Grève des enseignants : pas de solutions miraculeuses mais une “boussole magique” du gouvernement
Demain, un mouvement de grève des enseignants se tiendra partout en France, à l’appel de l’intersyndicale enseignante. A Montpellier, Sabine Raynaud, secrétaire départementale du SNUDI FO 34 et enseignante du 1er degré veut une refonte profonde du système éducatif, “pas des mesures cosmétiques”.
À Montpellier, le mouvement se tiendra à partir de 14 h, place de la Comédie. Et les revendications sont systémiques. “Ce que nous demandons à notre nouvelle ministre et au gouvernement, c’est l’arrêt de toutes les réformes qui dégradent l’école publique, affirme Sabine Raynaud. Des mesures prises à des fins budgétaires, avec pour seule ‘boussole magique’ aux problèmes de l’enseignement la réduction des coûts. Des économies réalisées sur le dos des personnels et sur le dos des élèves !”
Amélia Oudéa-Castéra, apprentie magicienne de l’éducation ?
Et depuis quelques semaines, il semblerait que la nouvelle ministre de l’Éducation ait “perdu” sa boussole magique vers la confiance enseignante. “Amélia Oudéa-Castéra vient de prendre une nouvelle mesure ce 26 janvier et compte sortir un arrêté dans lequel elle restituera 300 millions d’euros à Bercy ! Scande Sabine Raynaud. Sa volonté est de territorialiser l’école publique, donc de rompre le cadre national, de désengager l’Etat vis-à-vis de l’école publique afin que ça relève davantage des collectivités. Et ça, c’est une rupture de l’égalité !”
“En tant qu’enseignante, je suis totalement indignée par cette ministre qui est censée nous représenter, s’occuper des affaires de l’Éducation nationale et de l’École publique, dénonce l’enseignante. Une ministre qui non seulement détourne les règles pour ses propres intérêts, mais ment aussi de façon éhontée pour dissimuler ses propres exactions. C’est totalement inadmissible. De toute façon, elle ne réussira à duper personne, à cacher le fait que c’est elle et ses prédécesseurs qui sont à l’origine du manque de remplacement des enseignants. Oui, quand un enseignant est absent, il n’est pas remplacé, car on n’a pas toujours la capacité matérielle de répartir les élèves dans les classes donc on est parfois obligés de rappeler les parents !”. Entre Amélia Oudéa-Castéra et le corps enseignant, la magie ne semble pas opérer.
“Les AESH sont maltraités, sous-payés, il faut que ça cesse !”
Ce n’est pourtant pas sorcier. De cette grève, Sabine Raynaud espère surtout des mesures concrètes : “ Premièrement, l’annulation de toutes les suppressions de postes prévues pour la rentrée 2024. Car cette baisse des enseignants est justifiée par ‘une légère baisse des effectifs’. Or, ce serait plutôt l’occasion d’en profiter pour améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. On le sait très bien, moins il y a d’élèves dans les classes mieux ils apprennent”.
“ Deuxième chose, c’est la réouverture et la création en urgence de places en établissements spécialisés pour les 23 000 enfants notifiés MDPH, IME ou ITEC et qui n’ont de place nulle part pour recevoir un enseignement adapté”, ajoute l’enseignante.
“Autre mesure d’urgence : il faut créer un statut de fonctionnaire pour les AESH qui sont maltraités, sous-payés, il faut que ça cesse ! Ça n’a que trop duré”, s’indigne t-elle.
“Enfin, il faut l’augmentation, pour tous les personnels, de la valeur de point d’indice des salaires, et nous demandons une augmentation immédiate de 10 %”, revendique Sabine Raynaud.