Politique — Département Hérault

Hérault : "L'État nous asphyxie" alerte le président du Département lors de ses vœux

Lors de ses vœux pour 2025, Kleber Mesquida, président du département de l’Hérault, a mis en lumière les difficultés budgétaires rencontrées par les collectivités territoriales, dans un contexte de baisse des dotations de l’État. Il a appelé à une mobilisation collective pour faire face aux défis croissants du territoire.

Lors de son allocution pour la nouvelle année, Kleber Mesquida, président du département de l’Hérault, dresse un bilan des défis rencontrés par la collectivité. “Depuis des années, les dotations de l’État restent figées malgré une explosion démographique”, affirme-t-il, rappelant que l’Hérault, avec ses 1,2 million d’habitants, est l’un des départements les plus dynamiques de France.

Cette stagnation des ressources financières, couplée au transfert de nouvelles compétences sans compensation budgétaire suffisante, fragilise les capacités d’action des départements. “Cette situation n’est pas tenable, regrette l’élu. Les départements ont perdu leur capacité à lever l’impôt, ce qui les rend totalement dépendants des dotations de l’État. Ces dernières sont aujourd’hui insuffisantes pour répondre aux besoins croissants de nos habitants. Depuis dix ans en cumul, ce sont plus d’un milliard d’euros qui manquent aux départements pour assurer pleinement ces missions.”

Et d’ajouter : “Je le dis avec gravité. L’État nous asphyxie. L’État doit prendre ses responsabilités après avoir transféré des compétences. Nous, département, nous sommes en première ligne pour répondre aux besoins de la population, mais nous ne pouvons pas le faire seul.”

Un contexte de tensions budgétaires

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte de baisse continue des dotations globales de fonctionnement, un phénomène qui a débuté il y a 10 ans. Selon André Laignel, vice-président de l’Association des maires de France, entre 2014 et 2024, les collectivités locales ont subi un manque à gagner de 71 milliards d’euros sur la dotation globale de fonctionnement, le principal transfert financier que l’État leur verse chaque année.

Pour l’Hérault, cette situation est d’autant plus problématique que les besoins augmentent rapidement. Parmi les priorités soulignées par Kleber Mesquida figurent l’accompagnement des personnes âgées, la protection de l’enfance, l’entretien des 4 600 kilomètres de routes départementales et la modernisation des collèges. “Depuis dix ans, c’est plus d’un milliard d’euros qui manque au Département pour assurer pleinement ses missions”, précise-t-il.

Des projets maintenus malgré les contraintes

Malgré ces difficultés, le président du département assure que 2025 ne sera pas une année de recul. Il confirme la poursuite de plusieurs projets tels que le déploiement de la fibre optique, le développement du label Géoparc mondial Unesco et la construction de deux nouveaux collèges. “Ces investissements témoignent de notre détermination à préparer l’avenir, même dans un contexte budgétaire contraint”, conclu-t-il.

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