Politique — Département Hérault

Hérault : mariage biterrois, le maire de Grabels insulté sur "fond de racisme insupportable"

Après sa prise de position dans l'affaire Mustapha B., un jeune de nationalité algérienne qui s'est vu refusé son mariage par le maire de Béziers, le maire de Grabels René Revol a reçu de nombreuses menaces et insultes.

Rappel des faits

Mustapha B. est un homme de 23 ans de nationalité algérienne, né à Oran. Formé au lycée de la mer à Sète, il vit en France depuis ses 16 ans. Sa compagne de 29 ans était secrétaire d’avocats, et est mère de trois enfants. Ils avaient décidé de se marier. Pour Robert Ménard, maire de Béziers, cette union serait un mariage blanc. Le procureur de la République Raphaël Balland avait lui estimé ne pas “déceler d’incohérences dans les déclarations des fiancés, ensemble depuis 2022”. L’édile biterrois avait souligné alors la situation irrégulière de Mustapha B. qui était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le 26 août 2022.

Ainsi, le 7 juillet, jour du mariage, Robert Ménard a décidé de ne pas marier Eva et Mustapha. Dans la foulée, le premier magistrat de la commune s’insurge sur France Bleu : “le gouvernement se plaint de ne pas retrouver les individus qui doivent être expulsés du territoire, et là, il va y en avoir un dans ma mairie, et je vais devoir le marier ? Il n’en est pas question.”

La justice saisie

Suite à cette affaire, qui a pris une grande ampleur médiatique et est remontée jusqu’aux oreilles du préfet, puis du ministre de l’Intérieur et de la Première ministre, les événements se sont enchaînés. Mustapha B. a été placé en centre de rétention administrative, puis expulsé du pays le jeudi 20 juillet. Sa compagne, Eva, ainsi que l’association SOS Racisme ont porté plainte contre le maire Robert Ménard.

Ces décisions ont mobilisé les politiques du territoire. “Il n’est pas acceptable, dans notre République, qu’un élu décide sciemment de se placer en dehors de la loi et de discriminer parmi ses administrés en raison de leur nationalité,” rapportaient Nathalie Oziol et Sylvain Carrière, députés de l’Hérault, Andrée Taurinya, députée de la Loire, et René Revol, maire de Grabels, pour saisir le Procureur de la République de Béziers.

Une avalanche d’insultes

Cette prise de position a suscité de vives réactions, notamment à l’égard du maire de Grabels, René Revol qui subit depuis, une salve d’injures et de menaces. Excédé par la quantité de messages, il s’est exprimé sur les réseaux sociaux, appelant à cesser les “insultes sur fond de racisme insupportable”.

En réponse, René Revol a également décidé d’afficher les messages violents et de déposer “systématiquement” plainte auprès de la gendarmerie pour chacun d’entre eux.

L’édile a reçu le soutien du maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole. Michaël Delafosse a également qualifié ces injures de “déferlement de haine insupportable”. Sur les réseaux sociaux, il a tenu à redéfinir le terme “démocratie “en rappelant que c’est une forme de gouvernement qui prône le débat sur les idées. Il a aussi interpellé la justice, lui demandant d’agir.

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