Environnement — Département Hérault

Hérault : le plan Hérault Irrigation redonne vie à “l’ancien réservoir des vignes”

Aujourd'hui, une urgence s'impose : sécuriser l’approvisionnement en eau dans une région de plus en plus aride. L'une des clés activée par le Département est le plan Hérault Irrigation, un projet qui se heurte à la fois à des attentes pressantes et à des défis colossaux.

“Attendues comme le bon Dieu”

D’après Yvon Pellet, vice-président délégué à l’économie agricole et à l’aménagement rural au Département, les agriculteurs de l’Hérault n’ont jamais caché leur impatience quant à la réalisation de ces travaux. Selon lui, les retenues hivernales sont perçues par les vignerons, en difficulté grandissante, comme une véritable bouée de sauvetage : “Elles sont attendues comme le bon Dieu, par tous les agriculteurs du coin. Ils me disent tous, c’est quand Yvon que tu commences à faire le premier trou ! C’est leur expression, mais je le comprends.” Dans un territoire où chaque goutte compte, et où la vigne, fleuron de l’agriculture, est en souffrance, les rouages s’activent, mais la machine exige de la patience. 

Le budget, une somme estimée à 310 millions d’euros, est un autre point névralgique du projet. Si la calculatrice semble s’affoler, le vice-président se dit “optimiste” et salue “le soutien des autorités locales”. “On y travaille vraiment très bien avec le préfet, le directeur départemental des territoires et de la mer de l’Hérault Fabrice Levassort, et leurs équipes. Nous avons de la chance car nous avons un préfet qui nous pousse. Il me dit qu’il faut qu’on y aille !”. Seul frein à tant d’enthousiasme : la bureaucratie. “On avance à la vitesse grand V, mais bon, il y a des cycles, des autorisations à avoir, toute une procédure assez lourde. On ne peut pas les squeezer”.

De l’oasis touristique à la clé de l’irrigation 

Un des piliers du plan est l’utilisation du lac du Salagou, soit le rehaussement de 25 centimètres du barrage. Un chantier qui permettra à l’issue d’ajouter un million de mètres cubes d’eau destinés à l’irrigation. Et c’est là que les voix des opposants s’élèvent. Car à première vue, ce lac est l’un des joyaux touristiques du département. Pourtant, beaucoup oublient qu’il n’a pas été créé pour le plaisir des vacanciers. “Il faut se rappeler que le lac, quand il a été fait, c’était pour irriguer les vignes”, insiste Yvon Pellet. Et d’ajouter : “C’était sa première fonction mais à l’époque, on n’en a finalement pas eu besoin parce qu’il pleuvait davantage. Puis, le tourisme s’est développé. Aujourd’hui, on en a besoin.” Autrement dit, celui qui fut conçu avec la mission de devenir une “mégabassine” à une époque où la pluie abondante semblait encore être une donnée immuable doit désormais revenir à ses origines et aider à irriguer les terres agricoles assoiffées.

Mais alors comment gérer les besoins tout en garantissant la sauvegarde d’un des sites les plus attractifs de l’Hérault ? Pour le vice-président, la réalisation de ce grand chantier nécessite de faire des compromis . Il reconnait que “si nous sommes contents que le tourisme se soit développé sur le lac, nous avons des travaux d’adaptation à mener.” Une tâche complexe, mais indispensable pour faire face à la sécheresse croissante. Malgré tout, Yvon Pellet se montre résolu : “On va y arriver !” mais il est clair que ce plan devra surmonter des obstacles pour transformer ces grandes intentions en réalité tangible.

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Commentaires

  1. Vue le problème de plus en plus récurrent du manque d’eau dans l’Hérault je ne comprends pas qu’une source aussi importante que celle de Montagnac soit vendue à christaline pour être mise en bouteille plastique plutôt que d’être utilisé pour les villages et agriculteurs du secteur. Que fait le préfet ?

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