HJE de la semaine : Innover et fédérer, les nouveaux enjeux de la santé

Si parfois le progrès n’est pas pour tout le monde, la santé est à la France une promesse d’égalité et de fraternité. Née au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, en 1945, la Sécurité sociale voit enfin le jour, avec les ordonnances des 4 et 19 octobre qui assurent la création de ce modèle. Sa gestion se fait via les partenaires sociaux, et son financement par des cotisations à la charge des employeurs et des salariés. C’était la France de l’après-guerre, et c’était sans imaginer qu’un jour, nous serions « en guerre », face à un virus.

2023. À l’heure où l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sonne la fin de la phase aiguë de la crise sanitaire, le 5 mai, avec l’annonce de son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus : « c’est avec beaucoup d’espoir que je déclare que le Covid n’est plus une urgence sanitaire de portée internationale », le 16 mai, Emmanuel Macron dévoile la création de seize pôles d’excellence dans le cadre du Plan Innovation Santé. Le projet « France 2030 » porte comme une envie de « Trente Glorieuses » et d’un «  baby boom » pour les entreprises et la recherche.

« France 2030 », c’est un plan d’investissement de 54 milliards pour la France. Il a pour ambition de rattraper le retard industriel de l’hexagone. 7,5 Md€, c’est la dotation du volet santé de ce projet qui fixe sa ligne de mire à l’horizon 2030. À la tête de l’AIS (Agence de l’Innovation en Santé), le Dr Lise Alter. Parmi ses nombreuses missions, deux sont à suivre attentivement dans les mois et années qui viennent  : faciliter l’accès des patients aux innovations et retrouver la souveraineté sanitaire de la France.

À Montpellier, le 7 juin 2021, le conseil de métropole validait le lancement du projet « Med Vallée ». En mai 2023, ce pôle européen en matière de santé, porté par Michaël Delafosse « pour relever les défis de la santé de demain, » devient l’un des bioclusters du plan innovation, avec un objectif : renforcer la compétitivité et l’attractivité de la recherche dans le domaine des thérapies cellulaires et des immunothérapies contre les maladies auto-immunes.

La pandémie aura eu comme vertu de dénoncer la délocalisation et elle permet d’envisager aujourd’hui l’industrie pharmaceutique comme un bien commun. Reste la réalité des territoires, avec les déserts médicaux, des étudiants opposés à une quatrième année d’internat de médecine générale, ils disent qu’ils ne veulent pas jouer « les bouche-trous de ces déserts médicaux ». Sans compter une santé à l’école en manque de moyens, les infirmières scolaires se mobilisent et souhaitent la création de 15.000 postes. De son côté, le collectif des infirmières et infirmiers libéraux en colère alarme sur leur épuisement physique et psychologique.

Sur plusieurs thématiques de santé, Hérault Juridique & Économique est allé à la rencontre de Marion Buch, pharmacienne à Bessan, où une borne de télé-consultation numérique permet d’établir une première prescription de médicaments. Sa profession risque de disparaître, Yannick Allilaire, infirmier libéral, voudrait être entendu et compris par François Braun, Ministre de la Santé et de la Prévention. Hind Emad, vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole déléguée au Développement économique et numérique, confirme l’ambition d’une « dynamique collective et innovante » avecMontpellier Med Vallée. Charlotte Mahr, nous explique son application d’accompagnement pour les personnes touchées par le cancer. Et le Docteur Grégoire Mercier, chercheur au CHU de Montpellier, lance sur le marché Air-Map, un outil précieux à destination des collectivités territoriales permettant de mesurer l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé.