Hebdo : « La solidarité en actes, notre vivre ensemble »

EDITO

« Quel est le premier signe de civilisation dans une culture ? » C’est la question posée par un étudiant à l’anthropologue Margaret Mead. « Aider quelqu’un à traverser des difficultés est le point de départ de la civilisation », a expliqué l’anthropologue.

Pour appuyer sa démonstration, la chercheuse n’a pas évoqué les outils, les armes ou même l’art. Elle a parlé d’un os humain. Un fémur brisé et identifié comme guéri. « Dans le monde animal, un animal avec un membre cassé est condamné à mourir, incapable de fuir des prédateurs ou d’atteindre une source d’eau. Un fémur humain brisé puis guéri indique donc que quelqu’un a pris le temps de rester avec l’individu blessé, de soigner sa blessure et de le nourrir pendant sa convalescence. »

Cette histoire souvent attribuée à Margaret Mead, née en 1901 et décédée en 1978 à New York, circule largement pour mettre en évidence l’importance de la compassion et de l’empathie dans le développement humain et culturel. 

Mais est-ce uniquement notre capacité à prendre soin des plus vulnérables qui sépare la civilisation de la barbarie ? Guerre, Covid, tsunami, séisme… La solidarité serait-elle uniquement une affaire de générosité ou d’obligation morale ? N’y a-t-il pas aussi interdépendance ? Et l’intérêt collectif rejoint-il avec un équilibre certain, l’intérêt individuel ?

Faut-il se méfier d’une vision trop sentimentale ou naïve de la solidarité ? Ou bien, avons-nous tout simplement été capables d’inventer la douce barbarie de l’indifférence ? 

Restons optimistes !  Même si l’acte de solidarité est un choix complexe. Un choix qui demande une réflexion sur nos responsabilités les uns envers les autres, et sur la manière dont ces responsabilités s’alignent avec notre bien-être et notre liberté.

Avec Jean-Pierre Lacan Hérault Juridique & Économique aborde toute la difficulté de la politique de « la main tendue pour sauver des gens qui se noient en Méditerranée. » Dans une mer devenue un « espace sans foi ni loi », nous décrypterons toute l’ambition du Parlement de la Mer d’Occitanie-Pyrénées-Méditerranée, grâce à son vice-président. Et avec le QR code, retrouvez facilement son interview vidéo.

Nous irons aussi à la rencontre de Sandrine Moustardier, une mère qui transforme sa douleur en espoir pour les autres. Son association « Plus fort la vie » s’engage dans la lutte contre le cancer en partenariat avec l’ICM Val d’Aurelle de Montpellier.

En Agde, l’entretien avec Najia Marquié permettra un focus sur  « Les primeurs solidaires » qui s’engagent dans une alimentation plus saine et respectueuse de l’environnement, accessible à tous. 

Avec des chiffres alarmants, 78 féminicides en France au 6 septembre 2023, une rencontre avec Aline Faucherre, présidente du Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) de l’Hérault était inévitable.

Tout comme un regard croisé, sur des parcours de toxicomanes, qui trouvent un havre de paix à Montpellier : « la Boutik ». Un lieu solidaire, sa fonction : donner du matériel stérile et limiter les risques de contamination. On y retrouve des seringues, des pipes à cracks, des pailles, et des préservatifs. Portraits de vies en suspens, avec Douina, Ava et Clara.