Hérault : la Métropole de Montpellier et la Vallée de l’Hérault signent une alliance historique avec le 1er contrat de réciprocité
Mercredi 22 juin, le maire de Montpellier et président de la Métropole de Montpellier Michaël Delafosse s’est rendu au siège de la Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault, à Gignac, pour la signature de la 1re convention de réciprocité de sa mandature.
Entourés des élus au développement économique et au tourisme, l’édile, le président de la Communauté de communes Jean-François Soto et le sénateur de l’Hérault Hussein Bourgi sont revenus sur les grands axes du projet et les espoirs portés par l’alliance renforcée de leurs territoires.
“Travailler ensemble pour avancer”
La convention de réciprocité signée ce mercredi 22 juin vise à renforcer l’alliance de la Communauté de communes de la Vallée de l’Hérault et de Montpellier Méditerranée Métropole, deux territoires en forte croissance. L’ambition de ce type de contrat, créé en 2015, est d’éviter la mise en concurrence des secteurs voisins et de miser sur la complémentarité de leurs offres.
“Aujourd’hui, nous n’avons plus de temps à perdre dans les rivalités territoriales, souligne le maire de Montpellier et président de la Métropole. Montpellier et ses voisins n’ont pas toujours travaillé en bonne harmonie et cela a handicapé structurellement le territoire. C’est dans le respect de nos identités et en travaillant ensemble que nous allons relever les grands défis qui nous attendent. Avec le contrat de réciprocité, nous affirmons que le développement ne doit pas être réfléchi chacun dans son coin. Il doit reposer sur nos identités mais se construire à plusieurs”.
En 2018, un 1er contrat de réciprocité, limité à la gestion de la forêt et de la filière bois, avait été signé entre la Communauté de communes des Monts de Lacaune et de la Montagne du Haut Languedoc et la Métropole. Aujourd’hui, l’accord conclu avec la Vallée de l’Hérault se veut plus ambitieux. Il engage les deux territoires à travailler ensemble jusqu’à fin 2026 sur 4 axes forts :
- favoriser les mobilités durables
- impulser un développement économique partagé
- développer un tourisme de qualité
- favoriser les échanges culturels et patrimoniaux
“Nous avons proposé ce modèle à la Métropole car il nous semblait intelligent que les territoires voisins et amis créent une vision prospective pour l’avenir, explique Jean-François Soto, président de la Communauté de communes. Lorsque nous parlons contrat de réciprocité, nous parlons d’environnement, d’économie, d’échanges, de culture, de tourisme, de sport… Nous devons travailler ensemble pour avancer et devenir des facilitateurs pour les habitants et les touristes de nos territoires”.
“Nous essayons de relever les défis de l’avenir en matière de mobilité”
Le développement des mobilités durables est l’un des grands axes de cette nouvelle convention. Les deux territoires ont décidé de collaborer sur ce point, car le trafic entre les deux secteurs concerne 1 actif sur 2 de la vallée de l’Hérault. Chaque année, ces déplacements pendulaires augmentent de 2,5 %.
“Près de 40 000 véhicules partent et traversent la vallée de l’Hérault quotidiennement pour rejoindre le territoire métropolitain, détaille Jean-François Soto. La population nous a régulièrement interpellé afin d’améliorer les conditions de vie, de travail, d’accès à la santé, aux services et à la culture. Je ne suis pas peu fier qu’avec les collègues de la vallée de l’Hérault nous ayons eu cette initiative et dialogué avec intelligence avec la Métropole de Montpellier. Notre souhait est que dans les prochaines années les gens puissent se dire que c’est simple de venir jusqu’à nous ou de vivre dans la vallée et travailler dans la capitale héraultaise”.
Pour améliorer le quotidien des travailleurs, faciliter l’accès aux services et aux loisirs, réduire le nombre de véhicules à l’entrée de Juvignac et faire un pas de plus dans la diminution de l’empreinte carbone, un comité de pilotage commun est né. L’objectif de cette entité, qui repose sur la collaboration de la Région, le Département, les deux EPCI partenaires et l’ensemble des acteurs compétents en matière de mobilité sur le territoire, est de mener une réflexion et de fournir des solutions crédibles alternatives à la voiture individuelle.
