Grève du 5 décembre : à quoi doit-on s’attendre dans l’Hérault ?
Face à des mesures gouvernementales dénoncées comme “brutales” et “injustes”, une mobilisation nationale se prépare pour ce jeudi 5 décembre. Dans l’Hérault comme ailleurs, la colère gronde au sein de la fonction publique, particulièrement dans l’Éducation nationale, cœur de la contestation.
Un climat de défiance
À l’origine de cette grève nationale, une série de mesures budgétaires et de réformes dénoncées par les syndicats comme une attaque frontale contre les agents de la fonction publique. Le projet de budget 2025 prévoit 1,2 milliard d’euros d’économies, concrétisées notamment par le passage de 1 à 3 jours de carence en cas d’arrêt maladie, la réduction de l’indemnisation des congés maladie à 90 %, et la suppression de la Garantie individuelle du pouvoir d’achat (GIPA). Pour les syndicats, “ces mesures aggravent les inégalités et stigmatisent les fonctionnaires”, déjà confrontés à des conditions de travail dégradées.
“La baisse du traitement pénalisera particulièrement les agents précaires et les femmes, déjà surreprésentées dans ces métiers”, alertent la FSU, UNSA Éducation, CFDT EFRP, CGT Éduc’action, SNALC et SUD Éducation dans un communiqué commun. À cela s’ajoutent 4 000 suppressions de postes dans l’Éducation nationale, décrites comme une “provocation” par les syndicats : “L’École publique est à un point de bascule. Ces mesures vont la pousser dans le vide.”
L’accusation de “fonctionnaire bashing” revient régulièrement dans les prises de parole syndicales. Les organisations dénoncent un discours gouvernemental qu’elles jugent méprisant : “Les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas plus absents que dans le privé. Ces mesures punitives donnent l’impression qu’être malade est une faute”, martèle le communiqué.
Forte mobilisation prévue dans l’Hérault
Dans le département de l’Hérault, les appels à la grève et les préparatifs s’intensifient à mesure que l’échéance approche. Des manifestations sont prévues à Montpellier (10h, place Albert Ier) et Béziers (10h30, Bourse du Travail), rassemblant les agents de la fonction publique. L’Éducation nationale sera en première ligne : 74 % des enseignants du primaire ont déclaré leur intention de se mettre en grève, et plusieurs établissements ont d’ores et déjà annoncé leur fermeture.
Dans les écoles, collèges et lycées, l’inquiétude est palpable face à des effectifs en baisse et des conditions de travail jugées “insoutenables”. Les syndicats appellent également à la vigilance sur les suites à donner au mouvement : “Dès maintenant, nous appelons les collègues à se réunir, s’informer et préparer la grève. Une mobilisation massive est essentielle pour peser sur les négociations.”
Une mobilisation qui en appelle d’autres
L’enjeu de cette journée dépasse la seule protestation contre les mesures budgétaires : les syndicats espèrent amorcer un mouvement de contestation plus large, à l’image de précédents bras de fer sociaux. “C’est par des actions massives et inscrites dans la durée que nous pourrons faire reculer le gouvernement et obtenir une véritable revalorisation des personnels sans contreparties”, conclut l’intersyndicale.
Face à une fonction publique en colère, le ministre Guillaume Kasbarian a appelé au dialogue, tout en défendant des mesures “difficiles mais nécessaires” pour “aligner le secteur public sur le privé”. Une réponse jugée insuffisante par les syndicats, qui dénoncent “une austérité brutale” et “une stigmatisation injustifiée”. Le 5 décembre marquera donc un test décisif pour le gouvernement et les syndicats.