Hérault : le Département, “bouclier social” des Héraultais selon Kléber Mesquida
Lors de ses vœux le jeudi 13 janvier, le président du conseil départemental Kléber Mesquida a résumé l’impact de la crise sanitaire sur le fonctionnement du Département.
Sans surprise, la crise sanitaire a laissé des traces en impactant la grande majorité des actions du Département. La hausse des charges et la baisse des recettes plantent le décor d’une année casse-tête. La chambre régionale des comptes évalue le coût de la crise à 130 millions d’euros pour l’Hérault. C’est pourquoi le choix d’un emprunt de 175 millions d’euros a été fait pour maintenir la tête hors de l’eau. Les modalités de remboursement de ce prêt n’ont pas été communiquées.
L’action sociale
Mais la crise sanitaire n’est pas qu’une question de millions. Sur le plan social, les dégâts sont nombreux. Et la solidarité est le maître mot des compétences des Départements. Une solidarité qui a été mise à l’épreuve pour gérer le contrecoup des tensions intrafamiliales dues aux confinements et dont les enfants ont essuyé les plâtres. Le Département a manqué de lieux d’accueil pour les 320 enfants dont le placement était recommandé au cours des six mois les plus critiques. A ce jour, les 670 familles d’accueil recensées dans l’Hérault ne suffisent pas à faire face aux besoins. D’où la campagne lancée par le Département pour recruter des assistants familiaux.
Les tensions intrafamiliales sont souvent le fruit d’une perte d’emploi qui poussent de plus en plus de personnes à recourir au RSA. L’augmentation du nombre de bénéficiaires en 2021 a coûté 28 millions d’euros au Département. A noter qu’un tiers des bénéficiaires potentiels ne s’est pas manifesté. Un constat identique à l’échelle nationale dont les causes sont à chercher du côté des méandres administratifs pour obtenir cette aide et des effets de stigmatisation sociale sur les bénéficiaires. Néanmoins, si Kléber Mesquida se félicite pour les 5 300 bénéficiaires du RSA remis à l’emploi, il note que dans le même temps 5 000 nouveaux demandeurs ont été enregistrés. Un solde positif qui reste pourtant en dessous des objectifs de réinsertion.
L’Hérault attire
Les confinements ont mis beaucoup de personnes au télétravail. Alors qu’au même moment le Département participait au déploiement de la fibre dans les zones rurales et reculées, les transactions immobilières ont connu une période faste. Conséquence, plus le moindre bien à acheter. “Tout a été vendu” auraient constaté de nombreux maires selon Kléber Mesquida. Mais bonne nouvelle, ces ventes ont généré 70 millions d’euros de recettes pour l’Hérault issus d’un impôt pour les droits de mutation à titre onéreux (DMTO). Une joie de courte durée cependant car l’Etat a procédé à des péréquations sur les DMTO. Cette opération consiste à ponctionner des sommes sur les recettes liées à cet impôt pour les reverser par répartition aux Départements qui n’auraient pas eu de telles rentrées d’argent. Cela a représenté 20 millions d’euros pour l’Hérault.
La contribution de l’Hérault à ce mécanisme solidaire prouve néanmoins l’attraction du département. Plus de 14 000 nouveaux habitants s’y installent chaque année. Si la démographie grimpante apporte de nouvelles richesses, elle implique également une prise en charge des enfants en âge d’être scolarisés. D’où les constructions prochaines de 3 nouveaux collèges. Celui de Port-Marianne n’attendait que la fin des fouilles archéologiques pour être véritablement lancé. Un deuxième verra le jour à Juvignac et un troisième sortira de terre sur la commune de Maraussan au nord de Béziers. Trois projets pour lesquels la contribution du Département s’élève à 70 millions d’euros.
A noter également que le conseil départemental a réussi à équiper 3 600 familles d’un ordinateur au moment du confinement. Les élèves dépourvus d’équipement pouvaient ainsi suivre les cours à distance. Quant à la vie des élèves dans les établissements, le Département a tenu à souligner son effort pour la qualité des repas servis à la cantine. L’objectif de repas 100% bio d’ici la fin du mandat est soutenu par un programme alimentaire territorial basé sur le circuit court et la contribution des producteurs locaux. Une initiative qui semble avoir trouvé un écho favorable au sein des familles.
Le Lien de la discorde
Qui dit plus d’habitants dit plus de circulation. Le Lien qui doit relier le nord à l’ouest de Montpellier est en cours de chantier. De récents actes de vandalisme sur des machines prouvent une farouche opposition aux travaux. Mais Kléber Mesquida veut écarter l’argument écologique qui motive les opposants. “Le lien générera-t-il plus de CO2 que les bouchons actuels ? Non, c’est sûr”, affirme-t-il. Pour le Département, ce lien est “une nécessité”.
Et le président a exprimé son regret de voir le maire de Grabels s’opposer aux travaux en déposant de nombreux recours “dont il est débouté le plus souvent” rappelle-t-il. “Le maire de Grabels était pourtant favorable au chantier avant que le tracé soit modifié” se souvient Kléber Mesquida. Les nuisances provoquées par le Lien qui devait passer vers Combaillaux ont dévié le tracé vers Grabels, inversant la position de son maire. Or, “un sondage fait auprès des habitants de Grabels prouve qu’ils sont nettement favorables au nouveau tracé”, souligne le président du conseil départemental.