Les échanges entre les deux partenaires ont permis de dégager plusieurs actions, dirigées individuellement ou non, qui participeront au développement des mobilités durables :
- l’aménagement du pôle d’échanges multimodal de Gignac en 2023
- la création d’une liaison Car à haut niveau de service (CHNS) au départ de Gignac avec une voie en site propre à l’entrée de l’A750 dans la métropole
- le déploiement d’un service de Transport à la demande en zone rurale de la communauté de communes vallée de l’Hérault en 2023
- le développement coordonné d’outils et infrastructures facilitant le covoiturage et l’autopartage.
“Avec cette convention de réciprocité, nous envoyons un message clair : nous devons avoir un cadre de travail et travailler ensemble pour essayer de relever les défis de l’avenir en matière de mobilités, ajoute Michaël Delafosse. Dans les prochaines années, grâce au Pôle d’Echanges Multimodal (PEM), nous allons pouvoir cadencer les bus. Pour récompenser ceux qui font le choix du transport collectif, une voie de circulation leur sera réservée pour pouvoir plus facilement accéder à la Métropole de Montpellier”.
“Il est indispensable de collaborer pour renforcer la dynamique d’emploi”
Le 2e axe de la convention se focalise sur le développement économique partagé. L’objectif poursuivi est de créer une synergie entre les territoires qui encourage l’implantation des entreprises et la coopération des acteurs. Ce partenariat vise également à retenir les entreprises qui souhaitent s’installer dans la métropole de Montpellier, mais ne trouvent pas de foncier.
“Aujourd’hui, nous avons des entreprises qui veulent s’implanter sur le territoire métropolitain qui ne trouvent pas le foncier nécessaire, reconnaît le président de la Métropole. La convention signifie que, selon les cas, nous allons les encourager à regarder les territoires voisins pour s’y installer. Cet esprit de coopération est très positif pour l’emploi.”
Cette coopération passera aussi par la mise en relation des pépinières, tiers-lieux et fablabs des deux territoires. “Ce contrat est un exercice d’unité qui nous permet de créer une certaine cohérence sur le territoire, se réjouit le président de la CCVH. Cette dynamique qui porte de nombreux espoirs.”
“Les visiteurs se fichent des frontières administratives”
Les derniers grands axes mentionnés dans la convention sont consacrés à la promotion des territoires, leurs patrimoines et leurs événements. Si les aller-retour entre la Métropole et la vallée de l’Hérault sont d’ores et déjà réguliers pour les locaux, les deux partenaires souhaitent renforcer cette dynamique auprès des touristes.
“La vérité est que les visiteurs se fichent des frontières administratives, précise Michaël Delafosse. Si nous les cultivons, elles nous fragilisent. La stratégie touristique ne doit pas se dessiner de façon individuelle, mais à plusieurs, avec un dialogue constructif et une vision cohérente. Cette entente prend tout son sens ici puisque la Métropole voit arriver près de 5 millions de touristes par an et constitue la porte d’entrée à la fois pour les stations balnéaires de la côte et pour la découverte de l’arrière-pays. De son côté, la vallée de l’Hérault, avec la notoriété du Grand Site de France des Gorges de l’Hérault et du village médiéval de Saint-Guilhem-le-Désert, est une destination touristique prisée.”
L’autre enjeu est de créer du lien entre les institutions culturelles, d’amener les publics de la culture à circuler entre les deux territoires, de construire un écosystème culturel dans le cadre de la candidature commune “Montpellier 2028, capitale européenne de la culture”. Les collaborateurs envisagent par exemple d’accueillir des manifestations hors les murs d’institutions culturelles de la métropole en vallée de l’Hérault.
“Nous devons travailler main dans la main pour que les offres soient lisibles, conclut-il. Cette entente vient également soutenir la démarche de candidature de capitale européenne de la culture que Montpellier ne doit pas porter seule, mais avec les territoires voisins que sont Sète, la Vallée de l’Hérault… Ensemble, nous pouvons faire des choses.”