IA et travail : révolution ou évolution ?
[EDITO] Va-t-on droit dans le mur, vers une dystopie technologique à la Matrix où les humains sont dominés par les machines ? Ou est-ce que le marteau et l’enclume sont désormais constitués de 0 et de 1 ?
Aujourd’hui, lorsqu’on parle d’intelligence artificielle, de digitalisation, de numérique, certains se voient engagés dans “une guerre du code”, tandis que d’autres exercent, sans compréhension complète ni éthique appropriée, les pouvoirs de ces nouvelles “baguettes magiques”. Alors, qui a raison ? Doit-on se préparer à une annihilation de nos fondations ou à une évolution qui nous conférera davantage de puissance ?
Autour de la table, le débat est si dense qu’il pourrait détrôner celui de la politique. Et parmi les arènes où le combat effraie, il y a celle du travail. Car si le fordisme moqué par Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes fait partie de ces révolutions qui ont bouleversé les modes de fonctionnement, et si l’ordinateur est devenu l’outil dont il faut s’emparer pour rester compétitif, l’IA semble être cette prochaine étape qui, au-delà de la méthode ou de la boîte à outils, transformera les modes de pensée au travail, mais pas seulement…
Alors des sentinelles se dressent sur son passage, tels que l’Observatoire Éthique & Intelligence Artificielle (OEIA) et le LaborIA, non pas pour freiner ces transformations, mais pour veiller à leur application et créer une bulle protectrice pour faire de l’humain, quoi qu’il advienne et quoi qu’il en coûte, un moteur de son action. Car avant de penser avec l’IA, il faudra penser l’IA. Une étape qui – si elle se fait sans ceux qui devront agir avec elle – fera des blessés. Alors, pour veiller à ne pas perdre dans notre propre camp, à ne pas se faire écraser par le poids du changement, les meilleures armes seront mathématiquement la pédagogie, la formation et la vigilance.