Hérault : mais que fait la police ?
ÉDITO. Mais que fait la police ? Elle est sur tous les fronts en ce début d’année 2025. Ici pour mettre fin au marché clandestin de La Mosson à Montpellier, là pour faire “Place nette” contre les trafiquants de drogues à Béziers ou Clermont-l’Hérault ou encore là-bas pour contrôler les usagers de trottinettes électriques, de plus en plus dans le viseur des autorités.
Le préfet François Xavier-Lauch entend maintenir la pression sur les délinquants et criminels en tous genres afin de “répondre au besoin de sécurité exprimé par les élus et les citoyens”, selon lui. Quoi de plus normal pour un préfet, me direz-vous, que de vouloir maintenir l’ordre ?
Nous serions cependant en droit de nous questionner sur l’efficacité des mesures répressives pour lutter contre les trafics, notamment et surtout celui, ô combien lucratif, des stupéfiants. Face à la déferlante du narcotrafic, les forces de l’ordre semblent vider un océan de cames avec une cuillère à café. Chassez un dealeur la journée, il reviendra s’installer une fois la nuit tombée. “Je ne suis pas lassé”, indique pourtant le préfet de l’Hérault, estimant que “la fermeté paye toujours”. Quand bien même un rapport du Sénat de 2024 émet de sérieux doutes sur l’efficacité des opérations “Place nette”.
La consommation de cocaïne est en très forte hausse en France : plus d’un million de personnes en ont pris au moins une fois en 2023, selon la dernière étude de l’Observatoire français des drogues publiée ce mercredi 15 janvier. Un chiffre qui a doublé en un an, faisant grossir les bénéfices des têtes des réseaux de distribution et de ventes de drogues. Proportionnellement à leur force de frappe, faisant craindre une augmentation de la corruption et une possible “mexicanisation” de la France.
Dès lors, que faire ? Taper aux portefeuilles et viser davantage les circuits de blanchiment d’argent, façon Eliott Ness faisant tomber Al Capone pour fraude fiscale ? Le maire de Montpellier le souhaite en tout cas, et demande plus de pouvoir pour surveiller et choisir les commerces douteux servant à blanchir l’argent sale. Et les consommateurs dans tout ça ? “Les premiers responsables”, assène François-Xavier Lauch. Ça fait beaucoup de monde.