Hérault : le préfet et la consule marocaine en visite au Port de Sète pour le dispositif de contrôle transfrontière

Il s’agissait de montrer le rôle et la complémentarité entre la Douane et la Police aux Frontières sur le Port de Sète pour les départs vers le Maroc. Le dispositif de contrôle aux départs est le même pour les arrivées.

Hugues Moutouh explique cette opération : « nous sommes venus avec Mme La Consule du Maroc pour nous assurer que l’organisation des transits et des contrôles de passagers en direction du Maroc, Tanger ou Nador, se déroule le mieux possible. Nous venons de visiter le service des douanes, les services de la police aux frontières. Le trafic cette année sera moins intense que l’an dernier (250 000 passagers à peu près en 2021). Nous sommes sur un trafic réduit, c’est mieux pour les opérations de contrôle et c’est mieux pour les passagers qui ont moins d’heures d’attente pour regagner le Maroc dans de très bonnes conditions à un moment très particulier (les fêtes de l’Aïd). C’est inédit de faire ces opérations de contrôle avec à la fois l’autorité marocaine et l’autorité française : cela affiche à la fois notre bonne entente et la parfaite coopération entre les deux pays. »

Nouzha Sahel, consule générale du Royaume du Maroc à Montpellier, se félicite de cette collaboration : « je voudrais saisir cette occasion pour souligner notre collaboration étroite, d’un niveau exemplaire qui existe entre le consulat général à Montpellier et les services de la préfecture de l’Hérault. Cette présence, pour la première fois, dénote de ce niveau de coopération. C’est une mobilisation de tous les instants pour assister nos concitoyens, nos Marocains résidents à l’étranger qui transitent par le port de Sète. Cette année, la cadence sera de 8 escales par semaine, c’est un trafic en effet réduit. Je voudrais encore une fois souligner ce niveau de mobilisation de tous les instants sur haute instruction royale. »

La douane contrôle au hasard les véhicules et les passagers, cherchant des produits illicites, des sommes en liquide trop importantes … Lors de la présentation de ce dispositif, le chien des douaniers a également contrôlé plusieurs véhicules. La fonction de douane est fondamentalement régalienne : dès lors que des marchandises franchissent les frontières et circulent, alors il y a un besoin pour l’État de les connaître, de les taxer, de les contrôler, de les intercepter, et de les prendre en statistique.

Olivier Harguindeguy, directeur interdépartemental de la police aux frontières de Montpellier (PAF), explique « la PAF réalise un contrôle systématique de l’identité des passagers. C’est le cas dans le PPF, Pont de Passage Frontière, où tous les passeports sont contrôlés, 100% dans le cadre des accords de Schengen. Si un passeport sort en ‘rouge’ sur le lecteur magnétique, c’est une deuxième ligne de contrôle qui se met en place : 900 fiches de recherche ont été traitées l’an passé sur plus de 200 000 passagers. En 2021, 451 navires ont été traités, dont de gros paquebots qui transportent des milliers de passagers et des centaines de véhicules. Aujourd’hui, pour Sète-Nador (1100 passagers et 430 véhicules), nous avons débuté le contrôle à 14h30. Il faut compter 4 à 5 heures pour traiter ce type de navires. Un système de détection ‘UV’ permet de détecter les faux documents. Ces systèmes sont complétés par des analystes en fraude documentaire. Une dizaine de faux documents ont été identifiés depuis la réouverture des frontières. Les technologies sont de plus en plus performantes, nos hommes sont régulièrement formés sur ces questions. » Hugues Moutouh complète « Sète n’est pas spécialement un point d’entrée d’étrangers en situation irrégulière. »

Il y a quelques semaines, une opération Argos a été montée sur le recel des véhicules volés. La Police aux Frontières a interpellé à cette occasion deux individus pour recel de véhicules volés sur l’espace Schengen, puis détournés au Maroc ou en Mauritanie. La plupart des policiers de la PAF ont le statut de gardes-frontières, comme les douaniers. Cela leur permet d’aller en mission et de renforcer Frontex. Au niveau de l’Unité de contrôle transfrontière, ils sont deux brigades de 17 fonctionnaires, pour les départs et arrivées (par exemple les marchandises qui viennent de Turquie via le transporteur DFDS, une dizaine de chauffeurs routiers sont contrôlés dans chaque cargo en moyenne).

Le Préfet Hugues Moutouh constate que « le contrôle systématique est une forte contrainte, à la fois pour l’administration, mais également pour les passagers, c’est un temps d’attente, mais cela se passe plutôt bien. » Il y a 6 lignes de contrôle, une nouvelle vient d’être ouverte, « ce qui nous a permis de passer de 80 véhicules par heure à une centaine, ce qui a accéléré un peu ce contrôle », précise Olivier Harguindeguy.