"Croquer l'Hérault", retrouver le goût authentique de nos terroirs
« Lâche ton Caddie, prends ton panier en osier » cela pourrait presque être le titre d’un tube de l’été, en mode rap et développement durable, rivalisant sans complexe avec le célèbre « Aserejé » de Las Ketchup en 2002.
Le chariot de course
Blague à part ! Caddie étant une marque déposée, mieux vaut l’utiliser avec parcimonie. Disons, que le chariot de course, né dans les années 50, était, reste encore, une promesse d’abondance du monde moderne.
Avec une société qui semble encore inadaptée aux nouveaux enjeux du défi climatique, faut-il subrepticement à titre individuel, engager une révolution de la sobriété ? Il y aurait en chacun de nous un écoresponsable qui sommeille, un ascète qui s’ignore. Une forme de révolution commencerait-elle à toucher toutes les catégories sociales ? Certes sans pousser jusqu’à l’ascétisme, cette doctrine philosophique orientée sur l’ascèse qui suppose une vie rude et austère, et qui impose des règles de conduite morale et physique avec un but : conduire l’individu à une libération de l’esprit et un perfectionnement spirituel, sans oublier de se priver des plaisirs matériels. Faut-il faire un exorcisme ? Sors de ce corps, consommateur compulsif !
Consommer local
Ni ascète ni amish, mais citoyens responsables ! Le simple exercice de lâcher son chariot de course, que l’on aime à piloter tout au long de l’année, pourrait être un bon début, une sorte de quête de l’été. Première posture, resister à l’appel de la grande surface climatisée. Deuxième posture, ne pas sortir son smartphone pour tapoter ses courses, sur son appli de Drive relais. Troisième posture, s’équiper d’un superbe panier en osier, et partir en mission pour la planète : consommer local.
Est-il besoin de se souvenir que le confinement avait ouvert une fenêtre pour changer de modèle d’alimentation ? L’idée d’un monde d’après, aurait-elle disparu aussi vite qu’une résolution de nouvelle année ?
Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat
Circuits courts, projets alimentaires territoriaux, une priorité : produire frais et local. Restons confiants ! En action, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, avec son ministre Marc Fesneau, qui a remis en avril dernier, les prix de l’appel à projets 2022-2023 du Programme national pour l’alimentation. Avec une enveloppe totale de 3 millions d’euros pour porter les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT), 35 projets lauréats seront soutenus dans leur volonté de mettre une politique de l’alimentation au cœur de leurs préoccupations. Parmi les sélectionnés : la Communauté de communes La Domitienne située au sud-ouest de l’Hérault, entre terre et mer, proche de Béziers. Ce sont 28000 habitants portés par une volonté : valoriser les ressources locales et préserver l’environnement, pour assurer une offre alimentaire de qualité, saine et durable, accessible à tous.
La loi Climat et Résilience a été promulguée et publiée au Journal officiel le 24 août 2021. Dans son article 265, elle charge le gouvernement de publier, au 1er juillet 2023, une stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat. Cet appel à projets du ministère de l’Agriculture permet peut-être d’imaginer ce que pourrait être la mise en œuvre de cette stratégie nationale, pour déterminer les orientations d’une politique de l’alimentation durable, protectrice de la biodiversité, respectueuse de la santé humaine, favorisant la résilience des systèmes agricoles et alimentaires. Elle doit ainsi intégrer les objectifs climatiques dans la politique de l’alimentation.
Mais alors ! Quel devra être le comportement du consommateur ? Chariot de course des années 50, ou panier en osier pour une révolution de la sobriété ?
Au Sommaire du Journal de l’Hérault Juridique & Économique du 22 juin 2023 :
- De ville en ville
- Agde, Jean-Baptiste Campins : “Nous apportons uniquement ce dont la plante à besoin”
- Montpellier, Jean-Louis Cazaubon : “Nos empletes, ce sont nos emplois”
- Sète : Entre traditions, histoire et savoir-faire, Azais-Polito une valeur sûre du bassin de Thau
- Vallée de l’Hérault, Claude Carceller : “Les produits locaux sont un atout touristique puissant”
- Hérault, Vincent Nourigat : “Je défends l’agriculture qui nourrit, pas l’agriculture qui exploite”