Handicap, enfance, grand âge : pourquoi une grève le jeudi 3 juin ?
Un préavis de grève national a été déposé pour les personnels des collectivités et établissements sociaux et médico-sociaux du mercredi 2 juin 2021 à 20h00 au vendredi 4 juin à 8h00.
Revendications
La revendication principale des syndicats qui appellent à la grève est une réelle reconnaissance des métiers de l’accompagnement, quelle que soit la structure dans laquelle ils s’exercent, qu’elle soit sanitaire ou pas. Cette grève concerne notamment les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH).
Le 8 avril, des milliers de personnes s’étaient mobilisées en France pour dire non aux pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial), une nouvelle forme d’organisation, et revendiquer un vrai statut et un vrai salaire. Une nouvelle journée de grève est appelée par les syndicats le jeudi 3 juin.
Contre les PIAL et la mutualisation
Depuis la rentrée 2019, les Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisé sont généralisés. Derrière cette réorganisation du travail présentée par le ministère de l’Education nationale comme un atout, les PIAL sont un outil du développement de la mutualisation des moyens. “Nos conditions de travail s’en trouvent dégradées car nous accompagnons de plus en plus d’élèves sur un territoire géographique étendu, tandis que les conditions d’accompagnement des élèves se sont, elles aussi, fortement détériorées car ils et elles bénéficient de moins en moins d’heures d’aide humaine. Le ministère compense les difficultés de recrutement sur notre dos, nous réduisant ainsi à une variable d’ajustement des politiques de l’école inclusive”, indiquent des professionnels de Sud Education.
“Certains oubliés du Ségur, qui prennent en charge le handicap, la protection de l’enfance, le grand âge… envisagent de quitter la fonction publique territoriale pour rejoindre la fonction publique hospitalière. Or, vous n’êtes pas sans savoir que la prise en charge sanitaire et sociale de nos concitoyens s’appuie sur la complémentarité des trois fonctions publiques, qu’il s’agisse de prévention, de soins, d’accompagnement. Fragiliser l’un des versants, c’est risquer de déséquilibrer l’ensemble du système”, selon la fédération Interco CFDT, rejoignant en cela la fédération Santé sociaux CFDT.
Pour un vrai statut et un vrai salaire
“Les revalorisations salariales prévues ne sont pas une victoire : nos salaires augmentent de seulement quelques euros sur l’ensemble de notre carrière. Le passage à 41 semaines annuelles ne permet pas de compenser le temps de travail invisible et la formation est quant à elle toujours largement insuffisante à notre pratique professionnelle. Les moyens ne sont pas non plus mis pour, dans le contexte actuel, nous protéger face à l’épidémie de Covid-19″, ajoute Sud Education.