Hérault : de la farine et du plâtre déversés devant trois sites de l’Office français de la biodiversité
Trois agences de l’établissement public chargé de la protection de la nature, à Pérols, Grabels et Bédarieux, ont été la cible de la Coordination rurale de l’Hérault. Une réaction aux propos d’un agent de l’Office français de la biodiversité sur une radio nationale, qui a fait la comparaison entre la situation des agriculteurs et celle des dealers. Le préfet de l'Hérault a porté plainte contre ces agissements.
Dimanche 19 janvier en début de soirée, l’opération “Blanche Neige” a été lancée. Trois groupes d’une quinzaine de personnes ont agi en simultanée à Pérols, Grabels et Bédarieux : tous ont renversé au total 500 kilos de farine et du plâtre devant l’entrée des sites de l’Office français de la biodiversité (OFB), établissement public chargé de la protection de la nature. Devant, des slogans ont été tagués en vert : “Les dealers vous embrassent”, “Pas de cowboy ici, “Agri ≠ dealeur”, “Foutez nous la paix désarmé”.
Des messages signés par la Coordination rurale de l’Hérault (CR34), qui revendique cette action. “L’OFB a assimilé les agriculteurs à des trafiquants de drogue sur France Inter, on attend des excuses de leur part”, lance Arnaud Poitrine, porte-parole de la CR34.
Car le 15 janvier, un agent de l’OFB a déclaré : “Aujourd’hui, on a le sentiment que ce que veulent les agriculteurs, c’est de ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités.”
Plainte du préfet de l’Hérautl
Ces agissements sont loin de faire l’unanimité sur place. René Revol, le maire de Grabels, a réagi dès le lundi 20 janvier pour exprimer son “indignation” et pour “condamner fermement ces agissements”.
“L’OFB, dont les locaux se trouvent à Grabels, joue un rôle essentiel dans la protection de l’environnement et de la biodiversité. Toute attaque ou intimidation dirigée contre ses agents est inacceptable et nuit aux efforts collectifs déployés pour préserver notre patrimoine naturel”, a déclaré dans un communiqué l’édile, qui en appelle au préfet de l’Hérault, “pour qu’il prenne les mesures nécessaires afin de garantir la sécurité des agents de l’OFB”.
Le préfet François-Xavier Lauch a annoncé avoir porté plainte “contre cette action inacceptable notamment dans un contexte départemental qui fait que rien ne permet de dire que les choses se passent mal entre la profession et l’OFB“, selon le service communication de la préfecture. Il a ajouté qu’il “adresse tout son soutien aux agents qui exercent par ailleurs sous sa stricte autorité“.
Les agriculteurs vent debout contre l’OFB
“Les agriculteurs ne sont ni des dealers, ni des fraudeurs. Les propos d’un agent de l’OFB sont inacceptables. Une réunion sur le contrôle unique obtenue du gouvernement, se tiendra après les élections des Chambres d’Agriculture”, avait déjà réagi la FDSEA de l’Hérault sur X, dans la journée du dimanche 19 janvier avant les actions de la CR34. De vives réactions dans un contexte d’élections de la chambre d’agriculture qui se tiennent du 15 au 31 janvier.
“Je réunirai, après la période de réserve, la mission interservices agricole sur le contrôle unique dans son format élargi (avec les représentants de la profession) comme je m’y suis engagé. Je rappelle que cette commission s’est réunie sous mon autorité en décembre et qu’elle est le gage de la poursuite de relations harmonieuses entre la profession et les différents services de l’Etat”, avait répondu sur le même réseau social le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch.
Car la tension entre le monde agricole et la police de l’environnement ne date pas d’hier. “On en a marre de les voir venir en réunion avec leur flingue à la ceinture. Ils agissent de façon virulente, l’aspect cowboy quand on est contrôlé ne nous plaît pas”, se plaint M. Poitrine. Contrôle de l’élagage des haies, de la coupe d’un arbre ou du curage d’un ruisseau. “On sait travailler, on n’a pas besoin d’eux!”, martèle le syndicaliste.