Hérault : les agressions à l'arme blanche entre ados se multiplient
A Agde en octobre, à Montpellier ces 20 et 25 novembre… La liste s'allonge des blessures –parfois mortelles – par arme blanche portées à des adolescents par des adolescents…
La tension monte vite entre les jeunes, mais la fougue de la jeunesse n’excuse pas tout. D’autant que les “incidents” qui se multiplient ces temps-ci ne cessent d’interroger sur les raisons qui poussent des jeunes à se promener armés dans les rues ou aux abords des établissements scolaires…
Jeudi 25 novembre, des coups de couteau à la Paillade (Montpellier), la jeune victime s’en sort
Jeudi dernier, à Montpellier, ce qui n’aurait pu être qu’une simple bagarre entre des lycéens du lycée professionnel Léonard de Vinci a pris un accent dramatique lorsque l’un d’entre eux, âgé de tout juste 15 ans, a été victime de plusieurs coups de couteau. Le jeune homme a eu de la chance, ses blessures n’étant pas mortelles, et le CHU l’ayant rapidement pris en charge. Quelques heures plus tard, un ado du même âge se rendait au commissariat du quartier de la Paillade en expliquant être l’auteur des coups de couteau.
Le 20 novembre, Anis, poignardé à mort dans le quartier Prés d’Arènes (Montpellier)
Dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 novembre, un autre drame s’est produit dans le quartier des Près d’Arènes à Montpellier, près de l’arrêt de tramway Garcia-Lorca. Alors que des insultes dégénéraient en bagarre, le jeune Anis, 15 ans, a succombé sous les coups de couteau de cuisine assénés par un autre ado, de 15 ans lui aussi, le tout étant filmé par les caméras de la ville. L’auteur des deux coups de couteau mortels, qui s’est dénoncé le lendemain au commissariat, a été mis en examen pour homicide volontaire.
Une marche blanche aura lieu en hommage à Anis ce dimanche 28 novembre, à 14h00, à partir du parvis de la mairie de Montpellier, pour dénoncer le port d’armes et de couteaux et la violence gratuite qu’entretiennent certains jeunes.
Le 10 octobre, Indalo, lynché à Agde, il décède sur les lieux
Dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 octobre 2021, une bagarre avait éclaté entre deux groupes d’individus dans une ruelle située entre la rue de l’Amour et la rue Jean-Roger, à Agde. La police municipale puis le commissariat de police d’Agde s’étaient rendus sur les lieux pour tenter de séparer la quinzaine d’individus impliqués. Ces derniers, alcoolisés ou drogués, avaient pris à partie les forces de l’ordre, leur lançant des objets. Une fois la foule dissipée, les policiers avaient découvert un jeune homme “gisant au sol, saignant abondamment et présentant de multiples plaies sur plusieurs parties du corps, ainsi qu’un traumatisme facial”. Pris en charge par les pompiers, le jeune homme était décédé sur les lieux vers 2h30.
Une quinzaine de jours après le drame, le procureur de la République de Béziers a annoncé qu’un mineur de 16 ans avait été mis en examen et placé en détention provisoire. Une autre personne avait également été mise en examen pour non-assistance à personne en péril.
Comment peut-on se promener dans la rue armé, en toute impunité ?
Cette “épidémie” de drames dus à des ports d’armes par des jeunes qui ne sont en aucun cas censés être armés pose question. Comment les parents peuvent-ils laisser leurs enfants sortir de chez eux avec un couteau dans la poche ? Comment lutter contre l’escalade de violence dans notre société ? Alors que les Etats-Unis sont sans cesse pointés du doigt pour le port légal d’armes à feu, que peut-on dire d’une société qui laisse ses jeunes s’armer en toute impunité ?