tentera d’aborder l’écologie, accusée d’être le parent pauvre du nouveau gouvernement. Il s’agit pour le Premier ministre de « sortir des débats stériles entre croissance et climat » et de bâtir « un nouveau modèle de croissance, car l’écologie crée des emplois », selon le Premier Ministre. Mais le contexte politique reste inchangé: Gabriel Attal est privé comme Élisabeth Borne de majorité absolue à l’Assemblée.

Motion de censure

Après son discours, la gauche, unie pour l’occasion, promet de déposer la première motion de censure contre le gouvernement. L’objectif est de protester contre le choix de Gabriel Attal de ne pas solliciter de vote de confiance. Elle a peu de chances d’être adoptée sans la droite.

« Il est normal que les députés fassent un vote de défiance qui permet de savoir qui soutient et qui s’oppose au gouvernement », a justifié la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

La gauche et le RN fustigent les hausses annoncées des franchises médicales et des prix de l’électricité, et estiment qu’Emmanuel Macron a largement réduit la marge de manœuvre de son nouveau chef du gouvernement, en détaillant des mesures à venir lors de sa conférence de presse du 17 janvier.  « Cela lui a complètement coupé l’herbe sous le pied et je ne vois pas trop ce qui lui reste dans le moteur », a jugé le député RN Jean-Philippe Tangui.

Même critique chez LR. « Il y a un pilote dans l’avion, c’est le président de la République. Les autres sont des pions », a résumé le patron des Républicains Éric Ciotti.

Le chef de l’État avait multiplié les annonces pour « une France plus juste et plus forte » autour de son concept de « réarmement », en insistant sur la jeunesse avec le retour de l’uniforme à l’école et la régulation des écrans. Mais il n’avait pas précisé les contours de nouvelles réformes économiques et sociales, que pourrait détailler Gabriel Attal.

Le Premier ministre s’exprimera devant un gouvernement resserré de 14 membres, en attendant la nomination des ministres délégués et des secrétaires d’État, envisagée cette semaine. Comme Élisabeth Borne, et par égard pour les sénateurs, il se rendra mercredi devant la chambre haute pour y prononcer un discours dédié.

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