Hebdo : Économie de Noël, de la hotte au sapin

EDITO L’économie de Noël va bien plus loin qu’une orange et un morceau de chocolat. Noël pourrait-il se résumer à Mr Patate qui espère voir une Mme Patate au pied du sapin ? Une référence au film « Toy Story » où les jouets sont les héros qui accompagnent les premières années de la vie dans un monde dit moderne. Combien de Woody ou de peluches traversent les océans à bord de cargos, ou avec le fret aérien ? Combien de va et vient entre usines et distributeurs, le tout emballé par plus de 40 millions de rouleaux de papier cadeau uniquement pour la France ? Attention ! Noël : très forte poussée de la consommation en vue.

Campagnes publicitaires, films, musiques et décorations de Noël omniprésentes sur les écrans et dans les espaces commerciaux contribuent à façonner une image idéalisée et toujours consumériste de cette période. Selon une étude menée par OpinionWay en 2023, le budget moyen des Français pour les achats de Noël connaît une baisse de 4%, passant de 446 euros en 2022 à 426 euros. Cette étude réalisée pour Bonial, une entreprise de média qui valorise les offres des magasins sur le digital, note qu’un quart des Français limiteront leur budget à 200 euros, et la moitié (44%) ne dépassera pas les 300 euros. Autre résultat sur les 1053 personnes sondées en ligne du 15 au 16 novembre, plus d’un Français sur deux prévoit d’aller sur le site Amazon pour y acheter ses cadeaux de Noël.

« Dans Ma Zone », c’est le concept que l’on pourrait opposer au « tout Amazon. » Une pratique responsable, initiée par la Présidente de la Région Occitanie pour inciter chacun à acheter local. Subtilement détourné en 2020, le logo du géant de la vente en ligne portait cette accroche :« au lieu d’acheter en ligne, j’achète dans ma zone. » Un geste citoyen toujours d’actualité. Récemment Carole Delga rappelait au ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu : « la situation climatique est trop grave pour perdre encore du temps. Notre responsabilité politique est de protéger les citoyens et notre planète. » 

En août dernier, le magazine Business Insider s’inquiétait d’une sécheresse sans précédent sur le canal de Panama, créant des embouteillages de cargos capables d’impacter le commerce mondial, et les achats des fêtes de fin d’année.

Alors oui, les questions se posent, comment passer Noël autrement ? Comment consommer de façon plus responsable ? Est-il possible d’éviter le gaspillage et une abondance de façade ? L’orange et le morceau de chocolat sauront-ils retrouver leur premier rôle face à une console de jeux ?

Dans cette édition, derrière la hotte du Père Noël, Boost une start-up héraultaise en charge d’acheminer les cadeaux des plateformes e-commerce au pied du sapin, s’est attaquée à la problématique de la logistique verte. Et cela n’a rien d’une lubie, explications avec Anthony Lecossois. Pour la Ville de Montpellier, l’approche des illuminations de Noël a été axée sur l’efficacité énergétique et le recyclage. Vertueuse, la 7e ville de France a installé 444.820 points lumineux en LED basse consommation. Exclusivité, le Père Noël existe. Dans les supermarchés, les centres commerciaux, les marchés, rencontre avec les barbes blanches de l’Hérault. La Poste se mobilise pour gérer un volume impressionnant de Colissimo et question sapins, l’exploitation Joulié, c’est l’engagement : « aucun désherbant, » garantissant une culture respectueuse de l’environnement et préservant la biodiversité locale.