Grève des infirmiers libéraux : “ En France, nous sommes les professionnels de santé à domicile les moins bien payés”
14 h, devant la CPAM de l’Hérault, cours Gambetta, près d’une soixantaine d’infirmiers libéraux étaient réunis pour revendiquer de meilleures conditions d’exercice, notamment une revalorisation salariale. Depuis 2009, la cotation de l’acte infirmier, fixé à 3,15€, n’a pas évoluée.
Un acte fixé à 3,15 € depuis 15 ans
“Nos actes sont côtés en AMI (acte infirmier ) et le nôtre est fixé à 3,15€. Il n’a pas été revalorisé depuis 2009. Ca fait 15 ans. Depuis, c’est une inflation de 28 % qui nous touche, nous, Français. Le SMIC, le RSA ont été revalorisés mais nous avons été oubliés”, déplore Laetitia Revol, infirmière libérale et représentante du collectif Infirmier en colère dans l’Hérault.
Aujourd’hui, le collectif revendique un AMI à “4€ minimum”.
“ En France, nous sommes les professionnels de santé les moins bien payés”
Au-delà de rémunération de l’acte, les frais de déplacements ne répondent pas à la hausse des charges et au coût réel des interventions à domicile. “Ces frais ont été revalorisés de 10 % seulement pour atteindre 2,75€ depuis le 28 janvier 2024. C’est déjà ça mais ce n’est vraiment pas suffisant. On s’attendait à bien davantage. On pensait à un déplacement défrayé à hauteur de 5€. En France, nous infirmiers libéraux, sommes les professionnels de santé les moins bien payés pour un déplacement à domicile”, explique l’infirmière.
Les infirmiers et infirmières libérales sont bien arrivées devant la CPAM de l'Hérault@Idelencolere @LaetitiaRevol #infirmiersliberauxencolere pic.twitter.com/rmjTZqnLO1
— Hérault Tribune (@HeraultTribune) March 19, 2024
Retraite à 67 ans et non-reconnaissance de la pénibilité
Une revalorisation et surtout une meilleure reconnaissance de la profession est attendue, notamment au regard de la qualification de la pénibilité du métier. “Notre caisse de retraite, la Carpimko, nous propose un départ à la retraite pleine à 67 ans. C’est inimaginable pour les infirmiers libéraux, quand on voit la pénibilité de notre travail. On aimerait qu’elle soit reconnue, sachant qu’on est disposés à travailler 365 jours par an et qu’on est tenus à une continuité des soins complète”, déclare Laeticia Revol.
Mobilisation devant le ministère de la santé le 4 avril
Le 4 avril, une mobilisation d’ampleur est prévue à Paris, devant le ministère de la santé.“On attend une écoute de nos dirigeants, du ministre de la santé. On aimerait enfin être reçus, que nos revendications pèsent sur la table. C’est le cas au niveaux des syndicats, qu’on a réussi à mobiliser dans ce mouvement, maintenant c’est au tour des décideurs politiques d’agir”, estime t-elle. Près de 500 infirmiers libéraux devraient faire le déplacement.