Hérault : le Département achète des terres en zones humides pour assurer leur protection
A l’occasion de la journée mondiale des zones humides, le Département dévoile deux projets s’appuyant sur l'acquisition de terrains pour préserver l’environnement et l’écosystème naturel, sur le site de Tartuguières au nord de l’étang de Mauguio, et sur l’étang de Capetsang.
Le XXe siècle a été catastrophique pour les zones humides. 50 % de leur superficie a disparu. La réaction des pouvoirs publics a été lente à venir mais elle est présente. Le Département achète des terres depuis les années 80 pour empêcher cette dégradation des zones humides, mais surtout pour y réhabiliter l’écosystème. C’est le sens des deux projets qu’il conduit.
Sur les ruines d’un décor de cinéma
Le premier concerne la commune de Lansargues, sur le site de Tartuguières au nord de l’étang de Mauguio. Le site est resté célèbre pour avoir servi de plateau au gigantesque décor reproduisant le pont neuf de Paris pour le film Les amants du pont neuf du réalisateur Léos Carax sorti en 1991. Plus de 30 ans après, des digues hautes de 7 mètres recouvertes de géotextile synthétique non biodégradable gisent autour d’une immense dalle de béton, d’un chemin pavé et des ruines de l’armature métallique du pont neuf. Les travaux que le Département veut engager visent à restaurer au mieux le fonctionnement naturel du site dont l’alimentation en eau douce des bassins. De plus, Tartuguières abrite des couleuvres de Montpellier, des échasses blanches et des tortues cistudes, espèce locale menacée.
Un paradis avec une grande roselière
Le deuxième projet concerne l’étang de Capestang. En 2021, le Département a fait l’acquisition d’une vingtaine d’hectares sur le site. L’étang accueille des prairies humides et une roselière, qui font partie des plus grandes qu’on puisse trouver dans la région. Sa faune est remarquable. Mais c’est surtout la régulation de son niveau d’eau qui préoccupe le Département. La qualité et la quantité d’eau sont la clé du bon fonctionnement du site. Une immersion ou une sécheresse trop longue nuit à la flore et peut mettre en danger la roselière. C’est pourquoi l’intervention du Département vise à maintenir un niveau d’eau convenable grâce à la communication entre l’étang et les canaux qui l’alimentent. Sur l’étang de Capestang, la faune est, elle aussi, menacée. On a pu y recenser 250 espèces d’oiseaux dont 68 sont des espèces protégées et 2 menacées (le phragmite aquatique et le bruant des roseaux).
Les zones humides constituent un bien commun grâce à leur rôle dans l’approvisionnement en eau à consommer. D’une part, elles stockent et filtrent l’eau en surface, jusque dans les nappes phréatiques. D’autre part, elles agissent comme une éponge en cas de fortes pluies. Enfin, une faune et une flore très riche y vivent. 50 % des espèces d’oiseaux et 100 % des amphibiens y ont élu domicile.